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Photos du 16 novembre 2008
Au frigidaire depuis 18 mois dans l'intention de la partager avec un
ami,
c'est finalement seul que j'entreprends cette probable
dernière
chasse aux cols en VTT de l'année, au départ de La Jonquera.
J'ai remarqué que devant ma "station-service
préférée" s'étale un
imposant parking dont
les places,
hors saison, s'ennuient
même le dimanche. Les
pompes se tiennent au pied de la route de Cantallops,
première étape de ma randonnée.
La météo en ligne, garantit une
température de 9 à 15 degrés et un
vent du nord
au souffle coupé dès les 22 kilomètres
heure.
Sur le terrain, seule la fraîcheur matinale respecte les
prévisions. Borée
affiche d'emblée son aversion envers les limitations de
vitesse.
Des
les premiers mètres, les roues du BTT se
trouvent chahutées par des rafales
déstabilisatrices.
Compatissante aux rudes conditions imposées, la route
s'élève au-dessus de La
Jonquera en une pente modérée.
Le kilomètre 2 de la GI-601
marque le début d'une aire de concentration soutenue, pour
ne pas manquer,
à main gauche, à la naissance d'une importante
ligne droite,
le chemin fléché Sant
Jaume de Canadal.
Il conduit auparavant au
coll de Donamorta.
L'offre
de récupération proposée par le profil
descendant de la GI-601 regagnée, se trouve
annihilée par la force des bourrasques
contraires qui obligent à puiser dans les ressources
"dentesques"
de la cassette du vélo et dans les capacités de
résistance du cycliste.
Les assauts de la Tramontane
contrebandière ne faiblissent pas aux portes de Cantallops,
mais les risques d'écarts dangereux sur l'emprise
routière se trouvent amoindris. Désormais le
parcours, si
j'en viens à le risquer, s'effectue sur voies
muletières.
Si j'aurais su, j'aurais pas venu !
Mais je suis là.
Avant
d'arrêter une décision concernant la poursuite de
la randonnée,
je m'engage
au pas, dans un galop d'essai,
vers le collet
del Ginebrer, un col discret qui ne confirme ses
coordonnées qu'aux
possesseurs de GPS.
Faute
d'électronique, un demi-mètre carré en
léger retrait des bourrasques
me permet d'entrouvrir ma carte à proximité du
premier point de repère
rencontré : Mas Aniol.
J'ai
passé et dépassé le col.
Quelque part.
J'entreprends donc de le gravir, quelque part,
par
son autre
face.
Cantallops
présente les symptômes du village accueillant.
Parking, fontaine
et plan détaillée des... dolmens de la
région.
Quelques ensellements y figurent pour le principe et, me semble-t-il,
parfois,
à l’emplacement opposé de celui
qu’ils occupent sur mes cartes embarquées. (et
qui le restent, ici, pour cause de soufflerie hostile). Rien n'incite
à
approfondir la consultation.
Je décide malgré tout de tenter une approche
du col
de Medàs situé plus haut, au
carrefour de tous mes objectifs.
La traversée de Cantallops
s'opère en suivant le fléchage "Requesens",
du nom
du château desservi par la piste qui prolonge une rue
cimentée à la sortie du village.
La prise d'altitude favorise
la prise au vent. C'est à pied, le nez dans le guidon pour
me
protéger du courant d'air, que j'atteins un premier col...
géographique.
Le coll de
Medàs, lui,
UTM : 31 T
495196 4697891
ne siège pas incognito.
Pour protéger la nature environnante d'une
envolée
de débris de cartes, je consulte mes seuls souvenirs.
Malgré des difficultés de mémorisation
consécutives au traumatisme subi par un trottoir
agressé par mon crâne en 2003, je retiens
qu'au Col de
Medàs, je dois explorer quatre voies
différentes. En premier,
ce sera un sentier à main gauche sur le tracé
duquel l'ICC a placé les Collets
de Baix et
de Dalt. Une indication fléchée
convie à grimper
au dolmen du coll de
Medàs... et à rien d'autre.
La vue embrasse là un panorama
prometteur.
Le sentier, sans s'en vanter, continue au-delà du dolmen. Je
ne
doute pas que quelque escaladeur aguerri parvienne
à accompagner la sente au travers d'une
végétation resserrée et de rochers
à pic.
Même par temps calme, encombré d'un
vélo, ma route
s'arrêterait à la mégalithe. Elle ne
serait
pas la première à finir au niveau d'une tombe.
Les collets de Baix
et de Dalt
doivent pouvoir être pris à revers. A l'occasion.
Le coll
de
Medàs propose d'autres choix
d'évasion.
Les
panneaux indicateurs en regorgent dont il faut interpréter
les informations. Des flèches pointent les mêmes
objectifs en des sens parfois
opposées. Mes cols, eux, restent ignorés au
profil des dolmens numérotés.
Sur le papier, mon prochain objectif s'atteint par une piste,
située maintenant
à main droite.
Sur le
terrain, le chemin n'en mène
pas large ; un ample sentier, tout au plus. Il est vrai que sa
première desserte incite à la modestie.
La piste quitte la ligne de crête et poursuit à
flanc du Puig Rodo.
Consciente du ridicule de sa demi-mesure elle prend soudain forme de
sentier à part entière.
Retrouvant
une ligne de crête, et selon le bon
plaisir de "l'ICC" aux 5000 et
10000ème, elle traverse sans
conviction le collet
d'en Gombau.
Au collet
de la Inglada, tout proche, j'amorce un demi-tour.
Je
n'apprécie guère les va-et-vient, mais ils
offrent parfois une seconde chance de remarquer des
détails importants comme le Castell de Requesens.
Les
éléments tempétueux perdent une partie
de leur
pouvoir déstabilisateur au contact de la forêt
protectrice. Solidement casqué,
je tenter donc de rallier le château entr'aperçu
et surtout son col attenant.
Un
Barcelonais afféré devant son automobile
s'enquière auprès de moi de la destination du
chemin et de son éventuel
caractère privatif. La pancarte affichée sur le
portail grillagé apporte
pourtant toutes réponses à ses interrogations. En
langue étrangère (l'espagnol
de plage), je limite l'ampleur de mes conversations et m'en tiens
à
l'essentiel. Après avoir indiqué qu'il
fallait refermer la porte, je
résiste à l'envie d'ajouter : en raison des
courants d'air.
La piste s'élève tranquillement en direction du
château.
Un
léger détour, par la droite, vers le Pas
dels Noguers, me fait constater qu'il n'a rien d'un
col.
Le crochet permet dans l'immédiat de rejoindre la piste par
une ancienne scierie : la
Serradora
Que ruminent ces promeneuses sur le pont qu'il convient
d'emprunter peu après, sur la droite, en direction,
toujours,
du château
?
A
proximité du Château
de Requesens, les flèches d'un panneau
détaillent les offres de services de
la voirie. Tout droit, le Castell ; à droite Sant
Clément Sescebes. J'ai
déjà traversé ce village, fin janvier,
et n'ai pas pour programme aujourd'hui
de remettre ça (Cf
: Colera 1).
Toutefois j'emprunte le
chemin "Pas restinguit" (Interdit à tout
véhicule) car il traverse, dans un premier temps,
le
coll del Castell. Comme
le coll de Medàs, dolmens mis
à part,
le coll del Castell offre un choix de destinations
variées. J'élimine
d'emblée la voie de gauche qui donne accès
à un chapelet de cols que je
visiterai lorsqu'ils auront l'air plus calme* : coll
de les Canals, coll de l'Auleda, coll de la Bruixa, collet
d'en Druixe, coll dels Fangassos...
* Non! il ne manque pas d"s" à calme. UTM : 31 T
495494 4699669
Pour
éviter les tentations je ne me
suis pas muni de l'extension de carte vers ce parcours.
Par la droite, en revanche, j'amorce la remonté
d'un chemin balisé
"Forn de Calç"
L'ancien four
à chaux
a été aménagé en refuge
rudimentaire mais suffisant pour y déplier ma carte le temps
de vérifier que la piste
continue bien en direction du
collet de Mirapols.
Au coll del Castell,
c'est
désormais en face, dans la pinède, qu'un
chemin entreprend de s'attaquer à la montagne.
Au collet
del Vent, que dans les conditions
atmosphériques du jour, j'appréhendais
de franchir, je constate qu'Eole
n'emporte pas de travail à la maison. Aucun souffle ne
traverse le bosquet
protecteur de la passe.
Tout
près, sur un sentier adjacent,
quelques roches ayant échappées à la
construction
de dolmens, se prêtent à l'organisation d'une
pause
pique-nique.
La piste qui ne connaît pas la fin puisqu'elle
s'évade en France, poursuit son ascension.
J'ai noté que non loin d'une première
épingle à cheveux,
et d'un arbre en mal d'équilibre, je
devrais trouver le
collet de les Llenyes.
L'utilité des épingles n'est plus à
démontrer. Elles servent à fixer des points de
repère
immanquables.
L'apparition plein champ du Puig
Neulos
correspond à la réapparition plein pot d'un vent
qui
laisse libre court à sa violence. Il ne juge plus
même
utile de la fragmenter en rafales.
Devant un tel déchaînement, les feuilles d'automne
se
disent : "il faut qu'on gère" et se retrouvent pour se
protéger dans les rares recoins encore quelque peu
abrités.
Le Puig Neulos
a la
délicatesse de s'entourer de cols dûment
nommés et
très certainement répertoriés.
Peut-être
même en ai-je déjà gravis par ailleurs
? Les
conditions météorologiques présentes
ne me
soufflent pas d'y aller vérifier.
Je me trouve déjà très satisfait
d'oser tenter
de rallier un dernier col
dont le nom échappe à ma mémoire.
Je sais qu'il se situe à ma droite. Qu'à une
bifurcation
je dois laisser la piste principale rentrer seule en France
par
les sommets aperçus naguère.
Le chemin espéré existe
bien.
La végétation accepte d'accorder quelque
protection jusque aux abords de la passe dénudée.
Ensuite, c'est aux risques et périls du randonneur.
Il eut été dommage de ne pas inclure dans ce
parcours, un
vrai grand col qui certes, ne culmine qu'à 870
mètres, mais qui démontre que c'est au-dessus de
la mer.
Collades de Parmal
La descente entièrement cyclable confirme que la
montée pouvait l'être. Je l'avais pressenti.
Le château de Requesens
a pris un coup de bas.
Il est à nouveau nécessaire de l'approcher,
via son col,
puis de lui rendre sa domination.
C'est au col
de Medàs que débute la
dernière "battue" par la seule voie encore
inexplorée :
un sentier plongeant,
balisé
Cantallops a
peu (à pied).
A pied ! Etait-ce besoin de le préciser !
Je
me félicite de descendre la sente plutôt que de la
monter. Pourvu que je ne sois pas obligé de faire demi-tour
;
je ne pourrais regagner le coll de Medàs
avant la nuit.
A
proximité du collet dels Burros, les
pointillés de la carte forment un triangle. Sur le terrain
je trouve un petit
"pla" à partir duquel s'échappent plusieurs
sentiers. Tout droit,
l'itinéraire balisé "Cantallops",
m'intéresse jusqu'à hauteur d'une pancarte,
où,
à main gauche, une sente conduit en quelques dizaines de
mètres au
collet dels Burros.
La
prudence voudrait, dans les conditions
particulières du jour, que je poursuive la voie
balisée.
Venant du collet dels burros, je me montre
têtu et
ne
renonce pas à l'itinéraire prévu qui
pour m’en
remercier se montre, par endroit, cyclable. Dans un premier
temps !
J'en arrive d'autant plus vite à la partie où il
ne l'est plus. Sa cohabitation, peu après
le collet de l'Estepa
Blanca
avec le Correc de Salou,
certes à sec, rend la progression peu aisée.
Et c'est mollo que je franchis, comme le prétend ma carte,
le collet
de les Basses.
A
l'issu d'une descente effectuée sur instruction
d'une carte peu convaincante, au moment même où je
me demande où je vais
aboutir,
je
me trouve surpris, de déboucher sur le chemin de Cantallops
à l'endroit même où je l'avais
prévu.
A ma droite après le pont, une ferme. Certainement "Les Porqueres".
A ma gauche, la piste qui va me permettre, de boucler la seule boucle
de la journée par le
collet de les Barraques et
le coll de les Parets.
Au retour, à l'approche de Cantallops,
la
montagne rend le passage à un soleil déclinant
et
à un vent qui ne l'est pas... au grand regret
de la ligne téléphonique.
Cette randonnée, au départ compromise, constitue
une prise de contact avec le secteur de La Jonquer-Cantallops.
Fort des constatations faites sur le terrain, j'envisage de
bâtir un second circuit, en
boucle, cette fois.
La
fusion de tout ou partie de ces deux parcours
permettra de concevoir un parcours plus roulant, plus riche en cols,
plus étendu
dans l'espace d'une journée plus longue et calme.
Un circuit pour fin de printemps, par exemple.