Nous
abordons aujourd'hui la deuxième moitié de notre
périple avec un
morceau de choix : le Stelvio. C'est le Cap Horn des cyclistes
italiens. Avec ses 2758 mètres, le col sera le point
culminant du
voyage.
L'ascension
commence à Bormio à 1250 mètres, au
flanc d'une vallée étroite, dans
les cailloux
au
travers de nombreux tunnels
et
pare-avalanches.
On
attaque le premier verrou glaciaire
avec
ses lacets typiques.
Nous
débouchons dans une grande vallée d'altitude aux
alpages classiques
avec vaches, bergers, fleurs et choucas.
On
tutoie le poste frontière suisse au Passo di Santa Maria
(2505 mètres)
pour
arriver au pied du verrou final
départ
d'un effort important
et
même conséquent dans les derniers lacets.
Pour autant la randonnée dans son ensemble reste
à portée du plus grand
nombre des cyclos pratiquant régulièrement, sans
restriction d'âge, de
sexe voire même d'handicape... que j'espère
passager. J'ignore encore
que mes épaules me feront souffrir 4 ans. 4 ans
à dormir sur
le dos !
En
revanche, plus que 10 tornanti
et
les premiers
des 12 cyclos arrivent auPasso
di Stelvio
suivi
de l'ensemble du groupe pour la photo finish avant la dispersion dans
les boutiques de souvenirs où les cartes postales
tamponnées font
fureur.
Parmi
les centres d'intérêt du lieu, il faut noter et ne
pas
manquer la stèle à la mémoire
de Fausto Coppi qui a marqué
l'histoire du Stelvio lors de ses 4 victoires dans le Giro d'Italia.
Nous
plongeons maintenant sur le versant
opposé
sous
le regard imperturbable des glaciers de l'Ortlès
et
de l'Eben.
Les
cyclos prennent un grand plaisir à enchaîner les
virages
au
contraire des conductrices des voitures suiveuses qui doivent faire
preuve d'une vigilance de tous les instants.
Certaines
épingles ne peuvent être abordées d'une
traite en raison des
porte-vélos.
Dans
ces conditions, manier le volant ou s'extasier devant
le
majestueux panorama, il faut choisir !
Les
27 kilomètres de descente,
avec
leurs 48 épingles numérotées, sont
encore plus impressionnants que la montée.
Le
coin pique-nique dégoté par les "descendeurs" du
groupe est doté
d'installations permettant aux estomacs affaissés dans les
talons de
reprendre place normale
avant
l'arrivée du pique-nique, de ses "panini" et de ses fruits
variés.
A
peine le café avalé, il faut reprendre la route.
Hélas, le parcours
emprunte une nationale longeant l'Adige. Camions et voitures
frôlent le
peloton de manière si instante que nous cherchons
et finissons
par trouver de petites routes parallèles plus sympathiques
et moins
dangereuses.
Sans
pourtant rien chercher d'autre, nous finissons aussi par trouver la
pluie. Ce changement de temps intervient conjointement avec un
changement d'architecture qui devient désormais
austro-italienne.
L'orage
nous accompagne sur les 25 derniers kilomètres. Le groupe de
"pédalants" se réduit à 4
irréductibles qui tiennent à exécuter
l'ensemble du parcours en selle. A Gargazon, petit village attenant
à
Lana, l'auberge "Walzhof" au confort très germanique, est la
bienvenue.
Certains, jusqu'au boutiste, y apprécient la douche, certes
plus chaude
que sur la route, pendant que Lance Amstrong se contente de gagner
à
Luz Ardiden.