à
une pau-po-se photo. Saint Moritz resplendit dans un cadre montagneux
exceptionnel mis en valeur par le soleil levant.
On
suit Jean-Paul
qui
suit le
petit
train des glaciers qui suit l'Inn supérieure connue des
cruciverbistes
et
des
pédaleurs souffrant de maux croisés.
On
profite un long moment de la vue sur les Piz Bernina et Piz
Palü et la
coulée lente de leurs majestueux glaciers.
Le
sommet de la Diavolezza attire les touristes à pleines
bennes de
téléphérique.
Des
lacs de montagne reflètent au passage le beau temps qui se
maintient
incitant
au batifolage auprès des "tondeuses" grisonnes.
Dans
une apparente décontraction
nous
franchissons le Passo
del
Bernina à 2327 mètres.
Passé
le col, nous dévalons une trop courte descente de 4
kilomètres pour y perdre quand même 350
mètres d'altitude et
prendre, à main gauche, la direction de Livigno.
La montée commence en pente douce pour atteindre les 15%
dans les
derniers lacets.
Le passage en douane occasionne ralentissement, bouchon et pollution.
Nos bronches habituées à l'air pur des cimes
apprécient guère la concentration de gas
d'échappement. Pour
ma part, je n'apprécie guère ces passages de
frontière successifs. Ce sont
précisément des
endroits où je ne dois pas manquer d'air. Je ne dispose pas
de
carte d'identité.
Après
m'être fait percuté par une voiture et
passé 40
jours immobilisé, ma préoccupation
première a
été de m'entraîner pour ne pas avoir
à
renoncer à cette randonnée. Lorsque j'ai
réalisé que le voyage nécessitait des
documents
officiels à jour, il était trop tard.
Il n'est pas sûr qu'en frontière ma licence
vélo fasse autant illusion
que dans les hôtels.
Ecourter le séjour et rentrer par les transports en commun
me
poserait problème. La marche et la position debout me sont
suffisamment
pénible
pour justifier un arrêt maladie d'encore 3 mois.
A
Livigno, comme aux autres postes frontières, la
traversée s'effectue
sans formalités.
Il
ne reste plus qu'à descendre une quinzaine de
kilomètres dans le Valle
di Livigno verdoyant
pour
passer à table. Aujourd'hui, exceptionnellement, il n'y a
pas de
panier pique-nique. Nos voitures suiveuses nous ont
précédé pour dégoter la
pizzeria qui ne
fait pas de pizza... le dimanche.
Nous ne perdons pas au change, au "piatto del giorno" figure une
"succullenta" polenta aux ceps accompagnée de grillades
diverses
et variées : saucisses, lard, escalopes,
côtelettes, steak
e tutti quanti. Et évidement les très attendus
"espresso,
capuccino et autres erba".
Revers
de la médaille, le départ est difficile, au menu
il reste deux cols à
avaler :
le
Passo d'Eira (2208 mètres)
et
le Passo
di Foscagno (2291
mètres).
On ne cache pas son plaisir d'attaquer là une
dernière descente très
rapide
sur
Isolaccia
où
nous attend
un
sympathique lieu d'étape fleuri : l'hôtel
Gardenia.
La
bière est bonne et les dernières nouvelles de
France rapportent qu' "il
grande Simoni" gagne l'étape du jour et que
Vinokourov manque de s'emparer du maillot jaune.
Il
ne
reste plus qu'à retracer notre étape à
nous...
pour les familles et les amis restés dans l'hexagone et pour
la
postérité !