En
1915, à l'angle
d'une maisonnette de
garde-barrière, le
train parti de Vogüé à
8 h 06, franchissait cette
même nationale
mais
aussi la voie métrique de la"Société
Ardéchoise
des Tramways
Electriques"
dont la ligne d'Aubenas s'en allait
traverser l'Ardèche
pour desservir son terminus
à Vals-les-Bains.
Le tramway, supprimé le 1ermai 1932,
a pour successeur
actuel "Tout'enbus",
un service de cars qui a repris son arrêt
rebaptisé
"Ancienne Gare".
L'emprise de la gare de Vals-les-Bains-Labégude,
grignotée sur sa droite par la tranchée de la
nationale,
récupère peu à peu
son altitude initiale
mais
ne retrouve ni le bâtiment
voyageur ni sa halle aux marchandises attenante qui ont
fini
à
la déchetterie.
Pour y être recyclé ?
Labégude-de-Vals
Sur la route nationale 102, à l'entrée de
Vals-les-Bains dont elle fait partie comme station thermale,
Labégude-de-Vals
possède la
gare,
des
hôtels
de 1er ordre, 9 sources d'eau
minérale renommées, une verrerie, des moulinages
importants pour la soie,
l'usine qui actionne les tramways électriques, reliant
Aubenas à Vals en traversant Labégude, un
établissement de bains résineux,
l'éclairage électrique, une
distribution d'eau de très bonne
qualité. Labégude est
admirablement situé pour le touriste, au passage des
correspondances pour toutes les directions ; elle est appelée
à une transformation complète par le prolongement
du chemin de fer de Prades au Puy, par l'établissement de
celui de Labégude au Cheylard, par
l'établissement d'une vaste place publique dans les terrains
qu'elle a acquis de la liquidation des biens de
la congrégation des Petits Frères de Marie.
Le 1er avril 1988, à
15 h 20, toute seule, la B.B 66237 klaxonnait une
dernière fois sa peine à hauteur du passage
à niveau. Quelques amis du rail assistaient à ce
dernier départ de Labégude. Les
autorités refusant de combler le déficit,
l'Étoile de Vogüé était
fermée à tout trafic. Ce n'était pas
un poisson d'avril !
Dans les campagnes, jadis, le passage des trains était
suspecté de faire tourner le lait des vaches spectatrices et
de leur conférer un air passif et stupide.
Qu'en est-il
aujourd'hui de l'humeur des chevaux privés de cette
distraction ?
Les convois
parvenaient
alors
à l'angle de la maisonnette
de garde-barrière
du passage
à niveau de la "RN 102 du
Puy à Viviers",
En effet, au
jour de son ouverture, le 30 octobre 1882, la gare se trouvait sur
le territoire communal de Niegles et voisine de celui de Prades. Elle
était alors nommée : gare de "Nieigles-Prades".
Mais voilà, Niegles n'étant qu'un petit hameau
perché au-dessus de l'Ardèche, le 15
décembre
1903, la commune fut partagée en deux :
Pont-de-Labeaume en
amont et Lalevade-d'Ardèche en aval.
La gare fut rebaptisée "Lalevade-d'Ardèche-Prades".
La ligne a officiellement fermé le premier avril 1988 et a
été déclassée du
PK 693,214 au PK 711,797, par décret, le
20 septembre 1991.
L'appellation "gare de Nieigles-Prades" a perduré bien
après le changement de nom, même sur certains
documents plus ou moins "officiels".
Côté
cour, les voyageurs
étaient attendus par des omnibus
puis
par des autocars
:
A l'arrivée du premier train, les touristes trouvent
rangés devant la gare six autobus confortables qui les
emportent dans les directions de Mayres, Montpezat, Jaujac, ou Thueyts.
Lorsque le
service voyageurs a été supprimé, le 9
mars 1969, le bâtiment voyageur portait l'inscription
"Lalevade-d'Ardèche-Prades".
A mesure que les chemins de fer
pénètrent les points les plus reculés
des campagnes, celles-ci
subissent enfin l'influence des grandes villes : elles leur
envoient une
partie de leur population et reçoivent en échange
leurs
idées et leurs
mœurs.
Nous prendrons comme exemple de ce phénomène de
pénétration, une commune du
département de
l'Ardèche, qui est le siège d'une exploitation
minière peu importante et qui, depuis plusieurs
années,
est traversée
par une voie ferrée
d'intérêt
régional, rattachée à une grande
ligne...Les mines de houille
anthraciteuse, qui sont exploitées à Nieigles-Prades,
le sont depuis deux siècles, sans que leur importance ait
jamais
augmenté, soit à cause de la
médiocrité du
produit, soit par manque de débouchés. Mais le
contact
des mœurs industrielles, qui sont la conséquence
de toute
exploitation de ce genre a d'abord peu modifié le
caractère presque exclusivement agricole de la commune.Pendant de nombreuses
années,
elle a prospéré, conservant sa physionomie
particulière et ses usages, grâce à la
richesse
exceptionnelle de son sol, à la
variété de
ses cultures, à son heureuse situation sur la grande route
qui
relie les plaines du bas Vivarais aux massifs montagneux de la
Lozère et de la Haute-Loire. Ce n'est qu'après
l'apparition des mauvaises années, lorsque la maladie des
vers
à soie et les maladies de la vigne ont anéanti
pour
certains et réduit pour tous le revenude la terre, que
l'idée est
venue à quelques-uns d'aller demander à Lyon ou
à
Marseille les moyens d'existence que leur refusait la terre natale.
Deux ou trois audacieux, favorisés par la chance, revinrent
dans
le pays après avoir fait fortune. Le prestige de la grande
ville
était désormais
créé : on s'accoutuma
à voir en elle la suprême ressource,
quand toutes les
autres avaient fait défaut. L'exemple des premiers
émigrants eut des imitateurs : après l'ouverture du chemin de fer,
lorsque
l'esprit
des voyageurs fut familiarisé avec les longs voyages,
l'émigration entra dans les habitudes.
La gare de Nieigles-Prades est située à
proximité du puits de Chalmeton ce qui explique que
l'accident d'un employé des houillères ait eu
lieu entre deux wagons.
Lorsqu'en 1892, le train est arrivé à Lalevade,
il a réduit au chômage beaucoup de gens de la
plaine qui, avec les tombereaux des charrettes charriaient toutes
sortes
de marchandises. Ils transportaient aussi des personnes avec des "chars
à bancs" munis de coussins bourrés de crin. Les
Bourdelin, Gastaud, Boyer et d'autres avaient plusieurs chevaux et des
domestiques employés pour cela.
était
stoppée par le "chemin vicinal ordinaire
N° 1 du V.O. N° 5
à la route nationale 102".
Le cadastre
comme
les photos
aériennes d'époque
ponctuent cette fin d'emprise
par le rond d'un probable pont tournant. En effet, le convois devaient
faire demi-tour, bien que : Une loi du 27 avril 1906
déclare d'utilité publique, à titre
d'intérêt général,
l'établissement du chemin
de fer du Puy à Nieigles-Prades et approuve la
convention provisoire passée le 1er
décembre 1905, entre le Ministre des travaux publics et la
compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à
la Méditerranée.