le
train
parti d'Orange à 6 heures, coupait la "voie
communale n° 3 de Pierrelongue à la
Forêt"
sur
un passage à
niveau de 4 mètres, en biais
à 105°,
et stoppait devant la station
de Pierrelongue où il était attendu
à 8 h 17.
La construction de la ligne et de la "gare"
de Pierrelongue
a été le théâtre de nombreux
accidents :
Au
chantier de la gare de
Pierrelongue, l'ouvrier espagnol B.,
serré entre deux vagons, a été
très
sérieusement contusionné.
A
peine plus de six mois après son ouverture, la station de Pierrelongue
connaît un nouveau drame ; d'exploitation
celui-là :
Accident de chemins de fer
On nous télégraphie de Mollans (Drôme),
6 novembre :
UTM :31
T 676989 4901205 Mme Gauthier,
débitante de tabac à Pierrelongue,
en
descendant du train à cette gare, mardi, à 6
heures du
soir, a glissé sous les roues du train, roulant encore, et
s'est
fait prendre les jambes dont une a été
brisée et
le talon écrasé ;
l'autre porte des plaies
profondes ; on
constate des ecchymoses sur le reste du corps. L'état de Mme
Gauthier est grave.
Le
journal "La journée industrielle",
avant même le réveillon du 24 décembre
1924, publiait:
La
Compagnie de P.L.M. vient de soumettre à la
décision de
l'Administration supérieure la proposition de transformer en halte la
station de Pierrelongue (Drôme) et d'y limiter
le service comme il est
indiqué ci-après.
La halte de Pierrelongue
est ouverte au service des voyageurs, bagages, chiens et des colis
postaux ; les voyageurs étant
tenus d'aider à la manutention de leurs colis.
La
halte de Pierrelongue
aurait été fermée en 1933,
sauf apparemment pour des occasions spéciales.
de
la
"voie
communale n° 3 de Pierrelongue à la
Forêt".
La voie
déferrée ne rend pas hommage aux
ouvriers qui l'ont créée.
A
Pierrelongue,
l'ouvrier Rémy B., employé
aux travaux
de la ligne d'Orange au Buis, a fait un effort violent en enraillant un
vagon et s'est gravement blessé.
L'ouvrier
Gabriel N., occupé à
Pierrelongue, sur les chantiers de
la ligne d'Orange au Buis, a été assez gravement
atteint
par la chute d'un bloc du rocher.
A Pierrelongue,
Joseph C. a reçu au-dessus de l'œil gauche un
coup de barre de mine, et Gustave G. a eu plusieurs doigts
écrasés par la chute d'une barre de fer.
jadis dressé au-dessus du "chemin rural de Pierrelongue
à
la Montagne de Bluye" et aux eaux intermittentes du ravin de la Reboule.
Au
chantier de la Reboule,
à Pierrelongue, le nommé Oprandi a
été
fortement contusionné par la chute d'un bloc de pierre.
croise
un chemin
créé pour remplacer celui, étroit, qui
s'insérait entre les culées du pont
détruit.
La
série noire continue aux chantiers du midi du
département.
A la carrière
de Pierrelongue, le nommé Jean C. a
été blessé à la jambe par
la chute d'un bloc...
Hier,
aux travaux de la ligne en construction, à Pierrelongue, le
sieur Pentecôte, 50 ans environ, mineur, a
été
blessé assez grièvement par la chute d'un bloc de
pierre
qui se détacha subitement de la carrière. Des
soins
empressés lui ont été
donnés.
Les convois franchissaient la route sur un passage à niveau
de
6 mètres, en biais à 63°,
à l'angle
d'une maisonnette
de
garde-barrière
faisant aujourd'hui l'objet d'un permis de construire
dont la nature des travaux est : "Restructuration
de l'ancienne gare".
Les mécaniciens qui, eux, savaient qu'ici il n'y avait
jamais eu de
gare, ne s'arrêtaient pas et introduisaient leurs convois
dans le
souterrain de la Penne
dont le percement ne s'était pas fait sans pioches, sans
peine, ni peines.
La
construction de la ligne de chemin de fer d'Orange au Buis donne lieu
au percement d'un tunnel
à Pierrelongue*; ce tunnel qui
débouchera sur la route du Buis, sur la commune de la Penne,
dans la Drôme, a déjà une cinquantaine
de
mètres d'avancement du côté de la Penne.
*erreur Le tunnel est
entièrement sur la commune de la Penne, dans la
Drôme.
Hier
soir, un éboulement s'est produit dans le fond de cet
avancement,
ensevelissant deux ouvriers mineurs, dont l'un a
été tué sur le coup ;
l'autre, assez grièvement blessé, a
été transporté d'urgence à
l'hôpital du Buis, après avoir reçu les
soins immédiats du docteur
Lamarche.
ont
été abattus pour créer l'arrondi de la
voûte,
aussitôt mise en sécurité par la
construction de sa maçonnerie.
Les accidents n'en continuent pas moins a ponctuer les
journées de chantier : Au
tunnel de la Penne,
le terrassier C. a eu le pied écrasé par la chute
d'un bloc de rocher.
Au
tunnel de la Penne,
l'ouvrier mineur Gaumard a eu la main droite sérieusement
blessée par un coup de marteau.
En compagnie d'ouvriers, l'ingénieur Lazare pose devant
l'entrée du
tunnel dont la voûte est terminée. Le
radier n'est toutefois pas encore abaissé au
niveau prévu.
L'ingénieur et les ouvriers qui s'activaient pour
l'ouverture de la ligne ne pouvaient imaginer qu'un jour
une porte fermerait l'accès à
l'ouvrage si douloureusement construit ;
qu'une cave à vin y établirait quelques
années ses quartiers ;
que l'entrée
viendrait à être barricadée,
au point de ne plus laisser entrevoir qu'un bric-à-brac
brouilleur d'horizon.
Photo 23 janvier 2022
En 2022, les travaux en cours allègent les
limitations visuelles.
photo Sabastien Montalon
Le tunnel fut officiellement mis en service le 10 mai
1907.
Moins de quatre années plus tard il connut un
drame :
Buis-les-Baronnies
(Drôme), 12 février - Ce matin, le train
23, quittant Buis-les-Baronnies
à 6 heures, a décapité, sous le tunnel de
Pierrelongue, un inconnu paraissant
âgé d'une
cinquantaine d'années.
On
ignore l'identité du malheureux et s'il s'agit d'un accident
ou d'un suicide.
On en saura plus le 18 février dans le journal de
Montélimar : Dimanche
matin, le train
quittant Buis-les-Baronnies, a
décapité, sous le tunnel de
Pierrelongue, un inconnu paraissant âgé
d'environ 50 ans.
Il s'agissait en réalité d'un suicide, dont la
victime,
Romain, cordonnier à Reilhanette (Vaucluse), ne paraissait
pas
jouir de toutes ses facultés.
Photo 23 janvier 2022
Les convois parcouraient les 150 mètres du souterrain de la Penne
avant de se glisser sous la "route départementale
n° 5 du Buis à Carpentras" sous un passage supérieur
métallique, disposé en biais
à 110°,
d'une
largeur de 7 mètres entre
les
garde-corps.
La
D 5 a déménagé faisant don
de son emprise à la D 805.
A l'époque ferroviaire
des lieux, cette ancienne route était la nouvelle route, et
le tracé de la nouvelle
route d'aujourd'hui était celui de l'ancienne route.