Le 19 mars 1919, le
train parti d'Orange à 6 heures, au même
horaire qu'en 1915,
se présentait à quai
de la station
d'Entrechaux
à 7 h 52... et
y
stationnait plus que prévu.
UTM :31
T 669955 4898544 Par suite de la rupture d'une
partie essentielle de la locomotive, le
train 21, d'avant-hier vendredi, partant à 6 heures du matin
d'Orange, est resté en détresse pendant deux
heures et demie en gare d'Entrechaux.
Il est arrivé en gare
du Buis à 11 heures et demie au
lieu de 8 heures et demie.
Curieux calcul à une
époque où les
problèmes de trains qui se croisent étaient posés au
certificat d'étude :
11 h 30 - 8 h 30 = 3 heures et pas 2 h 30 heures.
. Les lettres de ce courrier n'ont
pu être distribuées qu'après le
départ du train de midi, ce qui a gêné
plusieurs de nos commerçants. Si nous avions eu une machine
de secours partant du Buis, le retard aurait été
presque insignifiant, mais elle a dû être mise sous
pression et venir d'Orange. Nous avons bien un
dépôt au Buis, mais il est toujours vide. La
Société des chemins de fer économiques
est trop souvent économique.
ENTRECHAUX. - Nous
apprenons avec plaisir la prochaine arrivée parmi nous de
M. Boyat,
sous-chef de section au chemin de fer, à qui nous souhaitons
la
bienvenue.
A propos du chemin de fer d'Orange au Buis-les-Baronnies,
rappelons que les travaux les plus importants de cette voie se feront
sur le territoire de la commune d'Entrechaux.
Nul
doute que la nouvelle ligne, ne rende sous tous les rapports de grands
services tant au point de vue industriel qu'agricole et commercial.
Entrechaux
possède, entre autre, une importante papeterie
bénéficiant d'un tarif spécial de la
part de la Compagnie du PLM.
Durant cette période de construction de la ligne du chemin
de fer du Petit Train il n'est pas venu à Entrechaux que "M. Boyat,
sous-chef de section"
mais
aussi :
"une
nombreuse équipe d'ouvriers terrassiers et
maçons".
L'Isle-sur-Sorgue Départ pour
la grève - Le maréchal des logis
Chalve, et le gendarme Sarty,
de notre brigade, sont partis avant-hier, pour Entrechaux,
où
venait d'éclater une grève d'ouvriers terrassiers
employés à la construction d'une ligne de chemin
de fer.
Entre Français et
Italiens Un
conflit - Envoi de troupes
On vient de
télégraphier à la gendarmerie,
à Avignon, demandant des renforts pour Entrechaux (Vaucluse), ou vient de
s'élever un conflit entre ouvriers français et
italiens.
Des gendarmes ont été envoyés
aussitôt sur les lieux.
A Entrechaux,
par suite de l'obstination de l'entrepreneur à vouloir
conserver les ouvriers italiens, la situation est
particulièrement grave. 200 ouvriers français
réclament le licenciement de 150 ouvriers italiens...
Depuis
samedi dernier, les
ouvriers de l'entreprise Alfred Bastin,
travaillant sur la ligne du
chemin de fer en construction, se sont mis en grève pour le
simple motif de faire la chasse à une vingtaine de
travailleurs étrangers. Les grévistes qui
dirigent le mouvement, après avoir passé
à tabac la cantine espagnole, sont partis pour Mollans, dans
l'espoir d'entraîner les ouvriers de l'entreprise Richard
à faire cause commune avec eux ; mais leur tentative
est restée
sans effet. Pour
l'instant la
grève est localisée sur le territoire
d'Entrechaux.
Plusieurs brigades de gendarmes sont arrivées des
divers points de l'arrondissement en prévision des troubles
possibles.
ENTRECHAUX.
- La
grève des ouvriers du chemin de fer a
pris fin à la satisfaction générale
par le renvoi des six principaux meneurs, leurs réclamations
étant des plus mal fondées. En
effet
avant la grève du 18 février, il y avait,
travaillant dans les gorges
d'Entrechaux 166 ouvriers, dont
1 Suisse, 3 Italiens et 10 Espagnols.
Dans ces conditions, M. Alfred Bastin est resté dans son
droit et tout
s'est passé sans incident ni accident, grâce, sans
doute, aux sages
mesures prises par M. le brigadier de Malaucène.
L'ouverture du chemin de fer ne fut pas la seule nouveauté
venue désenclaver le village. "Le Petit Marseillais" du 19 novembre
1911 informe ses lecteurs : On
travaille activement à la pose de la ligne
téléphonique qui doit nous relier à
Entrechaux
et à Brantes et, sous peu,
nous
aurons la satisfaction de pouvoir communiquer avec ces deux communes...
Autre fait positif, et immédiat,
celui-là, de l'ouverture
de la ligne : M. Eugène
Bastin, M. Bourret, conseiller général
de Vaison,
MM. les agents des travaux de la Compagnie
P.-L.-M.
et de l'entreprise Bastin ont à leur retour du Buis,
où
ils avaient assisté à la réception de
la ligne
Orange-Le Buis et à leur passage à Entrechaux,
donné un amical et sympathique
témoignage
d'estime à leur ami M. Bogeat et laissé
la somme de
6 francs 10 pour le sou des écoles
laïques. Le Petit Marseillais 6 mai
1907
Le chemin de l'Ancienne
Voie Ferrée qui a pris place
sur la
plate-forme ferroviaire du Petit Train du Buis, sautille
Les fouilles
pratiquées pour la construction de la ligne d'Orange au
Buis,
ont mis à découvert un riche filon
d'anthracite s'étendant sur les territoires de Mollans, Entrechaux
et Pierrelongue.
Ces fouilles et les travaux ont généré
de très nombreux accidents :
A Entrechaux,
sur les
chantiers de la ligne d'Orange au Buis, le terrassier T. a eu la main
gauche sérieusement blessée par une
pièce de bois.
d'une galerie,
maçonnée au profit du ravin de
Maupas.*
*D'après
le profil de la ligne. Anonyme sur le cadastre napoléonien.
L'ouvrage
se cache en lisière de l'Espace
Botanique des Piboules.
En courbe
sur la gauche, la plate-forme ferroviaire,
est protégée sur son flanc droit par une contre-rive
creusée de rigoles semi-verticales.
D'après le profil de la ligne, la deuxième de ces descentes
d'eau
était
prévue à l'origine pour communiquer avec un
aqueduc à
châssis et dalle, de
0,60 mètre d'ouverture.
a été percé
et
maçonné dans la
culée rive gauche du pont
Saint Michel.
L'emplacement
du pont Saint Michel d'Entrechaux fut très judicieusement
choisi ; il
est construit à un étranglement de l'Ouvèze
aux rives constituées par
une roche dure ayant rendu possible une assise solide des
culées sans
fondations, ce qui lui a permis, ainsi que son grand
débouché, de
résister aux plus fortes crues.
Le dos d'âne
était jadis bien plus
accentué, les tympans, côté rive-droite, ont été
plusieurs fois remaniées au cours des siècles
afin d'adoucir la
rampe du chemin. Ils ont comporté des évidements
voûtés.
Lors de la
construction de la voie ferrée
métrique Orange-Le
Buis, la culée et les
tympans rive gauche ont été
consolidés ; il est regrettable que
l'administration à l'époque n'ait pas
songé à exiger de la Cie
P.L.M. une semblable amélioration sur l'autre rive.
Le train
s'engageait sur un aqueduc
d'un mètre, à châssis et dalle,
en contrebas du hameau Saint-Michel,
et en surplomb de l'Ouvèze. La voie amorçait
alors une courbe
légère
sous les falaises des Roches.
Mercredi dernier, une grande affluence de curieux est venue des
communes voisines, à Entrechaux,
pour
assister à la chute du rocher légendaire de
Roche-Partie, situé
dans les gorges,
que la voie du chemin de
fer
en construction va traverser.
L'opération
de ce gigantesque
travail a fort bien réussi, sous l'habile direction de
M. Bogeat,
sous-chef de section. La gendarmerie de Vaison assurait l'ordre.
n'apparaissent pas spontanément à
l'œil, même attentif, du passant.
Les convois se présentaient à la
croisée d'un
chemin d'exploitation qu'ils franchissaient en biais à 135°
sur un passage à niveau de 4 mètres, non
gardé,
Le chemin de randonnée qui accompagnait l'ancienne voie du Petit
Train du Buis, s'échappe à droite
par cet ancien chemin
rural réaffecté à la desserte du
camping des Trois
Rivières.
Le cadastre napoléonien
fait effectivement converger en ces lieux trois rivières :
L'Ouvèze, l'Eau Marce (actuel ruisseau d'Aigue Marce) et
devant
lequel se sont trouvés les constructeurs de la voie
ferrée, les obligeant à la construction
d'un pont
de
25 mètres.
En
travaillant dans le chantier
du pont jeté sur le Toulourenc pour
l'établissement de la ligne ferrée d'Orange au
Buis,
entreprise Touraille et Cie, le terrassier Léopold Julien,
âgé de 17 ans, a reçu sur la main un
madrier qui a
déterminé une plaie
pénétrante à
l'index droit et qui l'obligera à garder le repos pendant
quelques temps.
En
travaillant dans les fouilles du pont
de Toulourenc, sur la ligne
d'Orange au Buis, le charpentier Lacombe a été
gravement atteint au pied droit par un coup de hache donné
à faux.
L'ouvrage ne se contente pas de franchir là le cours
d'eau ; il fait aussi passer
le "chemin de l'ancienne voie ferrée" de la commune d'Entrechaux,
dans le Vaucluse
à la commune
de Mollans-sur-Ouvèze,
dans la Drôme.
M. Bastin,
maire
d'Annemasse, un des plus grands entrepreneurs de travaux publics du
sud-est avait été déclaré
adjudicataire de la voie
ferrée d'Orange au Buis.
Le 10 avril 1906, dans un train, sur la ligne PLM de Lyon à
Marseille, il
transportait dans une sacoche la
paie des ouvriers et pour cela était armé,
lorsque, entre
les stations de Mondragon et de Piolenc il entendit deux coups de feu
dans un compartiment voisin.
Un
camionneur, nommé Rodier, âgé de 35
ans, revenant
de Lyon où il était allé acheter un
cheval...
avait pris place... dans un wagon de troisième classe. Comme
il
n'avait, pendant le parcours, cessé de donner des signes de
vive
agitation, et qu'il avait déjà
proféré des
menaces contre un gendarme avec lequel il se trouvait, les
employés du train, croyant ainsi éviter un
malheur,
firent monter Rodier dans un compartiment de première
classe,
à la station de Bollène-la-Croisière. Le camionneur s'assit alors en
face d'un officier de chasseurs et à la vue de l'uniforme
accrut son agitation.
A peine avait-on dépassé la station de Mondragon,
que
sortant subitement un revolver, il en tirait deux coups de feu dans la
direction de l'officier. Celui-ci heureusement ne fut pas atteint et il
allait probablement maîtriser le forcené,
lorsqu'au bruit
des détonations M. Bastin, quitta le compartiment
d'à côté et
s'élança, revolver au
poing sur Rodier.
Avant qu'on ait pu intervenir, le fou déchargea les quatre
autres balles de son revolver sur l'infortuné monsieur
Bastin,
qui s'affaissa, mortellement atteint par deux projectiles, l'un
à l'épaule gauche, l'autre au ventre.
Après une
demi-heure d'agonie, le blessé rendit le dernier soupir...
sur un passage à niveau de 4 mètres, en
biais à 45°,
que le profil de la ligne place en-deçà de sa position
réelle et qualifie de "non gardé".
La maison de garde, visible sur les photos aériennes de 1940
et la bâtisse, privatisée et étendue,
mais toujours
en place, génèrent trois hypothèses : la maisonnette
a
été rajoutée en cours d'exploitation, n'avait pas
été prévu sur les plans ou le profil comporte une
erreur.
Le "chemin vicinal
N° 2 de Mollans à Entrechaux",
à
l'époque du passage à niveau, repassait à droite
de la voie ferrée.
La
société des Chemins de Fer économiques
n'exploitait pas que la ligne du Petit Train du Buis.
En 1933, sur son compte d'exploitation, elle fait mention de 3839
kilomètres de voies sur ses lignes
concédées ou
affermées :
- Châteaumeillant
à La Guerche 87 km - Sancoins
à Lapeyrouse 87 km - Carhaix
à Morlaix 49 km
- Carhaix
à Guingamp 54 km
- Guingamp
à Paimpol 36 km
- Carhaix
à Rosporde 60 km
- Carhaix
à Loudéac et La Brohinière
130 km
- Carhaix
à Châteaulin, Camaret et
Le Frêt 108 km
- Is-surTille à Gray
16 km
- Chalindrey
à Gray 15 km
connu
de nos jours sous l'appellation : chemin
de l'Iscle du Vif.
Au
lieu-dit "Le Saut des
Porcs", ce
chemin croisait la voie ferrée, en biais
à 135°, sur un passage
à niveau
non
gardé, de 4
mètres. Il confluait à droite avec le chemin vicinal
N° 2 de Mollans à Entrechaux.
Quelques
années plus tard, et ce pendant 20 ans, M. Aumage, dit
Patalœil, se rendait chaque jour à Mollans par le train.
Un client fidèle mais de peu de rapport. Grand invalide de guerre, il
ne payait pas.
L'arrêté de 1938 ne l'a pas arrêté. Si
à cette date la ligne a fermé aux voyageurs, un wagon est
cependant resté à leur disposition. C'est du moins ce
qu'écrivait Paris-Match en 1952.
Des voleurs pillent un wagon de
vers à soie
D'habiles voleurs ont pillé
cette nuit, en gare de Mollans-Propiac
(Drôme), un wagon
plombé expédié par M. Pons,
négociant
à Mollans, contenant près de deux mille kilos de
cocons
étuvés de vers à soie.
Le chef de gare ne
s'aperçut de rien. On trouva près de la gare des
sacs
pleins abandonnés par les cambrioleurs. Le montant du vol
est
évalué à 150.000 fr. environ.
Pour le journal des débats politiques et
littéraires
de la même date, le vol ne porte que sur 1900 kilos
mais le
préjudice reste le même. Le cours du cocon devait
fluctuer !
La
série noire continue à Mollans. Le
manœuvre
Dutruel, occupé aux approvisionnements de la gare, a
été gravement brûlé aux
mains par le contact
de la chaux vive.