de
donner aux gares le nom des communes qui les hébergent la
gare de
Crestet, qui dessert également le village de
Malaucène, mais qui est
implantée sur le domaine administratif de cette
première commune, se
trouve ainsi dénommée :
Malaucène-Crestet ! Le conseil Municipal proteste
énergiquement contre cette inversion de nom lors de sa
séance du 5 mai 1907… Si la commune n'a pas
réagi auparavant c'est que l'inscription a
été faite subrepticement, contrairement aux
autres gares, le dimanche 28 avril, veille du jour de la
réception de la gare... Cette bizarrerie administrative
restera pourtant telle quelle jusqu'à la fin de
l'exploitation de la ligne…
Mais pas plus
longtemps !
De
fait, c'est une patache à
chevaux qui assure la liaison entre la gare
de
Malaucène-Crestet et
Malaucène "ville".
collection Favier
Puis, à partir de 1924,
c'est un autocar qui
assure cette liaison jusqu'à la fermeture
définitive de la ligne en
1952.
Le journal officiel de la république
française du 13 mai 1907 classait Malaucène-Crestet
au rang de station.
Le
15 septembre de l'année suivante, le journal "Le Petit Marseillais",
certes moins officiel néanmoins informé,
apprend avec plaisir à ses lecteurs que la station
de Malaucène-Crestet
vient d'être classée comme gare et que son
titulaire, M. Marteau, vient de recevoir une augmentation de
classe.
Le
2 août 1931, 24 ans
après
l'ouverture de la gare, le sujet de son implantation intéresse encore "Le Petit Provençal" : Malaucène,
petit chef-lieu de canton du Vaucluse, compte 1743 habitants et se
trouve à 9 kilomètres de Vaison-la-Romaine. Comme
cette dernière, Malaucène est desservi par la
petite ligne de la Compagnie économique des chemins de fer.
Desservi !... Le mot est peut-être
risqué, car la station ironiquement
dénommée Malaucène-Crestet, si elle
est au pied même de la colline où
s'étage le Crestet, se trouve bien à 6
kilomètres de Malaucène...
Mais il y a un service d'autobus à tous les trains. Nous
pardonnera-t-on ce détail ?
La fin de l'article n'est pas sans rapport avec la
fermeture de la ligne aux voyageurs, sept ans plus tard.
La cour de la gare,
également cour des marchandises, participe
désormais à la mise en circulation de
bagage intellectuel ;
elle
est devenue cour de
récréation... de l'école
primaire publique de Crestet.
se détourne maintenant sur la droite pour éviter
la départementale 54 qui se rapproche
au contraire de la Roche
Galière qui s'éloigne de la largeur
d'une vigne.
Le petit train du Buis entre en exploitation le 10 mai 1907. Les
habitants du haut Vaucluse le trouvent extraordinaire. Il incarne le modernisme
et est
l'objet de tous les regards. Une foule considérable vient
admirer les premières circulations. Beaucoup l'empruntent
pour
le plaisir de tester un système aussi novateur. Mais s'il
est
rapide, confortable, sûr, il reste malgré tout
beaucoup
plus cher que les anciens moyens de transport. Aussi, pour ceux, plus
hardis, qui
tentent "l'aventure", le voyage se limite souvent à un
parcours
réduit entre deux gares consécutives avec un
retour...
à pieds. Le train est l'occasion de promenades dominicales.
On
vient à pied des campagnes pour le voir circuler... Puis peu à
peu, le train
devient partie intégrante de la vie quotidienne. Hiver comme
été, il rythme les activités des
hommes...
à un barrage canin qui sous-entend que le chemin
implanté
sur l'ex-plate-forme ferroviaire
pourrait être
privé.
La voie ferrée
tutoyait jadis une bâtisse que le cadastre napoléonien
attribuait à "Clément" et s'avançait
sautiller un aqueduc voûté de
0,60
mètre d'ouverture
et enjamber le ravin des Flauzières sur un pont
voûté de 4 mètres,
surbaissé de 1/4.
Au-delà de l'ouvrage, les convois ne longeaient pas de
constructions ;
ils parvenaient directement à la croisée d'un chemin
particulier qu'ils coupaient sur un passage à niveau non
gardé, de 4
mètres, en biais à 104°, 30'.
Le 19 mars 1919, le
train parti d'Orange à 6 heures, au même
horaire qu'en 1915,
se présentait à quai
de la station
d'Entrechaux
à 7 h 52... et
y
stationnait plus que prévu.
UTM :31
T 669955 4898544
Par suite de la rupture d'une partie essentielle de la locomotive, le
train 21, d'avant-hier vendredi, partant à 6 heures du matin
d'Orange, est resté en détresse pendant deux
heures et demie en gare d'Entrechaux. Il est arrivé en gare
du Buis à 11 heures et demie au
lieu de 8 heures et demie.
Curieux calcul !
11 h 30 - 8 h 30 = 3 heures et pas 2 h 30 heures.
. Les lettres de ce courrier n'ont
pu être distribuées qu'après le
départ du train de midi, ce qui a gêné
plusieurs de nos commerçants. Si nous avions eu une machine
de secours partant du Buis, le retard aurait été
presque insignifiant, mais elle a dû être mise sous
pression et venir d'Orange. Nous avons bien un
dépôt au Buis, mais il est toujours vide. La
Société des chemins de fer économiques
est trop souvent économique.
ENTRECHAUX.
- Nous
apprenons avec plaisir la prochaine arrivée parmi nous de
M. Boyat,
sous-chef de section au chemin de fer, à qui nous souhaitons
la
bienvenue. A propos du chemin de fer d'Orange au Buis-les-Baronnies,
rappelons que les travaux les plus importants de cette voie se feront
sur le territoire de la commune d'Entrechaux.
Nul
doute que la nouvelle ligne, ne rende sous tous les rapports de grands
services tant au point de vue industriel qu'agricole et commercial.
Les fouilles
pratiquées pour la construction de la ligne d'Orange au
Buis, ont mis à découvert un riche filon
d'anthracite s'étendant sur les territoires de Mollans, Entrechaux
et Pierrelongue.
Ces fouilles et ces travaux ont généré
des accidents : A Entrechaux,
sur les
chantiers de la ligne d'Orange au Buis, le terrassier T. a eu la main
gauche sérieusement blessée par une
pièce de bois.
Aux
accidents, il faut ajouter les incidents :
A Entrechaux,
par suite de l'obstination de l'entrepreneur à vouloir
conserver les ouvriers italiens, la situation est
particulièrement grave. 200 ouvriers français
réclament le licenciement de 150 ouvriers italiens...
Depuis
samedi dernier, les
ouvriers de l'entreprise Alfred Bastin, travaillant sur la ligne du
chemin de fer en construction, se sont mis en grève pour le
simple motif de faire la chasse à une vingtaine de
travailleurs étrangers. Les grévistes qui
dirigent le mouvement, après avoir passé
à tabac la cantine espagnole, sont partis pour Mollans, dans
l'espoir d'entraîner les ouvriers de l'entreprise Richard
à faire cause commune avec eux ; mais leur tentative
est restée
sans effet. Pour
l'instant la
grève est localisée sur le territoire
d'Entrechaux.
Plusieurs brigades de gendarmes sont arrivées des
divers points de l'arrondissement en prévision des troubles
possibles.
ENTRECHAUX.
- La
grève des ouvriers du chemin de fer a
pris fin à la satisfaction générale
par le renvoi des six principaux meneurs, leurs réclamations
étant des plus mal fondées. En
effet
avant la grève du 18 février, il y avait,
travaillant dans les gorges
d'Entrechaux 166 ouvriers, dont 1 Suisse, 3 Italiens et 10 Espagnols.
Dans ces conditions, M. Alfred Bartin est resté dans son
droit et tout
s'est passé sans incident ni accident, grâce, sans
doute, aux sages
mesures prises par M. le brigadier de Malaucène.