En prenant sa retraite anticipée le 15 janvier 1889, la halte, établie
à 364,475
mètres d'altitude, au PK 187,020,
a été élevée, plus tard,
à l'ancienneté, au
grade supérieur de gare.
Durant ses années d'active, la "station" a fait parler
d'elle,
indirectement,
côté cour.
L'abbé
Imbert, curé de la petite commune d'Artigues, avait
passé
l'après-midi à Rians, commune distante de quatre
kilomètres de son presbytère. Il retournait chez
lui hier
soir, vers sept heures, quand à cent mètres
environ de la
station
du chemin de fer d'Artigues,
l'abbé
Imbert fut assailli par un individu qui s'était
caché dans un fossé et qui le frappa à
la nuque.
Le prêtre tomba.
Quelques instants plus tard, une
femme se rendant
à la station
entendit des gémissements. Elle alla chercher du secours
dans
une ferme. On trouva l'ecclésiastique étendu dans
une
mare de sang et presque agonisant.
Le blessé, qui avait
perdu connaissance, fut transporté dans une ferme
où il reçut des soins. Les gendarmes,
prévenus aussitôt, battirent les chemins
toute la nuit, et c'est seulement dans la matinée
qu'apercevant
un individu suspect, ils s'approchèrent de lui pour le
saisir.
L'inconnu
se jeta dans un puits. On l'en retira aussitôt.
C'était le meurtrier de l'abbé Imbert.
C'est un berger nommé Théophile L. On ignore le
motif de cette tentative de meurtre, le berger n'ayant pas voulu
répondre aux questions qui lui ont été
posées.
La victime est âgée de quarante ans, originaire de
Tourves
(Var). Son état est alarmant.
La
pose de la voie a été attribuée
à l'entreprise Désomières et Barrat de
Saint-Marcel-lès-Annonay. Le 16 août
1887,
ces travaux débutèrent à
Draguignan et se poursuivirent en direction de Meyrargues.
Ce n'est que le 23 mars
1889, quelque dix semaines
après la mise en service complète de la section de Meyrargues
à Draguignan, qu'eut lieu son inauguration
officielle.
M. Yves
Guillot, ministre des
travaux publics, accompagné de M. Jules Roche,
député, et de plusieurs autres
invités, est
arrivé ce matin à Meyrargues, où il a
été reçu par le président
et le procureur
général près la cour d'Aix...
Après un
lunch, le ministre et
ses invités sont montés dans un train
spécial qui
a parcouru la nouvelle ligne de Meyrargues à Draguignan.
actuel chemin du Petit Adret, et
ne s'y arrête pas.
En effet, il faudra attendre le 5 avril 1948, deux ans avant la
fermeture de la ligne, pour que le point
d'arrêt de la Vignette, avec quai, soit
créé au
PK 187,700.
En
bordure
de
la départementale, un arrêt
de bus, avec
abri,
remplace sans ostentation l'éphémère
arrêt de
trains.
Non
loin du PN, le ministre en
conversation avec ses invités, ne verra pas
Cette ligne est
établie à voie étroite de un
mètre,
mais elle peut
être disposée pour recevoir un
troisième rail, donnant l'écartement normal des
grandes lignes
afin de servir, au point
de vue militaire, de ligne de transport de troupes, matériel
et vivres, pour la défense de cette partie de la
frontière alpine.
UTM :31
T 729248 4831375
En
septembre 1899, des soldats à l'entraînement,
lors d'une marche de concentration, ont remonté la
plate-forme, à pied ou dans un wagon ? La tournure
de l'article laisse les deux options ouvertes :
Les généraux Cazes et d'Entraigues, à
Varages, ont assisté au défilé de
l'infanterie et des bataillons de chasseurs sur la longue route qu'ils
suivent pour atteindre Rians et Ginasservis.
L'altitude du pays (400 mètres) et l'ombre des
collines répandent un peu de fraîcheur ;
mais le ciel reste immuablement d'un bleu lapis-lazzuli.
L'étape est assez pénible : 29
kilomètres. Quelques éclopés
s'arrêtent aux revers des fossés.
Autorisation leur est
octroyée de gagner Rians par voie
ferrée.
actuel chemin de Ginasservis,
D 70, s'effectuait sur un passage à niveau
gardé, selon
un panneau d'information
numéroté 5 et intitulé
"Sifflement
lointain du train" :
Après avoir croisé la
maisonnette du garde-barrière, nous voici arrivés
à la gare d'Esparron, en contrebas du village
perché.
L'implantation d'une maisonnette de garde-barrière n'est
probante ni sur les photos
aériennes de 1949
ni sur le cadastre de
1935.
Le
28
janvier 1889, le train parti de Meyrargues à
8 heures 10,
se présentait, au PK 183,503,
à 374,768
mètres d'altitude,
devant le quai de
la gare d'Esparron,
à 9 h 26.
Qui
dit gare, dit train ? Eh bien non, il ne circule plus ici
depuis
le début des années 1950 après 60 ans
de bons et
loyaux services de la ligne Central-Var reliant Meyrargues (13)
à Nice (06). Trait d'union entre trois
départements, elle
traversait le Haut Var. L'emprise de la voie est un maillon de
l'EuroVelo 8 "la Méditerranée
à Vélo".
Des souvenirs émus et des anecdotes décrivent le
magnifique panache blanc et la convivialité à
bord du
modeste train qui semblait ignorer l'heure. Il s'évertuait
à traîner les deux ou trois wagons du convois dans
les
rampes raides, avec l'aide des voyageurs qui descendaient "et dans un
suprême effort parvenait en triomphateur au sommet de la
côte". Alors, sans transition, l'allure
changeait :
c'était la descente qu'on réalisait dans une
course folle
(...) et dans un vacarme assourdissant de ferraille, de panneaux de
bois qui craquaient, de ressorts et de rails qui
grinçaient".
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les locomotives vieillissantes
souffrent d'un entretien minimum et de pénuries en tout
genre.
Le charbon est remplacé par le bois.
Les voyageurs sont mis
à contribution pour le récupérer en
forêt ou
aller chercher l'eau au puits. Il s'agit alors de faire repartir la
machine stoppée au milieu des voies ou
arrêtée en
gare pour lui laisser le temps de reprendre son souffle.
Fêté en grande pompe lors de sa naissance en 1889,
le
petit train, usé et victime du progrès, s'est
éteint silencieusement.
D'après
le récit "le petit train de Saint-Martin" de Paul Boisgelin
Tout
comme la halte d'Artigues, la gare
d'Esparron fait parler d'elle, à la
marge,
dans les faits divers des journaux :
La gendarmerie de
Saint-Maximin était
à la poursuite de malandrins depuis le matin
7 heures et demie et ce
sont les deux gendarmes, MM. Lapeyre et Constant, de notre
brigade de
gendarmerie, qui ont arrêté ces quatre escrocs de
la pire espèce, à la
gare d'Esparron,
vers midi.