En 1915,
le
train parti à
5 h 10 de la gare du Puy
se présentait le long d'un trottoir,
d'une
longueur
de
150 mètres,
et
s'arrêtait à 6 heures 01 au
PK 23,104,
devant
la halte du Brignon,
constituée de lieux d'aisance,
d'une annexe et de
la maison de garde du PN 24.
Cette
annexe de
10,25 m. par
5,20 m. comporte un étage et, sur son
pignon, s'adosse une
lampisterie
de 2,30 m. par
1,6 m. En outre, la halte
dispose, côté Le Puy, de cabinets d'aisances
à
2 sièges.
Selon
Le Journal des transports du 26 novembre 1912,
la station du Brignon
est ouverte au
service des voyageurs, bagages, chiens, messagerie, y compris les
denrées, finances et valeurs.
"Rapports et
délibérations du Conseil
général de
Haute-Loire", font état de la séance du
20
mai 1914
au cours de laquelle différents vœux sont
émis dont celui qu'une
boîte à lettres soit installée
à la
station du Brignon
pour
permettre aux villages environnants d'y déposer leurs
correspondances.
COSTAROS. - Vol audacieux
Pendant que Mme Roustide Anasthasie, originaire de Clermont-Ferrand,
où elle habite, se chauffait
dans la salle d'attente
de la gare de Brignon,
attendant le train qui devait la ramener chez elle, des voleurs qui ne
tarderont pas à tomber entre les mains de la justice lui
dérobaient son sac à main, qu'elle avait eu
l'imprudence
d'abandonner un moment sur une banquette. Ce sac contenait une somme
assez importante ainsi qu'une montre en argent doré.
A
964,79 mètres
d'altitude, le
train quittait le quai de la halte entre les barrières
de
la "voie communale
N° 3 de Solignac au
Brignon".
Très tôt, avant la fin d'exploitation,le bâtiment de
la station du Brignon, implanté sur la
commune de Solignac, a été démoli.
Implanté
tardivement au projet d'origine, alors que les travaux de la voie étaient en cours
d'exécution, ce bâtiment
a
été un des deux premiers à
être
effacé du réseau, permettant la
rectification et l'élargissement
de la route, rebaptisée depuis D 541.
Un parking
occupe aujourd'hui
le début de contournement de la halte,
opéré jadis par la VC 3.
Dans ce paysage bouleversé, la voie
verte se fraie un passage
pour,
comme le
faisait le train, rallier la gare de Costaros-Cayres.
Dans
les années 1960, la SNCF désire faire
disparaître
la gare du Brignon située sur la commune de Solignac, l'entrepreneur
Prospère BAYfait
l'acquisition des murs de ladite gare avec l'idée de
récupérer les matériaux pour
construire sa maison
et sonatelier
de menuiserie.
Depuis, l'ancienne gare connaît une seconde vie, toujours sur
la
commune de Solignac, mais sous
la forme d'un long bâtiment en belles pierres de basalte
à la sortie de
Solignac en direction du Brignon.
Le cycliste qui, dans un même regard, embrasse la
chaussée
descendante de la D 541 et l'ancienne plate-forme ferroviaire,
a
tendance à rajouter des pignons
et une courbe
à droite de 300 mètres de
rayon permet
de franchir la ligne imaginaire qui sépare les communes de
Solignac-sur-Loire et du Brignon et
de contourner
la Garde d'Aunac par un
développement de 325 mètres.
La voie entaille alors profondément la base de ce tertre volcanique puisque la paroi
rocheuse atteint, à droite
des rails, une hauteur maximale de 11,52 mètres,
La halte du Brignon, distante du village d'un kilomètre 250,
était appréciée tant que la
concurrence ne faisait
pas d'ombre au train.
En revanche son service était nul au niveau du transport des
marchandises.
Aussi, lors de la séance du 20 mai 1914, au
Conseil général, il fut
renouvelé un
vœu pour la construction d'une route du Brignon à
Costaros, dont le projet a déjà
été
étudié par l'agent-voyer.
Cette route s'impose
pour le transport des marchandises du Brignon à la gare de
Costaros-Cayres.
De plus, elle
favoriserait beaucoup
de touristes en leur permettant de descendre facilement du lac du
Bouchet à la cascade de la Beaume.
Le long d'un muret
et en surplomb
de
la route d'Aunac,
la voie déferrée parvient à
proximité de grottes s'ouvrant dans une falaise de lave refroidie ;
Mardi
soir, à Costaros, 62 ouvriers occupés
à la
répartition des pierres sur la ligne en construction du Puy
à Langogne, se sont mis en grève.
Leur exemple a
été suivi le lendemain par 43 ouvriers d'Aunac, commune
du Brignon. Les grévistes
réclament une augmentation de salaire et une heure de
travail en plus par jour. Il n'y a pas eu
d'incident.
Nous venons
d'être
informés officieusement que le jury
d'expropriation
passera sur le terrain pour acheter les parcelles situées entre
le Puy et Costaros, au mois d'avril prochain ;
pour la seconde partie
de Costaros
à Langogne, le jury commencera ses opérations
dès
les premiers jours d'octobre.
Avant la fin de l'année, toute l'assiette de la ligne sera
achetée.
Les populations de la Haute-Loire, appartenant à la ville et
à la campagne, apprendront cette nouvelle avec une grande
satisfaction ;
elle
leur laissera espérer
la construction définitive de la
ligne dans un délai relativement rapproché.
retrouve à
nouveau le plateau. Elle ne rencontre plus aucun passage
supérieur sur plus de 10 kilomètres.
L'altitude de 1 000 m est alors atteinte et le tracé prend la forme
d'un vaste fer à cheval grâce à la
succession de 3 courbes de 300 mètres de
rayon.
La première orientée vers la droite a un développement
de 410 mètres et la rampe s'y réduit à
20 mm/m sur 380 mètres.
des eaux anonymes s'écoulent
au travers d'un modeste aqueduc,
fruit d'un travail indicible mais pas sans danger.
Un chef de
chantier
tué par une explosion.
Le Puy-en-Velay, 16 avril
Un terrible accident vient de se produire à Aunac, sur les
chantiers de la ligne ferrée en construction du Puy
à
Langogne.
Une
locomotive de service a lancé une étincelle sur
une boîte de poudre de
mine, près de laquelle travaillait le chef de chantier
Claude Fonteret,
âgé de trente-quatre ans.
Une formidable explosion se
produisit, projetant Fonteret à plusieurs mètres
et blessant deux autres ouvriers.
celui d'un chemin de
service embranché à la voie
communale N° 8.
Cette courbe n'est
séparée de la seconde de sens contraire que par 81 mètres,
soit la distance la plus courte sur la ligne pour 2 courbes de
sens opposés.
Peu avantl'entrée
sur la deuxième courbe,
la rampe reprend
une valeur de 22 mm/m.
Cette courbe
à gauche, qui constitue l'essentiel du fer à
cheval, se développe sur 815 mètres.
Les
notices explicatives du PLM pour chaque commune précisent
les
modifications apportées aux dispositions
approuvées en
1881.
Elle présente
sur sa première moitié unhaut remblai d'une
hauteur maximale de 12 mètres qu'il
n'était pas prévu de construiredans
les dispositions approuvées en 1881.
A cette époque il était
envisagé :
Sur
la commune du Brignon, un viaduc de 11 arches de 10 mètres
d'ouverture avec passage inférieur à poutre
métalliques de 4 mètres,
prévu au PH 268,20 vers Aunac...
Le viaduc sera
remplacé par un remblai
et un pont
vouté de 8 mètres d'ouverture
Collection Élisabeth Locard et Odile Bernard
et de 5,36 mètres sous clé, qui laisse
passer, en biais
à 60°,
Sur une longueur de 214 mètres, la voie
déferrée supporte la chaussée du "chemin de la RN 88
à Tourtinhac", embranché de nos
jours à la nationale par un moderne échangeur.
A
l'époque ferroviaire des lieux, le train croisait
là le "chemin de la
RN 88 (toute proche) à Tourtinhac", à
l'angle d'une maisonnette
de garde-barrière,
Avant
l'ouverture de
la ligne du Puy à Langogne la communication par chemin de
fer
était possible par Langeac et le Chassagnon.
La distance entre le Puy et Langogne par le Chassagnon et la ligne de
Brioude à Alais est d'environ 128 kilomètres,
tandis que,
par la route de terre, la route nationale n° 88, nous
n'avons
que 42 kilomètres ; or qu'arrive-t-il ?
c'est que les
voyageurs et les marchandises passent par la route de terre.
On part du Puy deux heures après le chemin de fer, on arrive
à Langogne une heure avant le train, et l'on paye
moitié
moins cher ; de
manière que les voyageurs de Lyon, de Saint-Etienne et du
Puy qui vont
à Langogne abandonnent le chemin de fer au Puy pour prendre
la simple
diligence et que contrairement à ce qui a lieu d'ordinaire,
le chemin
de fer se trouve ici primé par la route de terre, puisqu'il
n'assure
aucune des conditions désirables d'économie et de
célérité.
Le 24 février 1882, le préfet de la Haute-Loire
signe un
arrêté prescrivant l'ouverture d'une seconde
enquête
et instaurant une autre commission concernant
l'emplacement de la gare de Costaros-Cayres.
Toutefois, cette enquête se
limite à la commune de Cayres et concerne uniquement
l'emplacement de la gare de Costaros, ce bourg
n'étant pas
alors une commune. L'arrêté
prévoit qu'un registre
d'enquête sera déposé à la
maison
d'école de Costaros et que M. l'adjoint de la commune de
Cayres
est chargé de la tenue de ce registre...
La seconde commission,
présidée par le
député-maire du Puy, Morel, se réunit
à la
préfecture le 29 mars
1882 et dépose son rapport. Elle constate que les
réclamations
mettent en présence un soutien à chacun des
emplacements
et elle se demande s'il ne serait pas possible d'étudier une
solution intermédiaire.
Finalement, elle est d'avis de conserver
le tracé rouge mais en reculant l'origine de la station
vers le sud de toute la quantité possible.
Jusqu'au
28 décembre 1934 les convois quittaient
là la commune du Brignon pour pénétrer
sur le territoire communal de Cayres. Au-delà de cette date,
ils
entraient, au même endroit, sur la commune de Costaros.
Vu l'importance du bourg de Costaros qui d'après le dernier
recensement (1931) comprend 106 maisons, 137 ménages, pour
458
habitants, qu'il est éloigné de plus de 5
kilomètres du chef-lieu de la commune ce qui occasionne des
frais et des pertes de temps pour ses habitants qui ont à
faire
à la mairie.
Que Costaros possède une église, un
presbytère, un
cimetière, un groupe scolaire, le tout de construction
récente, une maison pouvant être
aménagée en
mairie sans gros frais, une agence postale, une brigade de gendarmerie.
Que par sa situation géographique, placée au
carrefour de
la route nationale n° 88 de Lyon à Toulouse
et le
chemin de G.C. n° 49,
ayant une gare sur la
ligne de chemin de fer P.L.M. le Puy-Langogne, Costaros où se tient tous les lundis un
grand
marché important : deux hôtels, dix
débitants
de boissons à grande licence, quatre restaurateurs, cinq
marchands de vins en gros, de nombreux commerçants
possèdent deux voitures ou camions automobiles en
circulation...
Pour ces motifs les conseillers municipaux de la section de Costaros
demandent que ladite section soit érigée en
commune.
Lors de la séance du 28
décembre 1934, les membres du
conseil municipal de la commune de Cayres et de la commission syndicale
de la section de Costaros... ont
délibéré au sujet de l'érection en commune de l'actuelle section de
Costaros.
Il a été décidé et convenu
que le nom à donner à la future commune sera Costaros.
Avec l'axe de son BV
situé au PK 28,897 et à l'altitude
1 077,65 mètres, la gare de
Costaros-Cayres
est établie sur un palier de 595 mètres et sur un alignement de 451 mètres.
Implantée en bordure de la bourgade, cette gare
comporte une voie d'évitement de 506 m. de long permettant un garage franc de 328
mètres.
Elle est dotée d'une halle couverte de 25,56 m. par 12 m.
avec
un bureau PV de 6,86 m. par 3,43m. attenant au pignon donnant sur le
quai découvert de 26 m. par 12 m. Lors du parachèvement
de
la ligne, un quai de chargement des bois de 40 m. par 10 m. est construit
avant le quai couvert le long de la voie qui le dessert.
Quai que tous les chargements de bois n'ont malheureusement pas réussi à
atteindre.
L'autorisation
ministérielle
d'ouverture à l'exploitation est donnée le 27
juin 1912.
Les premières circulations sur la ligne, les trains 3261 et
3262, quittent Le Puy et Langogne le 1er juillet respectivement
à 6 h et 6 h 10 et elles se croiseront à la gare de Costaros-Cayres,
car le 10 juin, une décision ministérielle a
approuvé la nouvelle dénomination
proposée par le
PLM pour cette station.
La gare de Costaros-Cayres est ouverte aux
services complets de la grande et de la petite vitesse, à l'exclusion
des chevaux chargés dans des wagons-écuries ouvrant en bout et des
voitures à quatre roues, à deux fonds et à deux banquettes dans
l'intérieur, omnibus, diligences, etc.
Le
Puy, capitale du Velay est un centre d'excursions.
Partant de cette curieuse cité, nous prendrons la ligne de
Langogne,
ligne desservie chaque jour par trois trains aux horaires commodes,
pour gagner Costaros,
au centre des plateaux du Velay.
Notre
première excursion sera pour les gorges de la Loire qui
court dans une
vallée profonde et encaissée à sept
kilomètres de Costaros...
La gare de Costaros
permet aussi de randonner au lac du Bouchet. A bicyclette ou pedibus cum jambis,
quand la récupération de la monture
s'avère impossible.
L'important tavaillonnage
de la bâtisse est révélateur de la
rigueur hivernale du plateau vellave.
Avec le réchauffement climatique le tavaillonnage a disparu.
La seconde commission, réunie en
préfecture le 29 mars
1882, est aussi d'avis
d'utiliser comme accès
à la gare le chemin
d'intérêt commun n° 12 de
préférence
à la création d'un chemin spécial.
Plus tard, une autre commission produit le 11 juillet
1903 son procès-verbal.
À Cayres, elle est favorable à
l'élargissement à 6
mètres d'un chemin d'accès à la cour de la gare de Costaros.
La décision
ministérielle du 10 juillet
1882 fixe définitivement les emplacements des
gares de la ligne... Au milieu des
années
1950, sur le tiroir côté Langogne,
plusieurs
trémies en surplomb du rail sont construites, ainsi qu'un
concasseur doté de tamis pour le criblage du granulat de
pouzzolane extrait de la carrière de Bizac.
L'expédition
de ces scories volcaniques assurera un trafic assez
conséquent
qui représentera encore 8645 tonnes en 1978.