La décision
ministérielle du 10 juillet
1882 fixe définitivement les emplacements des
gares de la ligne...
août 1911
Avec l'axe de son BV
situé au PK 28,897 et à l'altitude
1 077,65 mètres, la gare de
Costaros-Cayres
est établie sur un palier de 595 mètres et sur un alignement de 451 mètres.
Collection
Élisabeth Locard et Odile Bernard
Implantée en bordure de la bourgade, cette gare
comporte une voie d'évitement de 506 mètres de long permettant un garage franc de 328
mètres.
Elle est dotée d'une halle couverte de 25,56 m. par 12 m.
avec
un bureau PV de 6,86 m. par 3,43m. attenant au pignon donnant sur le
quai découvert de 26 m. par 12 m. Lors du parachèvement
de
la ligne, un quai de chargement des bois de 40 m. par 10 m. est
construit
avant le quai couvert le long de la voie qui le dessert.
L'autorisation
ministérielle
d'ouverture à l'exploitation est donnée le 27
juin 1912.
Les premières circulations sur la ligne, les trains 3261 et
3262, quittent Le Puy et Langogne le 1er juillet respectivement
à 6 h. et 6 h. 10 et elles se croiseront à la gare de Costaros-Cayres,
car le 10 juin, une décision ministérielle a
approuvé la nouvelle dénomination
proposée par le
PLM pour cette station.
La gare de
Costaros-Cayres est ouverte aux
services complets de la grande et de la petite vitesse, à
l'exclusion
des chevaux chargés dans des wagons-écuries
ouvrant en bout et des
voitures à quatre roues, à deux fonds et
à deux banquettes dans
l'intérieur, omnibus, diligences, etc.
L'important tavaillonnage
de la bâtisse est révélateur de la
rigueur hivernale du plateau vellave. Photo
du 27 juin 2021
Avec le réchauffement climatique le tavaillonnage a fondu.
La seconde commission, réunie en
préfecture le 29 mars
1882, est aussi d'avis
d'utiliser comme accès
à la gare le chemin
d'intérêt commun n° 12 de
préférence
à la création d'un chemin spécial. Photo
du 27 juin 2021
Plus tard, une autre commission produit le 11 juillet
1903 son procès-verbal.
À Cayres, elle est favorable à
l'élargissement à 6
mètres d'un chemin d'accès à la cour de la gare de Costaros. Photo
du 27 juin 2021
De
toutes les communes de la ligne, Costaros est certainement celle qui est la mieux desservie par sa gare car le BV est
implanté à la bordure du bourg.
Au milieu des
années
1950, sur le tiroir côté Langogne,
plusieurs
trémies sont construites en surplomb du rail, ainsi qu'un concasseur doté de tamis pour le criblage du granulat de
pouzzolane extrait de la carrière de Bizac.
L'expédition
de ces scories volcaniques assurera un trafic assez
conséquent
qui représentera encore 8645 tonnes en 1978. Photo
du 27 juin 2021
sur
les 4 mètres de largeur du passage
à
niveau n° 33, non
gardé.
La plate-forme
déferrée
qui supporte
la chaussée
de
la "rue de la Voie Verte",
conflue, entre autre, avec l'impasse
de la voie ferrée.
En 1948,
9 ans après la fermeture de la ligne au transport voyageurs, Costaros avait
commencé à
s'étendre au sud,
mais pas à l'ouest. L'actuelle "impasse de la voie
ferrée" n'était encore qu'une trace
de pas dans un champ.
Le
journal "Mémorial de la Loire et de la
Haute-Loire" du 30 juillet
1937, écrivait : Costaros, le petit
village
signalé dès 1393 par un vieux terrien sous le nom
de Cernatis, s'est singulièrement
développé. Sa
situation commandait ce développement. Tandis que le
chef-lieu, Cayres,
restait dans son "splendide isolement" de gros centre rural, Costaros
avait la chance d'être bâtie sur la grand route
devenue route
nationale, par laquelle se fait tout le trafic entre le Velay
et le
Midi, en un endroit où vient confluer une autre route
importante assurant les relations avec le Monastier et sa
région...
"Région"
sujette aux
intempéries : Le Puy, 18
février 1952.
- Dans la Haute-Loire, la neige entrave de plus en plus la
circulation. Un train de marchandises, qui avait quitté
samedi Costaros
pour Langogne, a été bloqué à
1 km. de son point de départ.
Les employés de la S.N.C.F., qui travaillent depuis samedi,
n'ont pas encore réussi à dégager le
convoi. La
couche de neige atteint dans la région de Costaros, une
hauteur
moyenne de 2 m. 50.
Un train de marchandise, et une
locomotive qui avait
été envoyée à son
secours, sont
arrêtés par une barrière de neige
près de
Costaros. Le convoi de marchandises était bloqué
depuis
samedi près de cette localité. La locomotive
devait le
ramener en marche arrière à son point de
départ.
Finalement, train et machine durent renoncer à revenir. Une
équipe de quarante hommes s'emploie à les
dégager.
Ce soir grand, quotidien d'information 21 février 1952
Déjà
en
1926 :
Le Puy, 11
décembre 1926.
- La neige est tombée en abondance ces jours
derniers, dans
toute la Haute-Loire, et notamment dans la région du Puy.
Elle forme, par endroits, une couche tellement épaisse que
les
voies de communications sont impraticables, et que la circulation est
en majeure partie interrompue.
C'est ainsi que mercredi le train parti du Puy à
20 h. 30, dans la direction de Langogne, a
été bloqué
par la neige près de Costaros.
Un chasse-neige fut aussitôt envoyé pour
déblayer
la voie. Mais un retard considérable fut apporté
à
l'horaire du train qui n'arriva à Langogne que jeudi matin,
à 3 heures environ.
Quand le rail
menaça la route,
Costaros eut sa gare et maintenant que la route reprend sa
revanche,
Costaros
conserve sa gare et bénéficie du regain
de l'activité
routière.
Il ne faut pas s'étonner, donc, que
Costaros ait
ambitionné
depuis longtemps le titre de chef-lieu de commune.
"Économie et Humanisme" du 1er
septembre 1948, dans un article
consacré aux cantons, écrit : Dans la Haute-Loire, la
gendarmerie a déserté le chef-lieu de canton de
Cayres pour s'installer à Costaros sur la
route nationale 88 et où passe le chemin de fer.
En
1948, le chemin de fer passait toujours à
Costaros
mais
plus les voyageurs.
d'un pont-rail
de 7 mètres d'ouverture, Photo
du 27 juin 2021
jetéen biais à
62°, Photo
du 27 juin 2021
sur le "chemin Photo
du 27 juin 2021
du
Bouchet - Saint-Nicolas
à Bargettes*".
Le profil en long de 1912 localise aussi, sous ce pont, l'écoulement du ruisseau de Bargettes.
* cadastre
De nos jours, les emprunteurs de la voie
verte
traversent l'endroit sur un ouvrage
sécurisé,
repeint
et physiquement surélevé.
Le pont avait déjà été rehaussé de 0,5 mètre (sur plan) pour faciliter le passage des chars de foin, à la demande de la commission d'enquête sur la commune de Landos.
Collection Pierre Simonet et Amis du Rail du Forez.
Avant que les traverses
du PK 31 ne prennent la clef des champs,
les rails s'élevaient ici sur une pente de 19 mm/m,
contrairement à la chaussée
de la voie verte qui, elle, redescend de son perchoir.
La plate-forme ferroviaire s'apprêtait
à braver une inclinaison de 21 mm/m
(près de l'arbre),
au PK 31,265.
Les
talus bordant la voie vers les PK 31,400 et 32,500 sont
équipés de paraneiges à la suite de la
demande que
le PLM présente au ministère en mai 1913.
Chiffrée
à 7 200 francs, leur pose se veut un complément aux installations
réalisées après l'ouverture de la ligne au coût de 67 000 francs. Avec
17 km à plus de 1 000 mètres d'altitude, la ligne est tributaire des
conditions hivernales. Un enneigement peut générer la formation de
congères car le vent balaie impitoyablement le plateau exempt de toute
zone abritéeentre Costaros et Landos.
En
dépit, des paraneiges installés entre ces gares,
un train
peut rester bloqué dans la neige et le recours à
une
machine équipée d'une étrave
chasse-neige, voire
à une locomotive de secours additionnelle, s'impose.
Un maximum de 5 machines envoyées en ligne est
autorisé pour rapatrier un convoi en
détresse.
Sur cette section en rampe, la voie chemine à
proximité
de la route nationale, sur un plateau aux vastes horizons où
domine Photo
du 27 juin 2021
le vert des prairies
en été,
et le blanc des étendues enneigées en hiver.
La rampe se réduit légèrement
à 18 mm/m sur 1 175 mètres.
Les
trains qui venaient lécher la RN 88,
au PK 32,246,
coupaient
sur 4 mètres un chemin de service embranché
à la nationale.
Le PN
36 ne disposait pas de maison de garde.
L'accumulation de neige rend
impossible toute circulation pendant 5 jours durant l'hiver 1940-41 et
durant 23 jours en 1941-42. Une décennie plus tard, l'interruption
s'étend sur 2 jours en 1950-51 et 9 jours en 1951-52.
Cette
dernière perturbation du trafic entraine la
remise en état des paraneiges et la plantation de
résineux à la crête de certaines
tranchées.
Durant l'hiver1954,une desserte de sens impair avec une double traction de 242 TC reste bloquéedans la neige,vers lePN 37,
Après le PN 37, un alignement de 572
mètres maintient la ligne parallèle
à la Nationale 88...
La neige dans
la Haute-Loire _________
Plusieurs
trains bloqués
Le Puy, 19 février.
A Costaros
la neige est
tombée à tel point que les congères
obstruent les
routes et que la plupart des communications sont interrompues. Lundi soir, le train de
voyageurs venant du Puy et passant à Costaros
vers 7 heures a été bloqué au
point culminant entre cette gare et la
Sauvetat. Les voyageurs ont dû pourvoir à leur
abri comme ils ont pu et
la plupart sont venus chercher un gîte à Costaros.
Deux machines envoyées dégager le train en panne
ont fait de vaines
tentatives toute la nuit et ce n'est que mardi que le convoi a pu
reprendre sa marche.
Le
train montant ce jour-là du Puy a passé sans
encombre mais celui venant
de Langogne a déraillé au même endroit,
toujours à cause de la neige.
Mémorial de la Loire et de la
Haute-Loire, 20
février 1930 L'Auvergnat de Paris du 1 mars 1930 diffuse une version
"parisienne" des faits : Mardi
18 (février
1930), le
train qui part du Puy à 6 h. 35 du
soir, est resté pris dans une
énorme congère entre Costaros et Landos,
la locomotive et deux
wagons ayant déraillé.
Les
voyageurs, parmi
lesquels tous les marchands de bestiaux de Pradelles, ont dû
passer la
nuit dans leurs wagons.
Pour
"la Charente" du 22
février 1930, c'est le train allant de Langogne sur
le Puy qui a
déraillé et les voyageurs ont dû aller
chercher à pied un gîte à Costaros.
l'aiguille de
dédoublement créant la voie
d'évitement pour la remise en tête des
machines ayant assuré la pousse en queue de train.
Pratiquement au droit de
l'aiguille de la voie d'échange, sur la gauche de la ligne,
se trouve un
petit poste Vignier, le poste A,
construit lors du parachèvement.
Le début de cette double voie
est encore dans la rampe de 18 mm/m, puisque le palier de la
Sauvetat long de 473 mètres ne débute qu'au PK 33,327. Photo
du 27 juin 2021
La voie
d'échange est le théâtre d'un
déraillement le 24
décembre 1930, les
derniers wagons du train 6827 se mettent en travers des rails au PK 33,400. L'incident est attribuable au wagonnier qui, voulant
disposer les leviers pour diriger la machine de renfort sur la voie
d'évitement, manœuvre l'aiguille du poste A avant le
dégagement
complet du train.
Le
chef de train reçoit aussi un blâme pour le retard
à se rendre à Landos demander secours et pour
avoir essayé de cacher la cause du déraillement.
Dans l'alignement de 175
mètres qui suit la courbe, la voie
dédoublée traverse la nationale au PN 38 Photo
du 12 avril 1981
avec
à sa gauche, le poste
Vignier B. "Franchir
la ligne de crête entre les vallées de la Loire et de l'Allier à
1148,08 mètres d'altitude, à 20 km de Langogne et 33 km du Puy offrait
la possibilité de remplacement des locomotives venues de la réserve des
gares têtes de ligne.
L'important dépôt de Langeac,
qui a compté plus de 130 machines, desservait le côté Langogne tandis
que Le Puy dépendait du dépôt de St-Etienne avec ses machines opérant
côté Loire. La voie d'échange permettait de faire retour des machines à leur gare d'attache."
Numéro Spécial DGAV février 2011
La voie d'évitement permettant la remise en tête
des locomotives de pousse sera déposée le 20
septembre 1946.
La
voie verte s'insère
entre des clôtures en rondins de bois, Photo
du 27 juin 2021
venues
remplacer les garde-corps
métalliques de la voie ferrée,
En gare de Landos,
près de la
cloche d'annonce, le troisième
levier à gorge de traction elliptique, ainsi que la
transmission funiculaire
additionnelle en direction du Puy, sont attribuables à la
présence du disque répétiteur
à la sortie de la voie d'échange.
Collection Pierre Simonet.
Côté
cour
Le train repartait
le
long des
cabinets d'aisance à 4 sièges,
dans la totale indifférence de la vache blasée
du voisin,
et
s'éloignait au-delà du quai vers sa
destination prochaine : la gare de Saint-Etienne-du-Vigan.
La
gare de Landos,
éloignée du village, n'accueille
plus de voyageurs dès le 14 avril
1939. À la suite de
la déclaration de guerre, les transports de mobilisation
ramènent temporairement des trains de voyageurs sur la
ligne... A partir du service d'hiver 1941-42,
la SNCF ajoute des voitures de voyageurs aux trains de messagerie de chaque sens.
Trains à la vitesse très réduite.
Ce service sera maintenu jusqu'au service
d'hiver1948-49.
Pour les marchandises, une desserte complète dans les 2
sens se maintient
jusqu'en 1961.
Cette année-là, une scierie proche de la gare de Pradelles
ferme et prive
le rail d'expéditions, ce qui met fin aux circulations
régulières au-delà de Landos. Puis, la desserte se limite à
trois jours par semaine vers 1980.
En avril 1981,
la section de Landos
à Langogne est neutralisée, mais la voie n'est pas
déferrée.
Elle est pratiquée de nos jours par le Vélorail
de Pradelles.