Côté
cour, le bâtiment voyageur, la halle et la cour
marchandises,
étaient desservis
par l'avenue de la Gare.
Avant
la guerre, Moy
s'étendait paresseusement dans la jolie
plaine
que traverse l'Oise au milieu d'arbres fruitiers et de rosiers... Les
habitants de ce coquet village y vivaient heureux ;
hélas
la guerre allait leur apporter des deuils, des souffrances, des ruines.
Moy fut occupé après la
célèbre bataille
de Guise, les 29 et 30 août 1914 ; ses habitants,
dès
ce jour, allaient vivre avec les envahisseurs, supporter leurs
vexations pendant quatre ans, jusqu'au jour de leur
délivrance...
Le jour où l'Allemagne se rendit compte que la
partie
était perdue, elle décidait dans une fureur
"diabolique"
de tout voler et de détruire ce qu'on ne pouvait
pas
enlever. Il
fallait pour cela évacuer auparavant les habitants. Un
premier
départ avait lieu le
9 février 1917 ;
on
séparait les enfants de leurs parents, les maris de leurs
épouses... Les femmes seules qui avaient un enfant de moins
de
15 ans étaient autorisées à
rester.
Ces premiers évacués étaient conduits
à
pied à la gare de Mézières ;
de là,
entassés dans des wagons à bestiaux, ils
étaient
conduits à Solre-le-Château
(Nord) où ils arrivaient à la nuit noire.
Ils étaient aussitôt
éparpillés dans les
environs ; ils devaient dans l'obscurité la plus
grande,
pataugeant dans la neige, gagner leur cantonnement définitif.
Trois ans plus tard, Edouard Desmes, âgé de 10
ans, élève à Lez-Fontaine,
raconte dans sa
composition
française du 26
mai 1920 :
"En
1918 la gare des
Sorle-le-Château a été
brûlés.
Une fois vers huit
heures du soir on entendit une grande explosion. C'était un
obus que
les Allemands avaient lancé sur un
wagon qui fit explosion
puis tous
les wagons d'obus éclatèrent.
Tous les carreaux d'alentour se
brissèrent
la gâre brûla, les lampes
étaient éteintes. On se sauvait, on se
cachait dans les caves..."
A gauche du bâtiment voyageur, masqué, et de la
voie verte, un parking
a été aménagé.
En
1912, pour son excursion de Pâques, la
société
d'archéologie de l'arrondissement d'Avesnes envisageait de
prendre le train... si elle manquait d'automobiles. Un
pis-aller :
Pour
l'excursion de Pâques M. Anache fait remarquer que si on ne
trouvait pas assez d'automobiles une partie de la
Société
pourrait aller en chemin de fer àSolre et de
là à Liessies. Ce qui n'empêcherait pas
le déjeuner en commun.
En
janvier 1938, sur le tableau 475 A, le "s" final
est encore là mais le trait d'union s'en est allé.
En 1956,
sur le tableau 271, le "s" final a été
supprimé. Il n'y a pas faute, les deux orthographes sont encore
autorisées. En revanche "Les" s'est substitué
à "Lez", comme au XVe siècle. Et là, on n'y est
plus !
Le point dans un cercle signifie "les
dimanches et fêtes seulement à cet arrêt". En 1969,
le voyageur a d'autres préoccupations que celle de
l'orthographe de Lez-Fontaine. Le livret Chaix prévient : "Service susceptible
d'être assuré par autocars à une date
qui sera fixée ultérieurement. Consulter l'encart
placé en tête de l'indicateur".
Un
rectificatif vient préciser : "A partir du 28
septembre 1969", le trafic omnibus voyageurs des lignes
ci-après sera assuré par des services routiers
à tarification S.N.C.F.".
Scans (5) Chr Lechaix
Très
vite, l'encart : "Service
routier à tarification S.N.C.F." prend place en
haut du tableau 283.
Le 21
janvier 1971, le Conseil municipal officialise
l'orthographe "Lez-Fontaine".
L'année suivante, le
3 avril 1972,
la section de ligne de Ferrière-la-Petite à
Trélon-Glageon ferme aussi son service marchandises.
En
1913, le train de 5 h 40 ne songeait pas
à prendre sa retraite ; au PK 103,30, à
180,446 mètres d'altitude,