Un profil de la ligne
abaisse
Liessies au simple rang de Halte.
Le livret
Chaix de 1913 et le Journal des Transports du 29 août
1985, classent Liessies parmi les "stations".
Un
repère de nivellement en façade de la
bâtisse, positionne "l'ancienne
station" à 182,733 mètres d'altitude.
Là
est Liessies,
endormi au fond d'une cuvette verdoyante et heureuse : on n'y
entend que le chant des coqs ; chaque métairies est
attenante à son bien et il ne se fait presque point de
charrois.
Qui croirait que, pendant sept ou huit cents ans, le nom de ce petit
village fut celui d'une puissante abbaye
bénédictine ? On retrouve encore, en les
cherchant,
l'infirmerie du monastère et une ferme qui touchait
à la
maison de l'Abbé.
Deux
hautes colonnes à l'entrée d'un pont marquent
l'emplacement d'une porte
monumentale, mais de l'abbaye elle-même, il ne reste aucun
vestige...
Quelques
appellations locales sont les seuls souvenirs qui persistent :
on dit
toujours l'étang des Moines, la promenade des
Apôtres, le Vignoble
(c'est aujourd'hui une colline couverte de sapins), le Bois
l'Abbé. Le
langage des hommes est plus fidèle que leur
mémoire...
L'abbaye
fut sécularisée en 1794. En 1793,
l'église fut
pillée et les bâtiments furent vendus à
un paysan
qui arracha les bois et les ferrures. Après lui, vint un
chanoine
du Saint-Sépulcre de Cambrai qui vécut trente
ans,
misérable, dans cette désolation, fuyant de
chambre en
chambre l'écroulement des toits et les lézardes
des murs.
Enfin, en 1836, un entrepreneur acheta tout ce qui restait et fit place
nette...
Un
train de marchandises venant de Maubeuge, a
déraillé dimanche vers
6 heures 1/2 du soir,
à l'aiguille
d'entrée de la gare de Liessies.
Les
quatre premiers wagons après la machine ont seuls sortis de
rails (sic), sans
occasionner aucun accident de personne ni aucun
dégât matériel. On
ignore encore la cause de cet incident qui n'a eu d'autre
conséquence
que d'entraver la circulation pendant cinq heures. On a dû
procéder au
transbordement des voyageurs venant de Maubeuge ou de Fourmies.
Journal de la ville de Saint-Quentin et de
l’arrondissement, 17 septembre 1892
En absence d'incident,
le train quittait l'emprise de la station
et coupait à niveau le "chemin d'intérêt
commun n° 229"
Dans sa
séance du
20 août 1885, le Conseil
général a
renvoyé à l'examen de l'Administration un
vœu
tendant à la mise en bon état de
viabilité et
d'entretien de la partie du chemin d'intérêt
commun n° 229, comprise entre Ramousies
La Compagnie (du Nord-Est) n'a
plus à construire que la ligne de Maubeuge
à
Fourmies qui se partage en trois sections :
de Fourmies à
Solre le Château, de Solre
le Château
à Maubeuge, embranchement de Ferrière-la-Grande
à Cousolre.
En
ce qui concerne la section
de Fourmies à Solre-le-Château, les
travaux
ont été contrariés par une
série de mauvais temps sans exemple depuis
une longue période d'années.
Les obstacles qu'il fallait
surmonter
étaient accrus par la masse importante de transports qu'il
fallait
effectuer, par l'éloignement de toute voie ferrée
et par l'état
déplorable des chemins devenus impraticables par suite de la
persistance des pluies.
Sur
la demande de la Compagnie et pour répondre à
certaines critiques, le
ministre des Travaux publics a fait vérifier par les
ingénieurs du
contrôle les conditions d'exécution des travaux.
Le résultat des
différentes enquêtes a été
de constater que les travaux étaient
conduits avec toute l'activité que permettaient le temps et
l'état du
terrain et qu'aucun reproche ne pouvait être
adressé à la Compagnie.
Malgré
les circonstances défavorables auxquelles nous venons de
faire allusion,
il a été, depuis la
précédente réunion des actionnaires,
exécuté plus
de 100,000 mètres cubes de terrassement, en grande
partie dans la roche
dure,
achevé les maçonneries de presque tous les
ouvrages d'art et
construit les bâtiments des gares de Liessies et de
Trélon.
Le bâtiment
de la gare de Solre-le-Château sera complètement
achevée dans le
courant de cet été.
L'exécution des voûtes du pont sur
l'Helpe est reprise depuis déjà
quelques mois...
Ce déport à la droite de la voie permet au ruisseau de gonfler ses eaux
au confluent de
l'une de ses branches initiales.
Ainsi
enrichi, tout en liquide, le
ruisseau de Chatenière repasse très
discrètement à gauche par le biais d'un aqueduc
seulement
signalé par l'IGN.
Une modeste tranchée
absorbe
puis recrache la voie verte de
l'Avesnois
lui permettant ainsi de franchir guillerettement la marque au sol de
son km 20.
Le train surplombait
puis sautillait, pour la cinquième fois,
le ruisseau de Chatenière sur la voûte
d'un aqueduc
maçonné.
Cette
ligne d'une grande importance pour la région et dont les
travaux
avaient trop longtemps été retardés,
dessert indépendamment de ses deux
points d'attache sept stations qui sont situées dans l'un
des pays les
plus riches et les plus beaux de la région du Nord.
On a comparé
avec raison cette partie du département à une
petite Suisse qui nous
représente en miniature les ravissants paysages de la
grande, la
comparaison est justifiée par les vallons boisés,
les
ondulations de
terrains, les rivières sinueuses serpentant
à travers les prairies, les fermes
élégantes qui
se déroulent sous nos yeux à mesure que nous
avançons.
Les
cantons de Trélon, de Solre-le-Château,
méritent d'être visités, et
toute cette partie de la Solre, avec ces paysages tranquilles et
reposés, est charmante.
Le
nouveau chemin de fer donne à cette contrée des
moyens de communication
qui lui manquaient et qui vont rendre les plus grands services aux
différentes industries qui y sont exploitées avec
succès.
se substituait à l'immense Bois de la Garde de Belleux.
Les trains
se
présentaient bientôt à la
croisée
de
la route de Felleries qui fut le théâtre, en
septembre 1909, d'une
Importante capture de fraude
à Solre-le-Château
Une
luxueuse automobile de 21 chevaux, marque Hotskiss, traversait vendredi
matin, le hameau
de l'Epine, à
Solre-le-Château, paraissant venir de la
Belgique, et se dirigeant vers Felleries.
Rencontrant
deux douaniers, le sous-brigadier Camus et le
préposé Christophe, de
Solre-le-Château, qui les invitaient à
s'arrêter, les
voyageurs continuèrent leur chemin pendant que les agents,
ainsi
"brulés", faisaient entendre des coups de révolver
pour
prévenir leurs camarades d'un poste plus
éloigné,
et qu'ils tentaient de suivre à bicyclette la
mystérieuse
voiture.
Celle-ci, arrivée près du passage à
niveau de la
route de Felleries,
entre les gares de Solre-le-Château et de Liessies, fut
forcée de faire demi-tour ; deux autres
préposés Denhier et Alfred, de Felleries,
s'étaient montrés au milieu de la route, criant
"halte
là" et prêts à fermer la
barrière du chemin
de fer. Ce demi-tour fut fatal, et
l'effectuant, la voiture glissa dans un fossé et ne put se
remettre en route. Les
trois personnes qui la montaient eurent vite fait d'abandonner leur
équipage pour fuir à travers un bois voisin sans
qu'on pût les
atteindre, mais les quatre préposés furent
heureux de constater que
l'automobile contenait 900 kilos de tabac en 18 sacs de 50
kilogrammes.
D'après l'administration des douanes, le montant de la prise
s'élève à 11.250 francs, non
compris la
valeur de l'automobile. Cette dernière a
été
remisée chez M. Huvert-Gravez, à
l'hôtel du
Lion d'Or, à Solre-le-Château, en attendant les
formalités permettant de l'exposer en vente publique.
En temps ordinaires, la barrière du PN 139
était manipulée par l'occupant d'une maison de
garde que
le Conseil municipal de Felleries aurait voulu voir
transformée
en halte :
Vous
rendriez service, par certains côtés, à
la cause du
tourisme en priant la Compagnie du Nord de bien vouloir accorder
à la commune de Felleries le point d'arrêt qu'elle
sollicite au passage
à niveau n° 139, sur la ligne
de Maubeuge à Hirson, entre les stations de
Solre-le-Château et Liessies.
Il y a, au service central de l'exploitation Tx 4079, tout un
dossier dans lequel ladite commune supplie, par pétition,
qu'on
lui accorde de faire arrêter à ce point
d'arrêt tout
au moins les trains dont les battements aux points extrêmes
le
permettent, s'il est impossible d'accorder plus - Caniot
Le
PN 138, au
PK 106,49, à
212,998 mètres d'altitude, était
géré par l'occupant(e) d'une maisonnette
de
garde-barrière.
Sur 160 mètres,
les trains partageaient leurs roues droites et gauches entre les
communes de Lez-Fontaine
et de Solre-le-Château.
C'est sur le territoire de cette dernière commune
qu'ils sautillaient, au PK 106,34, un passage
d'eau sur un aqueduc
aujourd'hui remodelé,
et qu'ils se préparaient
à pénétrer
sur l'emprise de la gare de
Solre-le-Château.
La voie verte
ne va pas tutoyer
le bâtiment voyageur, privatisé, masqué
par la végétation.
Elle franchit son km 16
et
se met à table,
comme le firent pour l'inauguration de la ligne, le dimanche 30 août
1885, deux ministres et
de très nombreux convives :
A
Solre-le-Château
Il
est sept heures : un banquet de deux cent cinquante couverts
est
offert aux ministres :
mais on est obligé de se presser,
car le train spécial qui doit ramener ceux-ci à
Paris
part à huit heures. Aussi, est-ce vers le milieu du repas
que le
préfet se lève et porte un toast au chef de
l'Etat. Après
quoi le maire de Solre remercie les ministres de leur visite et de
l'immense service rendu à la ville, en la reliant par voie
ferrée à Maubeuge et à Fourmies.
Puis le ministre des travaux publics prend la parole.
Tous
les travaux projetés ne peuvent se faire à la
fois, il
faut savoir attendre, mais ceux que la République promet
sont
toujours menés à bien.
Ne vous laissez pas prendre aux discours de ceux qui veulent renverser
la République. Ce ne sont que chimère,
poussière
et illusion. La République, seule, tient ses engagements.
Je remercie vos populations, au nom du gouvernement, pour la confiance
que vous avez exprimée. Soyez assurés que cette
vigilance
et cette sollicitude vous seront toujours continuées.
Discours diversement apprécié :
A Solre-le-Château, ledit
M. Demôle a prononcé cette phrase
pyramidale : "La
République tient ses engagements". Vraiment ? Si la
République a promis
d'affamer les travailleurs, d'aplanir la voie au complot monarchique,
etc., alors seulement on peut dire qu'elle tient ses engagements.
Côté
cour, le bâtiment voyageuret la halle aux
marchandises,
étaient desservis
par l'avenue de la Gare.
Avant
la guerre, Moy s'étendait
paresseusement dans la jolie
plaine
que traverse l'Oise au milieu d'arbres fruitiers et de rosiers... Les
habitants de ce coquet village y vivaient heureux ;
hélas
la guerre allait leur apporter des deuils, des souffrances, des ruines.
Moy fut occupé après la
célèbre bataille
de Guise, les 29 et 30 août 1914 ; ses habitants,
dès
ce jour, allaient vivre avec les envahisseurs, supporter leurs
vexations pendant quatre ans, jusqu'au jour de leur
délivrance...
Le jour où l'Allemagne se rendit compte que la
partie
était perdue, elle décidait dans une fureur
"diabolique"
de tout voler et de détruire ce qu'on ne pouvait
pas
enlever.
Il
fallait pour cela évacuer auparavant les habitants. Un
premier
départ avait lieu le
9 février 1917 ; on
séparait les enfants de leurs parents, les maris de leurs
épouses... Les femmes seules qui avaient un enfant de moins
de
15 ans étaient autorisées à
rester.
Ces premiers évacués étaient conduits
à
pied à la gare de Mézières ;
de là,
entassés dans des wagons à bestiaux, ils
étaient
conduits à Solre-le-Château
(Nord) où ils arrivaient à la nuit noire.
Ils étaient aussitôt
éparpillés dans les
environs ; ils devaient dans l'obscurité la plus
grande,
pataugeant dans la neige, gagner leur cantonnement définitif.
Trois ans plus tard, Edouard Desmes, âgé de 10
ans, élève à Lez-Fontaine,
raconte dans sa
composition
française du 26 mai 1920 :
"En
1918 la gare des
Sorle-le-Château a été
brûlés.
Une fois vers huit
heures du soir on entendit une grande explosion. C'était un
obus que
les Allemands avaient lancé sur un
wagon qui fit explosion
puis tous
les wagons d'obus éclatèrent.
Tous les carreaux d'alentour se
brissèrent
la gâre brûla, les lampes
étaient éteintes. On se sauvait, on se
cachait dans les caves..."
Ici, en gare, 3 semaines avant
le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, on
espérait des colis... pour les patients du sanatorium de
Liessies :
Association des Amis du Sanatorium
départemental de
Felleries Liessies
De
nombreux malades du Sanatorium dépourvus de toutes
ressources,
ont besoin de linge de corps, de costumes et de vêtements de
laine.
Par ailleurs, les malades seraient désireux d'avoir des
bibliothèques plus importantes et plus
intéressantes.
L'association serait, en conséquence, reconnaissante à tous
ceux
qui voudraient bien lui faire parvenir à son adresse, en gare de
Solre-le-Château, des colis de linge,
vêtements et livres.
L'utilisation des journaux et
revues étant difficile, on est prié de ne pas
envoyer ni revues, ni journaux.