à 5 h 16. Le
samedi 29 août
1885, gare après gare, la ligne nouvelle de
Maubeuge à Fourmies est inaugurée par
M. Pierre
Legrand, ministre du commerce et M. Demôle, ministre
des
travaux publics. A cette occasion M. le Maire de
Trélon
prononce cette allocution :
Messieurs les Ministres, Je suis à la
fois heureux et
confus de l'honneur qui m'échoit de vous souhaiter la
bienvenue
à Trélon. Interprète
de notre laborieuse population, je remercie sincèrement le
gouvernement
de la République dans la personne de ses
ministres éminents, de la
sollicitude qu'il témoigne à nos
intérêts les plus chers par
l'ouverture de cette ligne de chemin
de fer si
désirée et attendue avec
tant de confiance et d'espoir.
Dans
mes remerciements je n'aurais garde d'oublier monsieur le
préfet
du Nord et notre député monsieur Guillemin, dont
les
démarches sans cesse renouvelées ont
provoqué
l'activité déployée enfin pour la
construction de
la ligne. La
mise en exploitation de la ligne de
Maubeuge à Fourmies
cimente d'une
manière indestructible, j'en ai la conviction, l'attachement
de nos
populations pour la République. Je
me réjouis donc, messieurs les Ministres, au double point de
vue
patriotique et économique, de l'heureux
événement
qui nous procure l'honneur de votre présence parmi nous.
La station se trouve implantée à
mi-distance entre
Glageon et Trélon qu'il faut ensuite rallier en omnibus,
vélo ou automobile.
Par une délibération du
5 février 1886,
le Conseil municipal de Trélon expose que la prise en charge
de
l'entretien du chemin
qui donne accès à la route
départementale N°6 à la gare de
Trélon doit entraîner la commune dans
des dépenses considérables...
De nos jours, entre le souvenir évanoui de la halle aux marchandises,
démolie, et une aire de pique-nique, la voie verte de l'Avesnois
traverse l'emprise désaffectée
de la gare de Trélon-Glageon.
Dans un enchevêtrement
de voies, letrain de
Maubeuge tire à gauche tandis que
s'échappe, à
droite,
Fourmies,
12 Mars. - A 14 h. 30, le train particulier des
Carrières de Château-Gaillard, à
Trélon,
composé d'une locomotive et de dix wagons chargés
de
pierres, allant vers la gare de Trélon, a happé
au passage à niveau du Fourneau une
camionnette venant
de Liessies et dans laquelle se trouvait M. Léon
Noizet,
hôtelier à Liessies et sa femme. La voiture fut
littéralement broyée...
Deux wagons de marchandises, lancés trop brusquement dans
une
manœuvre, en gare de Trélon, ont
échappé aux
hommes d'équipe et descendu la rampe de seize vers Lieissies
avec une vitesse extraordinaire. Après avoir parcouru mille
mètres, ils se sont heurtés au
kilomètre 118 au
train de voyageurs 2167 venant de Maubeuge et qui descendait lui aussi
une pente rapide. Un choc épouvantable s'est
produit ; la
machine a parcouru encore une centaine de mètres poussant,
brisés devant elle, les deux wagons de marchandises, puis
elle a
basculé dans le remblai à droite.
Le
postier n'a eu que le poignet droit foulé et aucun des
quinze voyageurs
de troisième n'a été
blessé. Il n'en a pas été de
même du mécanicien
Carpentier : projeté de sa machine à une
distance de 40 mètres, il a eu
une blessure à l'épaule, un côte
fracturée et probablement des lésions
internes ; néanmoins son état
paraît satisfaisant au médecin de la
Compagnie.
La machine, la voiture de
seconde classe et les deux wagons sont totalement brisés.
On
a travaillé toute la nuit, par un temps
épouvantable (c'était le moment
de la grande tempête) au rétablissement de la voie
et le service
régulier a pu fonctionner à dix heures et demie
du matin ; dans
l'intervalle les voyageurs ont été
obligés à un transbordement.
La voie verte de
l'Avesnois qui occupe l'infrastructure ferroviaire
abandonnée, fait œuvre pédagogique.
Elle apprend au randonneur qu'il se trouve en forêt,
là où le cadastre napoléonien se
contentait, à l'époque, de noter un "bois de pins".
Dans cet environnement boisé, les convois sautillaient conjointement
le ruisseau du Corbion et la frontière
entre les communes de Trélon et de Liessies,
La
maison de garde a été démolie mais le
carrefour affiche une très
discrète référence
ferroviaire avec
l'apposition du "PK 116,061"
de l'ex-ligne de
chemin de fer.
La maisonnette, selon un ancien repère de nivellement, se tenait au PK 116,03.
La ligne droite
se prolonge sur un remblai
qui sautille un passage
d'eau,
inconnu des cadastres,
sur un dalot
méconnu des passants,
et s'efface
bientôt
au profit d'une courbe.
C'est en tranchée
que la voie verte laisse piétiner la marque de son km 26.
Par décret
du 24 février 1975, sont
déclassées les lignes ou raccordements de chemin
de fer d'intérêt général
énumérés dans le tableau
annexé au présent décret :
Région
du Nord
Région de Lille.
Signy-le-Petit à Saint-Michel-Sougland........ 180,570
à 193,700 Obrechies
à Treîon-Glageon............. 93,300 à
118,000
Halluin à frontière belge
..................288,433 à 288,793
Baucamp-Erquinghem au Quesne.... 234,530 à 238,400
Rebreuviette à Frévent.......................
54,036 à 61,310
La ligne entre Sars-Poterie et Trélon-Glageon est
ensuite rachetée par le Conseil Géneral du Nord.
Un projet de train touristique est envisagé.
L'Association Ferroviaire Sambre Avesnois
pratique différentes activités, dont : l’exploitation
touristique de l’autorail 4610 ex-SNCB,
propriété de l’association, sur le
réseau du Chemin de Fer à Vapeur des 3
Vallées à Mariembourg (Belgique). Cette
acquisition avait pour but la reconversion touristique de la section de
ligne comprise entre Trélon et Sars Poteries (ex-ligne
Maubeuge – Fourmies).
Ce
projet de train touristique déraille au profit d'un sentier
de randonnée...
Le train, en des temps, pour lui, meilleurs,
se présentait à l'angle de la maisonnette
de
garde-barrière
Affreux accident sur la ligne de Maubeuge
Le train partant de Fourmies pour Maubeuge à
5 heures 55 du soir venait de quitter la gare de
Trélon.
La garde-barrière du passage à niveau entre
Trélon
et Liessies, Mme Marteau, avertie par la sonnerie de
l'arrivée du train, sortait de sa cabine pour faire son
service
quand elle vit son bébé jouant sur la voie et
à
quelque distance du train qui arrivait à toute vapeur.
Emportée par
son cœur de
mère, folle d'épouvante, elle court à
son enfant,
se baisse pour le saisir ; mais la terrible machine arrive en
même temps et les écrase tous les deux.
Frappée à la tête, la mère
fut sans doute tuée sur le coup,
mais elle fut traînée sur un parcours de plus de
cinquante
mètres, et quand la machine s'arrêta, la pauvre
femme
n'était plus qu'un horrible mélange d'os
brisés et
de chairs meurtries. Elle n'avait que 28 ans. Son bébé,
âgé de 20 mois, avait un pied et une main
coupés mais il respirait encore.
Les employés
du train et de la
gare s'empressèrent auprès de ces pauvres
victimes. Ils
furent aidés avec un dévouement particulier par
M. l'abbé Félicien Margerin, vicaire de
Solre-le-Château, qui se trouvait dans le train venant de
Fourmies.
Avec quelques voyageurs, il passa la nuit dans la maison mortuaire,
cherchant à soutenir le pauvre mari dont on
conçoit la
douleur désespérée entre le cadavre de
sa femme et
le corps mutilé de son enfant.
L'enfant est mort dans la nuit.
et survole "le Paradis", un ru qui alimente le Grand Etang.
L'aménagement entre Glageon et les deux Ferrière
(Ferrière la Grande et Ferrière la Petite), a
été commencé par la volonté
d'hommes et de leur outils chevaux et/ou mécaniques.
Sous
l'action menée depuis plus
de 12 ans par l'association autour du sentier Emeraude, du Conseil
général, le "Sentier Emeraude" est
finalisé en 2003 de
Ferrière-la-Grande à Obrechies (9 km) avec un
revêtement stabilisé.
Le Sentier Emeraude, intégré à la voie
verte de l'Avesnois, coupe une
liaison transversale entre le chemin Louis
de Blois et la route forestière de l'étang de
Breucq,
à celles du Grand Etang, aujourd'hui sous protection
"Natura 2000".
Le train,
en courbe,
descendait
à hauteur du PK
113
et généralement se laissait aller
jusqu'à la gare de Liesses.
"Généralement", mais pas toujours totalement,
comme ce jour de fin octobre 1887 :
Le train 2187 allant
de Maubeuge à Hirson, a déraillé entre
Trelon et Liesse* (sic).
La
machine et trois voitures ont été
culbutées et renversées sur le talus.
Les deux voitures de queue, détachées par le choc,
ont roulé sur la voie
jusqu'à Liesse*.
*Confusion fréquente des journalistes entre Liessies (59) et Liesse (02)
Un profil de la ligne n'affecte à Liessies qu'une Halte.
Le livret Chaix de 1913 et le Journal des Transports du 29 août 1985, classent
Liessies parmi les "stations".
Un repère de nivellement en façade de la bâtisse, positionne "l'ancienne station" à 182,733 mètres
d'altitude.
Liessies et ses environs
méritent bien cette appellation de "Petite Suisse du Nord".
Liessies signifie d'ailleurs "vallée de la joie", de la
"liesse"...
Cette vallée de la Liesse, au milieu du VIIIe siècle,
Wibert, comte de Poitou, l'avait choisie pour y bâtir un
monastère, qui fut bientôt l'une des principales
maisons religieuses de toute la contrée et où
l'on célèbre encore les vertus d'une fille de
Webert, sainte Hiltrude.
Durant de nombreux siècles, Liessies,
ou plutôt sa
toute-puissante abbaye, tint une place
prépondérante dans l'histoire du Hainault.
La superficie du terrain affecté au sanatorium est de 100
hectares environ.
Il touche aux limites de Liessies et de Felleries. On monte de Liessies au
sanatorium par une large route bordée de petites et basses
maisons, puis surplombé de rocs que couvre comme une tenture
un feuillage vivace...
Jadis on venait dans ce coin de l'Avesnois chercher la
guérison des "maladies de langueur". Bientôt les
malades viendront profiter des bienfaits d'une des plus belles et des
plus généreuses institutions des hommes pour se défendre victorieusement
contre un mal
autrefois implacable...
Jean Henry
Un
train de marchandises venant de Maubeuge, a
déraillé dimanche vers
6 heures 1/2 du soir,
à l'aiguille
d'entrée de la gare de Liessies.
Les
quatre premiers wagons après la machine ont seuls sortis de
rails (sic), sans
occasionner aucun accident de personne ni aucun
dégât matériel. On
ignore encore la cause de cet incident qui n'a eu d'autre
conséquence
que d'entraver la circulation pendant cinq heures. On a dû
procéder au
transbordement des voyageurs venant de Maubeuge ou de Fourmies.
Journal de la ville de Saint-Quentin et de
l’arrondissement, 17 septembre 1892
En absence d'incident,
le train poursuivait en direction de la gare de
Solre-le-Château.