Évolution
du parcours entre Montpellier Prés d'Arènes et
l'ancienne gare de Bédarieux
De
la halte de la Caumette à l'ancienne gare de
Bédarieux : 6,7 km
figure sur la carte d'état-major de1866 en un point de la ligne
de Chemin de fer de Graissessac à Béziers.
De 1858 à 1884,
les trains à vapeur repartaient
entranchée
au sortir de laquelle ils entamaient une courbe
à droite, au nord-ouest.
Ce n'est qu'en 1884 qu'une voie, ici rectiligne, est ouverte sur environ 9 km
en direction de la nouvelle gare de Bédarieux, construite pour accueillir, en 1889, les trains de la ligne de Castres à
Bédarieux.
Le journal du Midi du 20 septembre 1884 annonce l'ouverture de cette nouvelle
gare de Bédarieux et la fermeture de la halte de la Caumette...qui ne se
trouverait plus sur la ligne en exploitation. Étonnant, non ! A la session d'avril 1890, et même avant, le rétablissement de la halte de la Caumette est demandé...
alors que celle-ci est sensée ne plus être sur la ligne en exploitation.
Entre temps, le 24 août 1889, au Conseil général de l'Hérault,
le vœu est émis qu'une halte soit
créée sur la
rectification du Chemin de fer de Graissessac à
Bédarieux entre
le tunnel de Peytafi et le village d'Hérépian,
pour remplacer la
halte de La Caumette.
La halte de la Caumette était aussi appelée halte de Pétafi, car adossée au hameau éponyme. Le 19 août 1937, le Petit Méridional cite la halte du tunnel de Pétafi, à l'occasion cette fois d'un incendie :
Vers 11 heures, les escarbilles de la locomotive du chemin de fer
mettaient le feu à quelques buissons qui bordent la voie
ferrée, mais le feu ne devait pas s'arrêter...
A la halte du tunnel de Pétafi, les habitants ont dû, vu la gravité du sinistre, enlever les meubles de leurs maisons. Le journaliste parle d'habitants et de maisons, au pluriel. La
halte existait-elle toujours ? Avait-elle laissé son nom, en
héritage, au hameau ? La nouvelle ligne étant
électrifiée depuis 1931, la locomotive transitait depuis l'ancienne gare de Bédarieux ou venait de Paulhan ou s'y dirigeait.
L'Intransigeant du 4 mars 1928,
à l'occasion d'un éboulement, nous apprend qu'à Peytafi,
l'ancienne ligne est réservée aux trains de marchandises.
L'ancienne ligne est
fermée aux marchandises en 1941 et déclassée le 12
novembre 1954. Elle est aujourd'hui recouverte par la
chaussée de la D 909A
sur quelque 60 mètres,
Concédé le 27 mars 1852 ; - durée de la concession, 99
ans.
Ce chemin est destiné à créer un débouché facile et économique aux produits du
bassin houiller de Graissessac, en le mettant en communication avec le canal du
Midi et avec la voie de fer qui doit réunir l'Océan à la Méditerranée.
Le cautionnement a été déposé dans le
courant de septembre 1852. Plus tard, cette ligne mettra en
communication Milhau et Rodez, le Rouergue et l'Auvergne, avec les
ports de Cette, d'Agde et avec l'Espagne par Perpignan...
Le parcours, accidenté, faisait passer la voie d'une tranchée
à un remblai qui, avant de se désister au profit d'une autre tranchée,
devait impérativement permettre aux eaux, descendues du nord, de s'écouler au sud.
C'est à cette seule réflexion logique que l'ont doit de flairer l'implantation proche, mais embroussaillée,
Quand s'ouvre la campagne de 1853, la compagnie de Graissessac à
Béziers est complètement constituée ; les études sont commencées, et
déjà les actions prennent faveur.
C'est là la dernière concession faite dans le groupe du midi que nous venons
d'examiner succinctement.
On le voit, on a fait quelque chose pour cette partie de la
France, qui était depuis longtemps négligée.
Mais il s'en faut bien que tout soit fini, et il faut songer maintenant à
vivifier par des voies de communication les riches bassins houillers de Rodez et
d'Aubin, qui peuvent rendre de si grands services à l'industrie de la France.
Sera-ce la compagnie du Midi qui se chargera de la réparation qui
est due à ces contrées déshéritées ? sera-ce la petite compagnie de
Graissessac à Béziers qui s'agrandira en étendant ses bras vers
l'Aveyron ? C'est ce que l'avenir décidera.
En surplomb de la vallée
du ruisseau
des Arénasses,
pour ne pas être qualifié de large sentier. Les travaux du chemin de fer de Graissessac à Béziers, commencés
depuis le 5 septembre 1853, dans la commune de Lieuran-Ribaute, seront
sous peu de jours, entrepris sur toute la ligne...
Malgré les difficultés nombreuses que présentent la gigantesque
entreprise qui intéresse tant notre pays, les travaux seront complètement
achevés dans deux années, et la voie sera livrée à la circulation publique.
MM. Gandaeel frères, adjudicataires des travaux, sont décidés
à user dans la construction de cette ligne, de toute l'activité qu'ils
déployent dans le dessèchement de l'étang de Capestang.
Secondés par des agents intelligents, ils doteront bientôt notre
contrée d'une voie de communication, si nécessaire au développement de
l'industrie manufacturière de Bédarieux,
et à la prospérité de la marine à
vapeur méditerranéenne.
Pendant deux ans, nos ouvriers, menacés par la cherté des
denrées alimentaires et par le contre-coup que la guerre turco-russe cause
au commerce du levant, trouveront dans ces travaux de la ligne de fer une
occupation permanente et lucrative.
En cas de chômage industriel, nous aurons un vaste atelier de
charité établi à nos portes, sans que notre ville, dont les finances sont en
piteux état depuis quelque temps, soit contrainte à s'imposer le moindre
sacrifice pécuniaire.
se trouvait confrontée à un relief qui n'entendait pas bouger.
Le Journal des débats politiques et littéraires du 11 septembre 1858 publiait :
Lundi dernier, M. Gavini,
préfet de l'Hérault, accompagné du
sous-préfet de Béziers, de M. Tardy,
ingénieur en chef du département, de
MM. Cacarrier, Moffre et Delon, ingénieurs ordinaires,
chargés de l'administration du séquestre du chemin de
Graissessac à Béziers, a fait un voyage d'essai sur ce chemin qui sera définitivement ouvert aux marchandises le 20 de ce mois.
Le train dans lequel se trouvaient ces fonctionnaires est parti de Béziers à huit heures du matin.
Le
train est successivement passé devant les stations de Lieuran,
Espondeilhan, Magalas, Laurens et Faugères où il a traversé le tunnel
de Pétafi qui offre une longueur de 1860 mètres...
Le ruisseau qui passe sous le tunnel aménagé dans le remblai de la voie ferrée
draine les eaux des coteaux
"schisteux". Par contre en aval ces eaux disparaissent subitement dans
les entrailles des calcaires, élargissant les fissures en un
réseau de conduits et de grottes.
et a été couchée sur le côté dans le "chemin vicinal des Aires à Bédarieux"...
Certes, la voie dominait bien là le "chemin des Aires à Bédarieux",
mais pas de 25 mètres.
La voie est soutenue par un mur en pierre
appuyé sur un flanc de montagne. Á eux deux, ils développent une hauteur de quelque 55 mètres.
Depuis 1884, les trains de voyageurs empruntaient le
raccordement direct à la nouvelle gare de Bédarieux. Ce nouveau tracé traversait le tunnel de Coste-Calde, qui débouchait aussi en surplomb du "chemin des Aires à Bédarieux". En surplomb précisément de 25 mètres.
En revanche, c'est bien là, et non à la sortie du tunnel de la Caumette, que, lors de l'essai de la ligne, le train s'est alors
arrêté pour laisser aux voyageurs le temps d'admirer en
détail le magnifique tableau que présente la
vallée de l'Orb.
L'inspection de la ligne, le lundi 6 septembre 1858,
en vue de son éventuelle ouverture, avait été
précédée de nombreuses étapes :
Á
l'Assemblée nationale, le 25
février 1856, on prend note que le grand souterrain de Petafy
est entamé ; 200 mètres ont été percés dans le mois de janvier. Le
souterrain de la Caumette est entièrement percé.
Aussi peut-on espérer que la ligne sera bientôt terminée ; on
dit même que la première section pourra être ouverte en mai prochain.
1° Le cahier des charges impose l'exploitation totale pour le27 mars 1855.
2° Le14 mars 1854, le conseil espère livrer la ligne dans les délais fixés par le cahier des charges, et même une section importante dans un délai plus rapproché.
3° Le31 mars 1855, le conseil exprime la conviction que le chemin sera en pleine exploitation l'année suivante.
4° Le 29 mars 1856, le conseil affirme que l'exploitation
commerciale commencera dans le quatrième trimestre de l'année ; et que
rien ne peut désormais l'entraver.
5° Le 27 avril 1857, le conseil annonce que la voie est entièrement
terminée, et que M. l'ingénieur fixe au 1er juillet l'ouverture
de la ligne.
6° La communication du17 novembre dernierparle de l'ouverture fixée d'abord au15 octobredernier ;
7° Cette même communication se termine ainsi : Le
conseil a la certitude que l'ouverture de la ligne aura lieu dans la
première quinzaine de l'année...
Le Siècle industriel annonce le premier
essai de la voie, fait de Béziers à Bédarieux ces jours derniers ; c'est
un grand événement pour notre arrondissement.
Le parcours a été effectué avec le plus grand succès possible en
une heure quatre minutes de temps.
On a remarqué la grande régularité de la voie, posée d'après le système Brunnel. La réception doit avoir lieu au premier jour ; nous nous empresserons d'en rendre compte à nos lecteurs.
Ce que nous annonçons dans les lignes qui précèdent, écrites
depuis trois jours, est déjà réalisé.
Hier 24, MM. les ingénieurs
de l'État, accompagnés de M. le marquis de Saint-Paul, administrateur de
la Compagnie, ont commencé l'inspection de la ligne.
Les convenances commandent le silence jusqu'à la publication de
leur rapport, mais tout annonce que la ligne est reçue.
Une ravine en provenance du Serre de Cassagnes
traverse le remblai au travers d'un aqueduc masqué au sud par la végétation,
Depuis longtemps nous n'avions parlé que de cette intéressante ligne.
Il n'y a pas peut-être en France de chemin ou d'embranchement qui, à égalité de
parcours, ait présenté autant d'obstacles naturels, autant d'ouvrages d'art
accumulés qui en ont fait une des entreprises les plus ardues en ce genre.
Á ces grandes difficultés naturelles sont venues se
joindre depuis l'origine les difficultés plus redoutables
résultant des crises financières, des catastrophes
privées et des perturbations innombrables, enfin celles qui
provenaient de l'accumulation inouïe d'une infinité de
cataclysmes et de perturbations atmosphériques.
Au
milieu de tant de traverses, l'administration de la Compagnie, sans
subventions du gouvernement et livrée à ses seules
ressources, a constamment fait preuve d'une fermeté et d'une
force de résolution inébranlables ;elle semblait se retremper et prendre une énergie nouvelle en raison de la plus grande gravité des obstacles...
Nous
avons toujours suivi attentivement le cours et les progrès des
travaux, mais nous avons dû nous résigner à nous
taire quand nous avons vu depuis huit mois des cataclysmes se
succéder et détruire les ouvrages commencés qui,
précisément à cause de cet état,
étaient plus susceptibles de destruction...
Aujourd'hui que les faits sont accomplis, nous les signaleront en toute sûreté...
La voie déferrée
surplombe le cimetière communal de
Bédarieux
vers l'angle duquel marche à grands pas le chemin de Cassagnes.
Les photos
aériennes d'époque ne laissent voir là que des traces
de traversées sauvages sans rapport avec un passage à
niveau.
que le recyclage incomplet d'un panneau a renommé "tunnel du col du Buis" !
Dès 1852, il était question que la "ligne de
Béziers aux mines de Graissessac" passe par
Bédarieux et sur le penchant occidental de la colline de Tourbelle.
En revanche, il n'était pas encore prévu de creuser un souterrain
de 132
mètres de long.
Le Siècle industriel, le 1er
avril 1858, publie un article que, pour faire sérieux, il
date du 26 mars :
La section la plus importante du chemin de fer de Graissessac à Béziers va être
livrée à l'exploitation. Depuis le 20 mars, les locomotives sillonnent la voie
de Béziers à Bédarieux sur une longueur de 42 kilomètres.
Un succès complet a couronné les premières
épreuves faites sur la ligne, qui a été
visitée le 24 par MM. les ingénieurs de
l'État, accompagnés de M. l'administrateur marquis
de Saint-Paul.
L'ouverture
pour les marchandises aura lieu dans le courant de la semaine
prochaine ; les trains de voyageurs les suivront en peu de jours.
Une tentative de déraillement a été commise sur la voie ferrée de l'ancienne ligne Béziers-Bédarieux.
Des malfaiteurs ont enlevé un wagonnet d'une voie de garage pour l'amener sur la voie principale.
La locomotive du train 1874 a heurté ce wagonnet et a
été sérieusement endommagée. La voie a
été arrachée sur soixante-dix mètres de
long.
Il n'y a pas eu d'accident de personne.
Une enquête est ouverte.
Le tamponnement du train quotidien de charbon 1874, n'a pu se produire que sur l'emprise de
l'ancienne gare de
Bédarieux. Bédarieux 20 Mars 1858 - Ce
matin, à 10 heures moins un quart, la locomotive n° 1,
l'Orb, est entrée
dans notre gare, constatant ainsi
l'achèvement définitif de la partie du chemin de fer de
Graissessac comprise entre Béziers et Bédarieux.
Ce parcours, qui représente une longueur de
40 kilomètres s'est effectué en une heure, de la
manière la plus satisfaisante.
La locomotive a quitté la gare à 11 heures pour
retourner à Béziers, d'où elle est revenue
à Bédarieux, suivie de trois wagons représentant
chacune des classes. Le second voyage pour Béziers a eu lieu
à trois heures et demie.
Le 6 septembre 1858, lors de la visite de la ligne, préalable à son ouverture, le train arrivait à Bédarieux où
l'attendait une nombreuse population, qui s'était rendue avec un
sympathique empressement au-devant du premier magistrat du
département...
Dans l'intérêt de la sécurité publique,
l'administration jugera sans doute prudent de faire circuler pendant
quelques temps les trains de marchandises avant de livrer la ligne aux
convois de voyageurs.
Le
bâtiment voyageur en bois qui allait bientôt accueillir ces voyageurs, se composait d'une unique salle d'attente de 4,75 par 2,90
mètres, ouverte sur l'extérieur.
En
août 1940, il disparut dans un incendie.
UTM :31 T 513282 4829627
Abandonnée dès 1884, lors de l'ouverture de la déviation du chemin de fer de Graissessac, la vieille gare de Bédarieux trouve une nouvelle vocation en 1901. En effet, la Société
Générale des Bauxites,
locataire d'une partie de l'emprise, y aménage la trémie
d'arrivée du câble aérien long de quatre
kilomètres qui relie la carrière de l'Arboussas au chemin
de fer.
À
la vieille gare, le minerai est transbordé sur les deux voies en
impasse qui desservaient jadis l'entrepôt de charbon des mines de
Graissessac. Les wagons sont enlevés par des manœuvres générées par la
nouvelle gare de Bédarieux et acheminés via le poste du viaduc, qui
commande l'accès nord à l'ancien itinéraire.
De 1924 à 1931, une autre entreprise remet son minerai à la vieille gare :
la société des bauxites du Midi, qui exploite le gisement
du Bousquet de la Balme, au nord-est de Bédarieux. Très
moderne pour l'époque - elle est
électrifiée -, cette carrière est
reliée au chemin de fer, comme naguère celle de
l'Arboussas, par un transporteur aérien de 3,5 kilomètres
qui rachète une dénivellation de 137 mètres et
affiche une capacité de transport horaire de 40 tonnes. À la vieille gare, les wagons sont remis au train de charbon quotidien (n°1874).
En 1943, AFC décide de réactiver l'Arboussas.
Cette opération s'accompagne de l’électrification
des compresseurs, treuils, etc., et du rétablissement de la
liaison aérienne entre la carrière et la vieille gare.
Dans les années 1950, la modernisation se poursuit... À la vieille gare,
les bennes déversent la bauxite dans deux immenses
trémies jumelées en béton enjambant chacune une
voie de chargement.
La voie, depuis l'embranchement de la ligne des Causses jusqu'à proximité du tunnel de la Tourbelle,
est électrifiée.
Aujourd'hui, les terrains délaissés par le chemin de fer
ont trouvé
une nouvelle occupation, toujours dans l'esprit du voyage.
La partie entre Bédarieux et Graissessac (10 kilomètres environ) sera bientôt achevée.
Ce qui reste à achever est de peu
d'importance, comparativement aux grands efforts qu'il a fallu faire
pour mener à bonne fin la construction d'une ligne qui,
à parcours égal, est la plus accidentée
et la plus
hardie de celles qui ont été ouvertes à ce jour.
entre un train de voyageurs venant de
Millau et une locomotive. On compte plusieurs blessés. Le chauffeur du
train tamponné est grièvement blessé. Quatre wagons ont été brisés.
Le journaliste doit parler du viaduc de
Bédarieux, au sens large, car depuis 1884 aucun train de voyageurs ne le
franchissait.
Le tamponnement a dû se produire à la jonction de l'ancienne ligne de Graissessac à Béziers
avec la "ligne des Causses", de Béziers, à Bédarieux, Millau...
On apprend à la lecture du Rapport du Conseil général du 3 mai 1889 que la section Bédarieux - Estréchoux,
n'est plus considérée que comme
un simple embranchement. Les trains n'y sont plus chauffés ni éclairés
dans les tunnels.