Sur le "Guide historique et pittoresque dans le département
des
Pyrénées-Orientales", par Pierre Vidal - deuxième
édition, datée de
1899, la station et le village sont nommés sous
leur orthographe actuelle : "Saint-Jean-Pla-de-Corts".
Les anecdotes concernant la gare de Saint-Jean-Pla-de-Cors
sont légion. Parmi elles, la moins dramatique :
Un chef de gare en jupons
Un
fait curieux et, en tout cas, très original, vient de se
produire à la
petite station de Saint-Jean-Pla-de-Cors, sur la ligne d'Elne
à Céret
(réseau du Midi).
Le
chef de gare avait, il y a quelque temps, acheté une
chèvre que sa
femme allait traire tous les matins pour le déjeuner des
enfants.
Une
affaire de famille ayant appelé la femme du chef de station
dans
son pays natal, le mari fut chargé d'aller tous les matins
chercher le
lait de sa progéniture.
Mais la chèvre ne
voulut pas se laisser
traire par le chef de gare et dès que celui-ci s'approchait,
elle se jetait sur lui à coups de cornes.
En homme
ingénieux, le chef de station
imagina, pour tromper la chèvre et calmer son courroux, de
s'affubler du bonnet et des jupons de sa femme.
Effectivement, la chèvre se
laissa traire, mais
pendant que le pauvre homme tire le lait des mamelles de la
bête,
il entend le sifflement d'une locomotive.
C'est
un train de voyageurs qui entre en gare. Il abandonne prestement le
récipient dans lequel il recevait le lait et court sur le
quai
pour se trouver à son poste, oubliant
complètement de
quelle bizarre façon il était accoutré.
Ce
n'est qu'en voyant tous les voyageurs sortir la tête
à la
portière en poussant de grands éclats de rire,
que le
chef de gare s'aperçut qu'il était encore
affublé
du costume de sa femme.
Il
rentra précipitamment dans son logis, jurant, mais un peu
tard, qu'on ne le repincerait plus en jupons.
La totalité de la ligne a été fermée
au
service des voyageurs le 23 mai 1940, six mois avant
l'aïguade
d'octobre qui a tué des cheminots, emporté la
gare d'Amélie-les-Bains et
détruit ou endommagé la voie et de nombreux
ouvrages d'art.
Avant la construction de la voie
ferrée, le "chemin de Vivès" descendait à travers champs
et se prolongeait en face sur le tracé actuel de la rue de l'Ermitage.
La plate-forme ferroviaire a contraint le chemin de Vives à se
détourner par la droite même si de tout temps des
traces de passage au travers des rails apparaissent sur les photos
aériennes.
De nos jours un passage piéton et
cycliste a été aménagé entre la rue de l'Ermitage
Sur ce vaste espace, un embranchement particulier a été
aménagé pour réceptionner le fer amené par camions depuis
les mines de Batère après que la ligne entre Arles-sur-Tech et le
tunnel d'Amélie-les-Bains a été
emportée par les eaux furieuses de l'aïguat de 1940.