En bivouaquant sur un immense terrain inoccupé de Carchelejo,
je m'attendais plus à la visite crépusculaire des
autorités locales
qu'à celle de marchands installant leurs étales
aux prémices de
l'aurore.
C'est jour de marché au village et l'on me prend pour un
camelot mal
garé.
UTM : 30 S 443626 4165819
C'est
au petit matin, donc, que je pars à la recherche d'un
"Collado Cruz de
las Veredas" situé au sud de la ville.
Un étroit CV
UTM : 30 S 443640 4165551
plonge traverser un torrent
anonyme
puis
remonte en direction d'un Puerto de las Palomas dont j'ignore pour
l'heure l'existence et les coordonnées.
Peu après la traversée du cours d'eau, le
randonneur repère à l'odeur,
l'embranchement
d'un chemin qui, à main gauche,
UTM : 30 S 443445 4165179
descend
jusqu'à un semblant de station
d'épuration.
En
contrebas du village,
la voie
traverse
le Barranco de Cornicabra
puis entreprend une rude grimpée
à l'est.
Les
embranchements
à gauche, non cartographiés, mènent
à des terres privées.
A
droite, une variante franchit un col géographique
à 887 mètres entre le
Cerro de la Mezquita et un petit sommet voisin.
Tout droit,
un
chien sorti
de nulle part fait mine de se désintéresser de
mes mollets
puis se ravise
et
finalement s'éloigne en direction de Carchelejo.
Le chemin finit
par confluer avec un CV
UTM : 30 S 444295 4165075
en
provenance de Cazalla
et
de la N-323a.
Ce "camino rural" utilisé par les riverains est le meilleur
itinéraire
d'accès à un couvent, voisin du Collado Cruz de
las Veredas.
La SL-A 56, remonte
vers le sud
à travers mille oliveraies
recouvrant
les mamelons alentours.
Carchelejo se laisse
apercevoir entre le Cerro de la Mezquita et un point haut
voisin.
La chaussée,
comme beaucoup de voiries secondaires en ces temps de
crise, alterne entre un goudron dégradé
et un très bon sol rendu à la terre battue.
Au-delà
de l'intersection
du chemin du Cortijo de Fuente Baja
un col
apparaît en point de mire. Serait-ce l'objectif ?
Quelques
zigzagues
permettent
à la voie
de se glisser entre les vergers
pour
les desservir.
La prise d'altitude amène la piste à
proximité
des 895 mètres d'un col
géographique qui est peut-être la
passe
aperçue
de plus bas.
Désormais la pente
se fait raisonnable
et
inverse même le sens de son inclinaison
à
405 mètres
de l'objectif.
C'est
en descente que la SL-A 56 aborde
l'entrée du Cortijo
"El
Convento", Siglo XV. Carchelejo (Jaen).
Tras
la conquista a los árabes del reino de Jaén, en
este lugar, se fundó en
el siglo XV, el monasterio de Nuestra Señora de la
Esperanza, demonjes
agustinos y despues de basilios dedicados al cultivo de la tierra y al
ascestismo de la oración.
En
el siglo XVII, los basilios fundaron otro monesterio en Sevilla, que
pusieron también bajo la misma advocación
de Nuestra Señora de
la Esperanza (conocida popularmente como Virgen Macarera), cuyo origen
estaria - según el escrito Ortega y Sagrista - en este
Monesterio.
En 1836, los Frailes basilios debieron abandonnar estas tierras por
causa de la desamortizacion ordenada por el ministro de Carlos IV,
Mendizábal, y sus bienes posteriormente vendidos a familia
Lozano,
vecinos del cercano municipio de Campillo de Arenas. Durante los
siglos siguientes,
se repoblaron y se cultivaron estas
tierras con viñedos, olivos, árboles frutales y
ganado.
Hoy,
se conserva el viejo monasterio convertido en casa de labranza, con su
fachada renacentista, presidada por la imagen de su obispo fundador,
San Basilio Magno, sus hornacinas convertidas en ventanas, como la cruz
exterior y sus gruesos muros restaurados.
Aún permanecen centenarios
y retorcidos olivos, gigantescos chopos y encinas,
restos de un molino
y un horno de pan, viejisimos y vellos nogales e higueras, junto a su
profundo paisaje y su larga historia.
Avant
de m'intéresser de plus près à
l'ancien monastère,
UTM : 30 S 444288 4163346
je
tiens à dénicher le col pour lequel je suis venu
jusqu'ici.
A main gauche,
un chemin
plonge dans l'axe indiqué par la boussole du GPS
vers
un 4/4 stationné à l'endroit précis du
Collado
Cruz de las Veredas... d'où parviennent de
fougueux
aboiements canins.
J'ai
pour principe de photographier les deux versants des cols,
même en
absence de contre-jour.
L'accès à l'est exige contorsion et
discrétion.
10-JUL-13 8:31:24
Collado Cruz de las Veredas
UTM : 30 S 444447 4163348
La
discrétion ne suffit pas à tromper l'attention
d'un chien qui
s'empresse d'alerter son maître,
le
"propriétaire" du col.
L'homme a
beau s'intéresser à l'histoire et à la
géographie des lieux et même
entretenir un blog à leur sujet, il n'a jamais entendu
parler du Collado
Cruz de Veredas. Dans des temps plus anciens la passe
portait le nom de "Puerto
de San Marcos". A la
vue de mon extrait de
carte Iberpix, le résident du col doit admettre
que
l'appellation existe... puisque elle figure sur le document
imprimé !
Collado
Cruz de las Veredas
Alors,
puisqu'il est question de "Croix" des drailles, l'homme
insiste pour me montrer
la fameuse "Cruz" de las Veredas,
ou du moins ce qu'il en reste.
Le monument
qui ressemble à ça, n'a pas
été vandalisé mais a subi les effets
de la
rigueur d'un climat extrémiste.
En
ce lieu du "torrent Cazalla",
un
monastère fut fondé au XVème
siècle par les Augustins. Le couvent passa
à l'ordre de San Basilio Magno en 1578 et fut
appelé "monastère Notre-Dame de
l'Espérance".
Les
premiers occupants du monastère travaillèrent dur
pour cultiver une
terre de pauvre qualité.
Le
lieu connu un maximum de splendeur au XVIIIème
siècle avec 13 moines, 3
laïques et 8 serviteurs qui cultivaient environ 130 hectares
de terres.
Le
monastère périclita, comme tant
d'autres, à la suite des
confiscations du XIXème siècle puis ferma
définitivement durant le
"Trienio Liberal" de 1820 à 1823.
Tandis
que des chevaux
pèlerinent
vers le saint lieu,
en
sens inverse, je regagneCarchelejo, mon
point de départ.
Loin
des grands cols et des sentiers battus, le Collado de Cruz de las
Veredas est le type même des passes que j'aime visiter, de
celles qui ont
une histoire et des gens sur place pour la raconter.