Le
22 mai 2007, j'effectuais une randonnée VTT au
départ de Calella, sur la Costa Brava. Une documentation
insuffisante, une
perte de temps, de mes lunettes et d'énergie à la
recherche d'un premier col
introuvable, m'avaient forcé à abréger
le circuit. L'opportunité de remettre le
couvert se présente un an plus tard. A la recherche
d’une abordable randonnée à
partager, j’organise une boucle autour de la partie finale,
précédemment écourtée, afin
d’y corriger mes erreurs de débutant. Pour soigner
le contrecoup du choc d'un
éventuel nouvel échec, je me fais accompagner de
mon médecin, futur "grand
vététiste".
Un samedi de "pont" de l'Ascension, les places de parking sont
chères à Calella. De nombreux emplacements
offrent
hospitalité à la
périphérie, toujours le
long de la N II, facile à retrouver.
Huit heures trente : nous remontons la nationale
encore
déserte, en direction du sud, à la recherche de la
BV-5126.
Je
connais cette petite route pour l'avoir
empruntée lors de mon précédent
périple. C'est par elle que nous rentrerons… si
tout va bien.
Aussitôt dépassé le pont sous
l'autoroute, une pancarte "Can
Carreras" nous invite
à prendre de l'altitude.
Dalt de Calella
Pris
de haut, Calella et la Méditerranée se font tout
petits.
Le
jeu consiste maintenant à ne pas escalader Can Carreras
au-delà de l'altitude du chemin d'accès au col
d'Altars, fixée aux
alentours des 245 mètres.
Faute d'avoir respecté cette règle, je ne saurais
dire ni recommander notre
itinéraire biscornu.
Les
cartes en ma possession, celles, plus récentes,
consultables sur Internet, Google Earth soi-même, ne
parviennent à m'éclairer
sur l'itinéraire que nous avons suivi
pour
rejoindre la BV-5136. Différents randonneurs
aimables nous envoient dans des directions opposées
jusqu'à nous faire
descendre la route que nous devons monter. El Moli
fariner de Can
Marquès méritait-il absolument le
détour ?
Nous
remontons en direction de la montagne. De
toutes les explications reçues, je retiens que les
"quatre camins"
se croisent sur une piste à emprunter aux abords d'un
restaurant où il est aussi
question d'un pont. Par ici, le bon air touristique multiplie les
gargotes.
Trois, au moins, ne jouxtent aucun chemin publique.
Une piste d'envergure s'échappe enfin par la droite. Une
pancarte catalane
pointe la direction "Can Riu". Ma carte espagnole
parle de Can
Riera.
Le
dépassement d'un club de paintball met fin au
défilé coloré de 4/4
pétaradants.
Els quatre camins, dûment
pancartés, m'assurent de notre intégration
dans la boucle prévue.
L'aller-retour au coll
de Porc exige peu d'effort.
Quatre
Chemins font, ici, bonne mesure. Le premier
nous a amenés. Le second sert, sur un plateau, le coll
de Porc. Le
troisième nous accompagnera à Vallmanya.
Quant au dernier, il pourrait
nous conduire, plus tard, à Hortsavinyà
si le GR 92 venait à
manquer à ses devoirs d'accueil, de confort ou de balisage.
Comme
prévu, je délaisse, sur la droite, une
première piste. La prise d'élan pour aborder une
remontée abrupte aide à
ignorer la tentation de s'y intéresser.
Pour mon information et celles de futurs randonneurs, j'aurais
dû faire
l'effort de m’arrêter lire les pancartes. Le
mélange de voies anciennes et
d'aménagements nouveaux affolent les cartes comme ceux qui
les utilisent.
Un second chemin, toujours à main droite, exige,
lui, d'être pris en
considération.
Il
précipite, plus qu'il n’accède, aucoll de Ca n'Esteve ou collet
de Faro.
La
piste principale et son altitude regagnées,
croisent bientôt un dernier petit col…
géographique... jusqu'à preuve
d'identité.
En revanche, elle ne croise pas, comme prévu, le GR 92que
nous devrons emprunter en quittant Sant
Miquel.
A
l'approche de Vallmanya,
j'en éprouve quelque inquiétude. Je fais part de
mon étonnement au sympathique
résident de Can
Vernell.
L'homme
m'apprend que nous venons de prendre le GR à
rebrousse-poil. Il descend le chemin que nous venons de monter.
Mauvaise nouvelle.
La piste, à l'angle de sa maison, conduit au Coll
de Port, à l'Erola
et au Coll de Vent. Très bonne nouvelle
qui
libère mon appétit.
Midi
passe. L'église Sant Miquel de Vallmanya,
édifice privé, n'en sait rien. Mon
estomac, si.
Le long des vignes,
puis
à proximité de Can Burgada,
nous
recherchons un lieu propice au pique-nique.
La digestion doit s'accommoder d'un aller-retour
au coll
de Pedreguet,
d'un retour simple à Can
Burgada,
regagner
l'église de Sant
Miquel, pour prendre le
chemin indiqué par l’habitant de Can
Vernel.
La piste, relativement bonne,
s'élève
au-dessus de Sant Miquel
de Vallmanya
et de l'importante propriété agricole de Can Burgada.
Une intersection de pistes nous ramène le GR. Le chemin
emprunté, raccourcit sensiblement le trajet.
Nous reprenons de la hauteur. La mer réapparaît.
Au coll
del Port, par la droite, nous accompagnons
le GR.
Je
craignais cette partie du
trajet. Cartes et photos satellites indiquaient des
sentiers que
j'imaginais peu accueillants aux BTT..
Il n'en est rien.
L'Ermita de l'Erola
abrite un col à moins que ce ne
soit l'inverse. Erola signifie petit plat au sommet d'une montagne. On
dénombre, d'ailleurs, de nombreux cols
de l'Erola.
Les rares cartes en ma possession ne qualifient le col en tant que tel.
Dommage...
jusqu'à ce qu'en cherchant de la documentation sur le GR 92,
je ne découvre,
sous la photo de la chapelle : "Ermita de la
Mare de Déu de l’Erola, en el collado del mismo
nombre "
La page relative à l'Ermitage cite
plusieurs fois le coll de
l'Erola : 515 mètres.
Comment le lieu d'une si belle vue aurait-il pu rester anonyme ?
Le collet
del Vent,
que je croyais avoir déjà franchi, affiche une
altitude inférieure à celle du clocher
de l'Eglise Sant Llop.
L'aire de pique-nique d'Hortsanvinyà
assiste, impassible, au crépuscule de notre digestion. La
fontaine d'eau fraîche rend possible la
réalisation du troisième tiers de notre
randonnée.
Depuis Hortsanvinyà,
notre chemin flirte avec mon parcours du 22 mai 2007.
Face au panneau "coll de
les Palomeres"
je reconnais la piste par laquelle j'étais venu cette
fois-là.
Nous devons
nous-même la rejoindre
à l'issu d'un crochet que mes moyens physiques et
d'orientation ne m'avaient pas permis d'envisager à
l'époque.
Nous
poursuivons la piste
jusqu'au carrefour, baptisé Coll del Portell
par la carte de l’Institut
Cartographique de Catalogne. L'appellation "col" reposant sur
rien de
visible, j'hésite à franchir le pas.
Est-ce la bonne intersection ? La
cartographie du secteur peut avoir été faite un
premier avril ?
En conséquence, nous prenons, sans conviction et sans tenir
compte de l'avis
contraire d'un cycliste local, la route de gauche qui
présente l'avantage de
monter et surtout de ne plus descendre. Nous poursuivons,
encore, à
l'intuition pure et à droite, par un bon chemin qui sans
effort croise bientôt
les bras à un col.
Jamais nous n'aurions eu la certitude de nous trouver au coll Obert,
UTM :31 T 467937 4613897
si
quelque bonne âme, peut-être voisine et
exaspérée
par des randonneurs égarés, n'avait rendu
à Obert ce qui est à Obert. Cette
indication de peu de frais permet d'envisager la poursuite de notre
parcours.
En effet, les cartes au 5000 et 10 000 ème de l'ICC ne
mentionnent ici
aucun col. Google Eart voit mal au travers du feuillage.
Seule
ma
vieille
"Alpina" cite le coll Obert et trace le sentier
vers
notre
prochain objectif.
Que
ne l'avons-nous pas consultée plus tôt !
Cela nous aurait
évité des efforts inutiles vers
des cols sans nom, des culs-de-sac sans issus, des directions sans
objet, des altitudes sans rapport, des occasions de s'égarer
sans commune mesure avec l'enjeu.
Cela nous aurait évité de devoir renoncer
à opérer la jonction entre le coll
Obert et le coll
de les Planes.
Le
retour forcé au coll
Obert, me fait souvenir que ma carte antique
présentait un léger décalage
entre le col et l'itinéraire de jonction. En venant, j'ai
remarqué une piste
barrée d'une chaîne, et ce, au moment
même où mon collègue criait "il est
là", parlant du col.
J'insiste pour que nous franchissions les maillons de l'obstacle qui
s'avère
être modeste et unique jusqu'à l'objectif.
Coll
de les Planes
La
carte de l'ICC voit, là, le Coll Obert.
L'Alpina,
le Coll de les Planes. L'ICC ne voit pas de
jonction entre les cols, l'Alpina
la trace avec précision.
Alpina
La direction à suivre maintenant nous est
indiquée par la pente. De 609 mètres il nous faut
régresser aux environs des 470, à Can
Pica.
Un sentier correct
permet de retrouver le GR
92 à l'endroit prévu, confirmant ainsi, s'il en
était besoin, nos positions antérieures.
Abordé par la droite, le GR est à quitter
très vite par la gauche, direction
Can Borra.
C'est entre Can Borra
et la Font del Rupit,
à sec, que par
précipitation et probablement aussi par la fermeture d'un
portail d'accès que nous manquons l'embranchement vers Can
Terrades et le Coll
de
Siders.
Je
pressens que nous allons déboucher au
coll dels Tres Terms. La
dernière partie de la piste m'a paru familière.
Je ne succombe pas à la tentation de remonter chercher le coll
de Siders
par son versant opposé. Je me souviens, l'an
passé, avoir remarqué, sur cette
piste, un portail en tout point semblable à celui
rencontré tout à l'heure. Le
risque de le trouver fermé n'en vaut pas la chandelle alors
que le soleil,
lui-même, songe à décliner.
Je ne renonce pas pour autant à faire valoir un jour mon
droit de visite au coll
Siders, dans sa prison.
Le
parcours reprend
maintenant, en sens inverse, celui de ma randonnée de l'an
passé.
Coll de Sant Andreu
Vue sur le coll
de l'Era
d'En Mora, facile à aller chercher.
Idem pour Calella.
Calella
2007 et Calella 2008
forment une seule et même randonnée. Seuls les
exercices d'approche du premier
et du dernier col demandent à être approfondis.
Leur franchissement peut aussi
être abandonné volontairement. Le temps et les
forces gagnés apporteront plus
de plaisir à la découverte des 18 cols restants.