Tous les voyageurs ne venaient pas de Meyrargues. La ligne
"stratégique", raccourci entre Paris et Nice, n'a jamais eu les moyens
de
ses ambitions. Elle a surtout fonctionné en trois tronçons quasi
indépendants.
Côté cour, l'ancienne station
donne sur la "rue de la Gare".
La gare, fermée en 1944,
s'est essayée à diverses extensions,
jusqu'à celles actuelles de la
crèche Elise et Célestin.
Le train, repartait,
à l'est, nord-est,
où il contournait le village
sur une emprise affectée de nos jours à "l'avenue des Ecoles".
Les prénoms "Elise
et Célestin", appellation de la crèche implantée dans les locaux de
l'ancienne gare de Bar-sur-Loup, sont ceux du couple Freinet.
Le 1er Janvier 1920,
Freinet
était nommé instituteur adjoint dans une école à deux classes, à
Bar-sur-Loup (Alpes-Maritimes).
Fierté du Bar-sur-Loup, Célestin
Freinet a laissé
parmi nos concitoyens un souvenir impérissable.
Né dans un petit village voisin, Gars, rien ne destinait ce petit
paysan à devenir célèbre dans le domaine bien particulier de la
pédagogie...
constatait sa perte d'altitude devant un repère n'affichant plus que 297,591 mètres.
... Celestin Freinet
Une nouvelle pédagogie :
Nommé le 1er
octobre 1919au Bar sur Loup,
il
prendra ses fonctions le 1er janvier 1920.
Il n'a
aucune envie d'entrer dans le schéma classique,
de reproduire ce qu'il a subi étant enfant.
Il se
souvient de son ennui sur les bancs de l'école,
des cours magistraux prodigués par un maître en
costume noir (qu'il compare à un corbeau !), des
rêves de courses dans la nature, de jeux au bord
du torrent, pendant les séances d'endoctrinement (selon son propos
c'est ainsi qu'il appelle les cours
d'Histoire de France !).
Son premier souci fut de supprimer
l'estrade magistrale et de placer son bureau au milieu de la
classe : une révolution ! L’école doit être intégrée
dans la vie. Il n'y a aucun cours qui ne soit dicté
par la motivation. Aussi se promène-t-il souvent
dans la campagne avec ses
élèves, allant voir travailler les paysans, poser des questions,
prendre
des notes et au retour, ensemble, on rédige un
rapport...
prend en charge le "chemin du Bosquet",
emprunté par la "route (cyclable) des Balcons d'Azur". ...
Celestin Freinet
La renommée de Freinet et de ses méthodes "actives" se fait jour et des
collègues lui écrivent. Pour diffuser les travaux de ses élèves, il a alors
l'idée de les imprimer. En 1924, il
achète une petite
presse destinée à des commerçants ou artisans
pour diffuser des prospectus. Le format est réduit
mais les enfants sont enthousiastes. Enfin, ils ont
la certitude de pénétrer dans le monde des adultes.
Tous les jours, chaque enfant reçoit un
exemplaire
du texte choisi pour être imprimé et l'ajoute dans
son classeur pour constituer le "livre de vie" de la
classe. Freinet, encouragé par Henri Barbusse et
Romain Rolland, écrit des articles dans "Clarté"
et dans "L'école émancipée", et en 1927 un
livre : "L’imprimerie à l'école"...
Puis, entre-temps, des instituteurs passionnés
créent la "Cinémathèque Scolaire Coopérative",
qui permet aux classes de s'échanger les courts
documentaires
filmés par les enfants sur les travaux des champs, les paysages, par
une petite
caméra Pathé-Baby. Celle-ci, fusionnera avec la
coopérative de l'imprimerie à l'école pour devenir
en 1928
la "Coopérative de l'Enseignement laïc"
qui édite un bulletin pédagogique,
"L'imprimerie à
l'école" où l'on débat de tous les problèmes de
l'éducation, en France et dans les autres pays. A cette époque, il quitte Le
Bar-sur-Loup pour enseigner à St-Paul. Il décèdera en 1966 et
sera inhumé à Gars. Le retentissement de ses théories
sur l'école moderne sera mondial.
La Compagnie a l'honneur d'informer
le public que les trains d'excursions, si appréciés par les amateurs du
tourisme, sont
mis en marche depuis le 17 courant, les mardis, mercredis, jeudis et
samedis suivant l'horaire ci-après :
Aller (train n° 40)
Nice (départ) 9 h. 01 mat.
Vence (arrivée) 10 h. 12 mat. Le Loup (arrivée)
10 h. 39 mat.
Grasse (arrivée) 11 h. 08 mat.
Retour (train
n°41) Grasse (départ) 3 h. 15 soir Le Loup
(dep.) 3 h. 450 soir Vence
(dep.) 4 h. 17 soir Nice (arrivée) 5 h 16 soir
Ces trains sont composés
exclusivement de voitures de luxe. Il n'est délivré, au départ de Nice,
que des billets AR, comportant une réduction de 25 pour cent.
puis l'on repart à bonne allure, car
de nombreuses localités sont encore à visiter, vers la commune du Bar,
qui s'épanouit, coquette, sur un escarpement d'où l'on découvre une
belle vallée.
Le président Fallières, avait choisi la voiture
pour sa visite de
l'arrière pays grassois, peut-être, entre autre, parce que
le troisième rail qui aurait pu permettre de faire rouler le
train présidentiel (à écartement normal des roues), n'a jamais prouvé son efficacité.
Le Train des Pignes, en sens inverse du déplacement officiel,
parvenait aux confins de la commune du Bar-sur-Loup.
l'implantation de résidences en des lieux difficiles à desservir depuis la route de Grasse.
1903
C'est par là, aussi, dans les
tragiques vallées du Loup
où vient s'exalter l'admiration des touristes,
non loin du viaduc audacieux de Patarras,
dans la région édénique de la Cagne,
et partout
dans les innombrables vallons qui
font de ce paysage un labyrinthe où l'on casserait volontiers le fil
d'Ariane, que la violette prospère de la plus miraculeuse façon.
Le
premier
juin 1912, le train n° 40, parti de
Meyragues à
7 heures 15,
reparti
de Draguignan à
13 heures 32
et de Grasse à
16 heures 40, desservait la
halte du Loup
à 17 heures 11.
UTM :32 T 338073 4842710
Le
Loup halte qui dessert les gorges du Loup. En quittant la halte du
chemin de fer, on descend à droite après le viaduc (à droite raccourci
pour le Grand Hôtel du Loup, et on aboutit devant le Grand-Hôtel-restaurant
du Loup (bon ; dej. 3 fr. din. 3 fr. 50, sans
vin ; pension dep.8 fr. par j. ;
guides et chevaux de selle).
On
franchit le Loup avec la route et
immédiatement au-delà du pont (restaurant-hôtel
de la Cascade ; truites), on prend à gauche le sentier qui passe
sous le
viaduc et remonte, d'abord sur la rive gauche, les magnifiques gorges
du Loup, clues longues de 10 kilomètres,
que les eaux du Loup, bondissant sur de gros blocs, ont lentement creusées dans le plateau
calcaire ;
cette profonde entaille, que l'on voit des
hauteurs
environnant Cannes et Antibes, à plus de 20 kilomètres, à vol
d'oiseau,
est l'une des curiosités naturelles les plus remarquables des
Alpes-Maritimes et l'un des traits les plus saillants du relief de la
contrée...
1921 Aux
gorges du Loup, plusieurs
restaurants rançonnent sans vergogne les touristes qui arrivent
en
foule par les auto-cars : ce n'est pas le coup de fusil, c'est le
coup
de 420. Il est prudent de tirer son déjeuner du sac.
Avant
que la route des gorges ne soit tracée, ce lieu était déjà un lieu
médiatique très fréquenté ; on s'y rendait à pied à partir du Pont
du
Loup. Beaucoup de touristes arrivaient par le train Nice-Grasse où,
certains jours de la semaine, des wagons aménagés en salons les
accueillaient ; à la halte,
une patache tirée par des chevaux les
conduisait dans les gorges
et en particulier à la célèbre cascade de
Courmes.