Qui aurait imaginé alors, qu'un jour, la
gare serait rasée
pour faire place à une partie des appartements
et
aux accès arborés de deux garages, du bâtiment
"les Fourmis" ?
Une gare ouverte le lundi
27
août 1888 à
l'issue de l'inauguration du tronçon de Salernes
à Barjols :
Hier matin,
à 8 h. 7, a eu lieu le
départ du
train spécial qui inaugure le tronçon de
Salernes
à Barjols.
La locomotive de ce train, qui porte le nom de
Barjols,
était admirablement pavoisée.
Avec
cette ouverture c'était la totalité de la ligne
de
Meyrargues à Draguignan - construite dans le sens
Draguignan - Meyrargues -
qui était en fonctionnement. Son inauguration fut
célébrée en grande pompe, et
d'après les prévisions, à grande
vitesse à
Barjols, par MM. Rouvier et Yves
Guillot, ministres des finances et des
travaux
publics.
Partis
de Paris le vendredi 22 Mars 1889, ils arriveront à
Meyrargues le
samedi
matin ; départ de Meyrargues à
9 h 15.
Arrivée à Barjols
à 10 h 22 ; départ de
Barjols
à 10 h. 42...
En
1910, sur le quai de la station, ici même,
ce
sont des militaires qui viennent prendre position :
La grève
du Sud. Des trains
spéciaux ont transporté des bataillons du 112eà Barjols
et à Seillans. On peut s'attendre à des incidents
au
moment de la mise en marche des trains conduits par des militaires.
Barjols,
situé dans un bas-fond, signale soudain sa
présence de
petite ville très industrielle par les battements
ininterrompus
de ses pilons de tanneries, qui frappent et assouplissent le cuir avec
de sonores claquements.
C'est M. Alphonse Tissot, maire de Barjols, qui nous indique
la situation exacte faite à ses administrés par la grève.
La tannerie est la principale industrie de Barjols, nous confirme-t-il.
Nous recevons une grande partie des peaux brutes que nous avons
à tanner par le chemin de fer du Sud, et par la
même voie
nous parvient également l'extrait de châtaignier
nécessaire au traitement des peaux. Si
la grève
persistait, nous serions fort gênés pour continuer
notre industrie, manquant de matières
premières indispensables.
Nous serions obligés de nous approvisionner par la
Compagnie P.-L.-M. en gare de Tourves ou de Saint-Maximin,
localités dont de nombreux kilomètres nous
séparent. Ce serait augmenter d'autant nos frais
généraux.
En ce qui concerne les expéditions, nous nous trouvons dans
un
cas identique. En effet, une partie des peaux que nous avons
tannées part pour le Nord ou l'Ouest de la France, et c'est
par
le chemin de fer du Sud que nous les expédions. Les peaux
que
nous réservons à l'exportation, nous les
dirigeons
directement sur Marseille par la Compagnie P.-L.-M. ou par charrettes.
La gare du Sud, de Barjols, expédie également des
minerais de bauxite ; mais, très peu, à cette
époque.
Vous voyez conclut notre interlocuteur, le préjudice exact
que cause la grève à nos populations !
Deux ans plus tard...
La disparition du maire de Barjols
Nous arrivons,
à 5 heures,
à Barjols, où le télégraphe
ferme à
7 heures et où le téléphone
n'existe pas.
Notre début d'enquête sera rapide.
Les quelques lignes que nous avons publiées, hier, ont
exposé succinctement les faits. En voici le
développement.
M. Tissot, maire de Barjols, a quitté cette commune
le lundi 11 mars à 7 heures du matin.
Il est arrivé
à Marseille
à 11 heures et, descendu à
l'hôtel de la
Californie, il en est reparti mercredi, en disant qu'il prenait le
train de 1 heure pour Barjols...
voûté
au-dessus
du ruisseau des
Écrevisses.
Le Biez, dit ruisseau
des Écrevisses, traverse la ville pour mettre
en mouvement diverses usines et notamment une scierie qui
était autrefois une fabrique à papier. Le pays
avait jadis, alors que Garcin en faisait la description,
dix-neuf moulins à tan, vingt-quatre tanneries,
trois papeteries, une blanchisserie, un moulin à foulon et
une fabrique de cartes à jouer...
actuelle D 554, avenue
de Tavernes, et s'élevait en face,
au sud-est,
entre des terres agricoles.
L'ancienne plate-forme
ferroviaire et ses abords,
ont fait place à l'avenue
Jean Moulin.
Durant la saison des vœux qui, ici, durait 365 jours chaque
année, il a été demandé, en
1892, des Tramways
à vapeur entre Barjols et Saint-Maximin. Les conseils municipaux des
communes de Saint-Maximin,
Barjols, Seillons et Brue-Auriac, émettent le vœu
tendant
à la création d'un tramway à vapeur de
Barjols à
Saint-Maximin.
A dix heures, le lendemain
matin, écrit le poursuivant,
j'arrivais à la gare de Saint-Maximin. C'est
là que
l'on descendait le sac des dépêches pour Barjols...
Le train était déjà
arrêté. On jeta
sur le trottoir une poche de toile verte avec l'étiquette
Barjols...
Nous primes place aussitôt, la poche verte et moi, dans un
tilbury à peu près suspendu et
complètement
découvert. Il pleuvait... J'appris,
du conducteur, qu'il y avait 26 kilomètres de Saint-Maximin
à Barjols... Nous traversions des lieux déserts...
L'ouverture de
la ligne de Meyrargues
à Draguignan a permis aux dépêches
d'arriver
directement en gare de Barjols. Il ne restait plus, ensuite,
qu'à
les acheminer au bureau de poste :Adjudication
- Le 11 avril prochain, à 10 heures du matin, il sera
procédé, en séance publique,
à la direction
des postes, à
Draguignan, avenue Carnot, 50, à
l'adjudication de l'entreprise de transport de
dépêches
à exécuter en voiture, de Barjols-gare au bureau.
La Compagnie du
Sud-France informe que la circulation des trains est interrompue, par
suite d'éboulements, entre Varages et Barjols et entre
Barjols et Pontevès.
Cette interruption durera, croit-on, plus
de dix jours.
Le
même jour, le Petit Provençal,
possesseur d'un dictionnaire des synonymes, délayait
l'information :
Enfin, la gare
(de Marseille)
était avisée vers 7 heures, que entre
Varages et Bayols* (sic) et Bayols* et Pontevès, la voie
ferrée du Sud-France avait été
considérablement endommagée. Les
réparations, disait le télégramme,
nécessiteront une interruption de service d'au moins dix
jours.
*Barjols
Les convois parvenaient à la croisée
du "chemin vicinal ordinaire n° 5 dit de Pontevès"
qu'ils coupaient sur le probable PN 90, avant