Un repère de nivellement
scellé au mur indique
une altitude de 616,556 mètres, ce qui
fait de la gare de Brives-Charensac la plus basse de la ligne.
Hier soir (1er mai),
un terrible accident s'est produit en gare
de Brives-Charensac.
Quatre
hommes d'équipe poussaient un wagon sur la plaque
tournante, lorsqu'un
autre wagon, s'étant mis seul en mouvement, arriva sur eux.
Un des
employés, Pouzeratte Jean, eut la tête broyée entre les deux tampons.
Le malheureux, qui était âgé de 38 ans, laisse une veuve et cinq
enfants.
Le docteur Suttel a constaté le décès.
Au Conseil général de Haute-Loire, session d'avril 1902,
10 ans avant la mise en service de la gare P.-L.-M., M. Martel
expose
un projet de chemin de fer sur route
de Brives-Charensac à Saint-Julien-Chapteuil et au Monastier.
Les culées de l'ouvrage
ont été dimensionnées pour accueillir le tablier
de la ligne du Puy à Niègles-Prades,
jamais posé.
En 1964, un butoir mettait fin au court tronçon ferré du projet avorté de "Transcévenole".
Ce tronçon, celui d'un EP, ne dépassait pas les abords du pont d'Orzilhac.
Pour la Transcévenole, il avait été prévu : Un tracé commun avec la ligne
en construction de Langogne au Puy
jusqu'au delà de Brives-Charensac à 3,395 m. 42 de celle du
Puy.
au "chemin de Roumiou". Un palier
en-dessous, la Transcévenole commence à prendre ses marques.
Sur la voie verte supérieure, le
randonneur ne s'interrogerait pas sur un fait divers concernant la voie
inférieure, s'il n'avait pas lu, un jour, sur Wikipedia :
On
n'eut à déplorer qu'un seul mort sur l'ensemble du chantier :
Joseph Monteil, 39 ans, natif de Lantriac, tombé d'un échafaudage sur le viaduc de
Fontfreyde le 24
décembre 1930.
Cette affirmation paraît suspecte face à l'ampleur et à la nature des
travaux.
"Le nommé Ranc Victor, originaire de
Cayres",
aurait certainement préféré que l'information de
Wikipédia soit exacte plutôt que celle, ci-contre, du
Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 15 avril 1931.
Il
est à craindre qu'en parcourant les archives concernant la
Transcévenole, d'autres drames restent à découvrir.
à l'angle de la maisonnette de
garde-barrière du PN 4.
Le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire du 21 février 1902,
rend compte à ses lecteurs de l'enquête parcellaire en
cours dans les communes du Puy, de Coubon, d'Ours-Mons, de
Brives-Charensac pour la construction du chemin de fer du Puy à
Langogne.
Cette enquête, commencée le 14 février, se terminera le 22 au soir.
Cependant un certain nombre de
propriétaires des communes de Coubon
et de Brives-Charensac ont
inscrit leurs doléances sur des cahiers préparés
à cet effet.
Rappelons
que la commission appelée à statuer sur les
réclamations se compose de MM. Léon Faure,
A. Ravoux, Pagès et Robert, conseillers
généraux, des maires des communes
intéressées, de M. Renaudot, ingénieur en
chef de la compagnie P.-L.-M., à Paris, et de M. Monnet,
ingénieur en chef du contrôle.
Nous rejoignons Langogne par la ligne
directe qui serpente le long de la Loire.
Travail d'art et de choix, cette voie
est une source de jouissance pour celui qui, lentement, du Puy,
assaille les plateaux herbus, battus par les vents.
Encore
ici, de la véritable altitude, rien qui puisse subjuguer
l'empire des autans, rien qui attiédisse la fraîcheur
régnante.
Fraîcheur en été et
froid mortel en hiver :
Lundi soir (22 décembre),
M. Rouvier Baptiste, âgé de 58 ans, cultivateur à
Jagonas, commune de Rauret, avait pris le train de Langogne pour
rentrer à son domicile. Entre les
gares de Brives et de Coubon,
il s'affaissa tout à coup dans le compartiment où il se
trouvait.
On le descendit du train à Coubon, mais il avait
cessé de vivre.
Le docteur Latour, appelé, constata que le décès
était dû à une congestion cérébrale
causée par le froid.
Le train, qui, de courbe en courbe, parvenait aux confins de la commune de Brives-Charensac
ne s'était toujours pas éloigné à plus de 3.370 mètres de son point de départ,
La ligne de Mende au Puy (son nom à l'époque du projet)
a pour objet, ainsi que le dit le rapport de la loi du 31
décembre 1875, de faire cesser l'état d'impasse où
se trouve actuellement l'embranchement de Mende, sur la ligne de
Marvejols à Neussargues,
et
d'établir une communication transversale dans le vaste triangle de plus
de 200 kilomètres de hauteur, formé par les lignes d'Arvant à Béziers,
de Béziers à Nîmes et de Nîmes à Arvant.
En
même temps, cette ligne réunie aux voies ferrées de
Toulouse à Alby, Carmaux, Rodez, Séverac et Mende, et du
Puy à Lyon, établira une communication directe avec les
deux grandes villes de Lyon et de Toulouse, c'est-à-dire entre
la Suisse et l'Est de la France, d'une part, et la région
pyrénéenne de l'autre.
Dans le même esprit : voir loin, très loin, le randonneur
d'aujourd'hui est invité à porter le regard sur le
château de Bouzols et à
imaginer la Loire qui,
en-deçà, serpente dans le paysage.
La ligne imaginaire séparant les deux territoires se trouve
matérialisée ici
par la galerie maçonnée
de l'aqueduc voûté d'un
écoulement d'eau sans nom.
Fin avril 1910,
la construction de la ligne de chemin de fer fut ralentie très
faiblement :
Grève avortée. - Mardi soir, une
vingtaine d'ouvriers de l'entreprise Ermoglio et Chapuis, sur le lot de
Coubon
de la ligne du Puy à Langogne, se présentaient chez le
comptable de l'entreprise pour demander une augmentation de salaire.
Le comptable répondit que cette question ne pouvait être
tranchée, les chefs de l'entreprise étant absents.
Les ouvriers cessèrent
néanmoins le travail et mercredi ils débauchèrent
une soixantaine de leurs camarades.
Jeudi matin MM. Ermoglio
et Chapuis se sont rendus dans leurs chantiers et ont accordé
à leurs ouvriers une légère augmentation. Les
ouvriers ont promis de reprendre le travail dans l'après-midi.
Ces ouvrages
modestes, les plus nombreux, n'ont en aucun cas
été négligés. Le travail obscur qu'a
nécessité leur édification mérite d'être relevé.
Les grands ouvrages "d'art", visibles aux yeux de tous, encensés dans
les journaux, étaient certes le fruit d'un labeur
tout aussi rude. Mais la
sueur des ouvriers était gratifiée sur le moment et leur
fierté, intégrée à leurs souvenirs.
Il y a le labeur visible et le labeur invisible, écrivait Victor
Hugo dans les Misérables.
Grave
accident. - Lundi dernier, un
grave accident s'est produit
sur les chantiers de la ligne en
construction du Puy à Langogne, dans la tranchée du
Champ-de-Bois, non loin de Coubon.
Un ouvrier, le nommé Badiou
Jean-Mathieu, âgé de 33 ans, originaire de
Rosières, a été pris sous un wagonnet
chargé de déblai et grièvement blessé aux
jambes.
Le médecin qui l'a soigné lui a prescrit un repos d'un mois.
Les randonneurs ne se voient pas prescrire de repos même si la voie
verte leur fournit
de temps à autre le moyen d'en prendre.
Entre deux garde-corps en
rondin de bois, la voie s'appuie un instant
maçonné à 679,816 mètres d'altitude, selon le "Nivellement
Général de la France", qui a vu sonrepèreen place en 1986 mais n'a pas songé
à le photographier.
Les accidents lors de creusement de tranchée sont récurrents.
A la même date, sur la même page du même journal :
Pris sous un éboulement.
Le sieur Bernard Baptiste, âgé de 31 ans, terrassier
à la Sauvetat, travaillait dans une tranchée de la ligne en construction du Puy à Langogne,
lorsqu'un éboulement se produisit.
Voyant
le danger, Bernard voulu se garer, mais il trébucha et tomba. Un
bloc énorme roula sur lui le blessant grièvement au
ventre. Relevé par ses camarades, il
fut transporté à son domicile où il rendit
bientôt le dernier soupir.
On
contourne à distance le massif sur lequel s'était pittoresquement
assise l'abbaye de Doue, et l'on arrive dans la plantureuse vallée de
Coubon.
Cette
vallée moins large, mais plus riante que celle de l'Emblavès, est
complètement enfermée dans un cirque de montagnes superbes, portant sur
tous leurs gradins de charmantes habitations.
Dans le
bas, c'est le castel de Latour, édifice décoré par l'art
gothique à son déclin...
maçonné et voûté de l'ancienne
ligne de chemin de fer.
Les ouvrages d'art
se succèdent. La ligne compte officiellement sept tunnels, six viaducs, douze
ponts-route, trente-et-un ponts-rails et cinquante-neuf passages à
niveau.
La voie verte qui, il faut
l'espérer, ne considère pas les vélos comme des véhicules, contrairement au code la route,
poursuit sa déambulation
au sud-ouest, en faux-plat montant.
Dans une de ses dernières
réunions, la Chambre de commerce du Puy avait émis un
vœu tendant à l'accélération des trains sur la
ligne du Puy à Langogne...
Le
ministre des travaux publics, dans une lettre adressée à
nos représentants au Parlement, fait connaître que la
Compagnie P.-L.-M. a prévu, dans son prochain service...
une
accélération de 12 à 20 minutes environ de
tous les trains de la ligne de
Langogne au Puy...
La voie verte n'entend pas
faire accélérer ses emprunteurs
au travers des Barnasses.
Le train
y sautillait
un ruisseau anonyme
sur la galerie voûtée d'un
aqueduc
et, au sortir d'une courbe,
parvenait dans l'axe
de la gare de Coubon-Volhac.
De juillet 1917 à mars 1923, on retrouve au PK 8,363
une aiguille prise en talon donnant accès à un embranchement
particulier de 408 mètres de long desservant les carrières de Chairouse.
Situé à 209 m avant l’aiguille
d'entrée de la gare de Coubon et à droite de la ligne,
cet EP a été demandé par les Ponts et
Chaussées.
N° 25 - JUIN 2022 - RAILS D’AUTREFOIS
La voie verte se
déporte légèrement à gauche à la
recherche d'un emplacement sécurisé pour traverser
la rue César Franck. Soucis que n'avait
pas, à son époque, la voie ferrée encore en pleins champs.
← Sources et gorges de la
Loire ← Chemin de Stevenson ← Chemin de Saint Régis ← 3,2 Km l'Holme
Sources et gorges de
la Loire →
Chemin de Stevenson →
Chemin de Saint Régis →
Le Puy-en-Velay 6,8 Km →
← Sources et gorges de la Loire ← 7,9 Solignac-sur-Loire
Sources et gorges de
la Loire →
Brives-Charensac
→
La voie déferrée, incognito, traverse un parking et parvient à l'intersection
de la route de la Gare.
En 1915, le
train parti à
5 h 10 de la gare du Puy croisait cette route, à
niveau, à l'angle d'une maisonnette
de
garde-barrière
dont on peut douter, qu'entre temps, elle se soit effondrée toute seule,