Photos
du 01 juillet 2021 Le 15 novembre 1861 des
journaux informent leurs lecteurs
de la mise en service prochaine
d'un
embranchement PLM de Livron
à Privas.
L'année
suivante, le 21
septembre 1862, l'ouverture de cette ligne est effective.
Plus au sud,
le conseil municipal de Rochemaure se met à rêver.
Le département de l'Ardèche jusqu'ici
déshérité de toute voie
ferrée, vient enfin
d'entrer dans le mouvement imprimé dans tout l'Empire. La
ligne
de Privas à Livron et celle de Saint-Rambert à
Annonay,
sont et ne peuvent être que des tronçons d'un
intérêt local, quoique
très-considérables.
Le projet présenté par la Compagnie de la
Méditerranée d'une ligne d'Alais (Alès) au Pouzin, avec
embranchement sur Aubenas, aurait pour effet de leur donner une plus
grande importance, mais surtout de faire entrer le
département
dans cette voie de progrès industriel qui fait la richesse
d'un
pays ; faute de débouchés suffisants,
une grande
partie des denrées de la vallée de
l'Ardèche ne
peuvent être exportées. De nombreux gisements de
houille
et de minerai de fer restent improductifs alors qu'ils pourraient
donner la vie à des pays jusqu'ici abandonnés et
à
l'industrie métallurgique de nouvelles forces dans la lutte
qu'elle soutient contre la concurrence étrangère.
L'exécution de ce projet changerait l'aspect du
département. Traversé dans toute
sa partie
méridionale, il ne pourrait tarder à
l'être dans la
partie du Nord, par le prolongement de La Voulte à Givors.
Ainsi
relié avec le Midi et le Nord de la France, il en retirerait
un
avantage immense, et il ne serait pas moindre pour le commerce.
En
1862, en
effet, le département de l'Ardèchene
possède encore qu'un petit embranchement de la ligne
principalede
Paris à Lyon et à Marseille ; cet
embranchement part deLivron
dans la Drôme, traverse un bras du Rhône sur un
viaduc de 15 arches
puis le Rhône lui-même sur un pont en
fonte de 5 arches*,
*pont détruit en 1944
et reconstruit en béton
précontraint après la guerre
et dessert la gare de La
Voulte,
en Ardèche.
Un premier pas dans le département était fait.
Il
faudra attendre 17 ans, le 19
août 1879, pour
que la "ligne de
Givors-Canal au Pouzin"
vienne ici, en gare de La Voulte, croiser à niveau
la
"ligne primitive de Livron à Privas".
Cette dernière traversait le Rhône au plus court,
à angle droit, et entrait dans
un tunnel
de 664 mètres pour y décrire
une courbe et
se positionner en
descente sur la rive droite du Rhône.
En janvier
1877,
avant
même la prolongation de la ligne au nord, des travaux sont
programmés :
Construction
d'une deuxième
voie entre La Voulte et Le Pouzin
nécessitée par
l'établissement de la ligne d'Alais (à Livron), renouvellement
de la voie en rails d'acier...
Le 26
février 1877, cette
deuxième voie prolongée
jusqu'au Teil, sera livrée à
l'exploitation.
Quelque deux années plus tard, la section
de ligne de
Givors-Canal au Pouzin viendra s'y adjoindre.
...agrandissement de la gare
du Pouzin, construction
d'un abri voyageurs
au
Pouzin...
En
1865, entre Livron et Privas,
la
ligne de chemin
de fer était encore à voie unique.
Parvenu au Pouzin, le voyageur arrivant de Livron en
deuxième classe avait
déjà payé
1 franc 25. S'il se rendait
à Privas, il devait ajouter 1 franc 45.
Côté cour, le bâtiment
voyageur
et la halle aux
marchandises
étaient desservis par l'avenue
de la gare.
En
1871, le train de 8 h 10 à Livron
quittait
la gare du Pouzin
à 8 h 36
sur
une emprise
en arc de cercle, orientée au sud. Il s'engageait de suite
sur la galerie
pas encore élargie
(1877 : élargissement de tous les ouvrages d'art,
allongement des ponts
métalliques sur la route numéro 86...)
Comme cela s'est produit pour d'autres anciennes lignes
déjà
visitées : Béziers à Graissessac, Alais à Bessèges... par
exemple,
la ligne originelle de Livron
à Privas, une fois
prolongée du Pouzin à Alais ou à
Grézan, au sud, et du Pouzin à Givors-Canal, au
nord, ne sera plus considérée
que comme
un simple embranchement de la ligne de la rive droite du
Rhône.
Un
embranchement
dont, un jour ou l'autre, on finira par se passer.
La voie encore
ferrée ne peut cacher longtemps sa
misère dans une végétation pourtant
bienveillante ;
elle met fin à son existence
en se jetant dans le vide
créé par l'ablation
du tablier
métallique et des culées d'un
pont-rail naguère dressé au-dessus de la "voie communale N° 20".
Sur un espace chamboulé par le déplacement de la nationale
à l'arrière de la maison de garde,
sans nuire à l'érection d'un rond-point,
un
parterre de voie
ferrée
fait fleurir
deux
wagons dans
une
orientation qui leur est propre. Il est vrai que l'orientation
présente peu d'importance pour des wagons
du CFD,
réseau du Vivarais à voie
métrique. Ils
auraient eu du mal à rouler entre les rails
d'1,435 mètre
d'écartement de la ligne PLM de Livron à Privas.
La
voie douce
reprend pied sur la plate-forme de la voie
déferrée,
ouvre tout grand son emprise à la faune local et
l'empêche d'aller plus loin.
Chers usagers de la voie de la
Payre
La
Communauté d'Agglomération Privas Centre
Ardèche, la Mairie du Pouzin,
la Fédération de Chasse de l'Ardèche
et l'ACCA du Pouzin œuvrent
ensemble pour limiter les nuisances causées par le grand
gibier et
garantir ainsi sa protection.
En effet, de grands gibiers (sangliers
et chevreuils) traversent régulièrement la voie
douce ainsi que la
RD 86 pour se rendre dans la Plaine agricole du Pouzin.
Ces traversées présentent des dangers routiers
avec des risques de collisions.
Ils
peuvent apporter des nuisances aux riverains et causer des dégâts importants aux
cultures. Il convient
donc de limiter l'ensemble de ces nuisances par une solution
adaptée.
La proposition d'action
La seule solution valable est de limiter la traversée
au-delà de la voie
de la Payre. La configuration du terrain
permet l'installation aisée d'une clôture
électrifiée empêchant le passage des
animaux.
Ainsi, ils n'auront plus accès à la
RD 86 et
à la plaine agricole.
Vous reconnaîtrez aisément cette clôture
grâce à ses petits panneaux jaunes.
Les éventuels poissons d'un ravin anonyme ne sont pas
concernés par la clôture.
ni l'hydrocution sous le dalot de la voie
déferrée.
Cependant, afin de limiter au maximum les
désagréments
éventuels pour les usagers, l'électrification de
la
clôture n'est activée qu'aux horaires de passage
nocturne
des grands animaux.
Le train 836 a déraillé
au kilomètre
642,500, par
suite d'un éboulement. Le mécanicien et un
voyageur ont
été légèrement
blessés.
Le
journal "Le
Radical" du 20 mars 1891, ne situe
pas le lieu du déraillement mais décrit
à sa manière l'accident : Mercredi soir, un
éboulement
considérable intercepta la ligne de Privas à
Livron,
entre Saint-Lager-Bressac et le Pouzin.
Le train de voyageurs n° 826, parti de Privas
à sept
heures quarante, est venu heurter les masses de terrain et a
déraillé tout entier.
La locomotive a
roulé dans le
fossé voisin, mais les chaînes s'étant
brisées, les voitures restèrent sur la voie. Les voyageurs
étaient très peu nombreux, un seul a
été contusionné.
La
voie
déferrée vire à droite le long de la partie
émergente
d'un
haut mur de soutènement maçonné en
bordure de l'ex-N 86,
en contrebas des Mottes.
Privas, 27 février
1892 -
Ce
matin, le train de voyageurs partant de Privas à cinq heures
trente-cinq a passé sur le corps de M. B., rentier, habitant
Lavoulte, ancien boulanger, âgé de cinquante
à
soixante ans.
Les facultés
mentales de M. B. étaient affaiblies ;
il s'était posté près du petit pont
qui se trouve au km 643
entre
Saint-Lager-Bressac et Pouzin ; le conducteur du train et le
mécanicien
sont descendus pour ramasser le corps réduit en bouillie,
les jambes
seules étaient intactes.
voûté,
abritait la
voie communale N° 20, ou son prolongement, vers une
ferme.
Le
"chemin des Chênes" dessert principalement, aujourd'hui,
l'hôtel restaurant "La Cardinale".
Au sortir de l'ouvrage,
la
voie douce
se remet,
sur deux bancs,
des émotions transmises par l'ancienne plate-forme
ferroviaire.
La rivière
Payre prend sa source sur les pentes du plateau du Coiron.
Elle a
creusé le massif calcaire des Grads là
où la
roche est la plus tendre : l'érosion a fini par
former des
gorges.
Par
suite d'une crue subite des tous les cours d'eau, les voies
ferrées
sont inondées, obstruées ou emportées
sur plusieurs points de la ligne
du Pouzin à Livron et à Privas. Aucun
train ne peut plus circuler depuis midi. Aucun transbordement n'est
possible pour le moment. Au point
kilométrique 643/650, sur
une
longueur de 300 mètres
le ballast est
emporté.
L'interruption de circulation sur ce point sera de longue
durée.
Les
intempéries et les accidents de personne ne sont pas les
seuls motifs de retard des trains.
Le Messager du Midi
reste vague sur le lieu de la panne, mais il rapporte que le 29 avril
1886, le train venant de Livron eut plus d'une heure de retard
à
son arrivée à Privas
par suite d'une avarie
survenue sur sa machine entre
le Pouzin et Saint-Léger-Bressac.
Une locomotive demandée aussitôt par
dépêche,
est venue à toute vapeur de Livron, pour conduire
jusqu'à
Privas le train en détresse.
La vallée du Rhône est une plaine agricole qui
s'étend du sud de Lyon à la Camargue. A
l'origine, il
s'agit d'un bassin sédimentaire constitués
majoritairement de dépôts calcaires. Le
Rhône s'est
creusé un passage dans les roches les plus tendres,
sculptant le
relief en vallée.
Ici, précisément, les monts bordant le
Rhône
forment un
ruban "collinéen", entrecoupé lorsque des
rivières
affluent vers le Rhône, comme la Payre.
Baix : Capitale de la
poire ?
En
1911, pour contrer l'inondation de ses cultures un agriculteur a
l'idée
de planter des poiriers, arbres fruitiers qui résistent bien
aux crues.
La production étant au rendez-vous, de nombreux baixois vont
suivre son exemple, et les poiriers se multiplient
dans la plaine, notamment la
variété Williams. Baix est
surnommé "capitale de la poire".
Dès 1862,
première année de l'exploitation, la ligne
Livron-Privas transporte :
en minerai,
de
Privas :
au
Pouzin 119.400 t. ;
à La Voulte 34.600 t. ;
à Livron 21.700 t. ;
en combustibles,
de
Livron :
au Pouzin
66.200 t. ; à La Voulte
39.000 t. ;
en fonte,
à Livron :
du Pouzin
50.200 t. ; de La Voulte 20.600 t.
Deux garde-corps en bois
protègent, de part et d'autre de la voie,
Construite
pour des
raisons industrielles, la
ligne Livron - Privas fut
néanmoins
rapidement ouverte au transport des voyageurs et connut un
véritable engouement auprès des usagers
à la
veille de la première guerre mondiale.
Le
trafic voyageur démarre dès le 1er mars 1862.
Dans un
premier temps, six gares, puis sept, jalonnent le tracé de
la
voie : Livron, La Voulte, Le Pouzin, Saint-Lager Bressac,
Chomérac, Alissas et Privas.
L'agrandissement
de la station de
Saint-Lager-Bressac et
la construction d'une annexe aux passages à niveau
numéros
3, 5, 11, 14, 16 et 17 datent de 1877.