Tous les convois ne se présentaient pas aussi normalement en
gare.
Quatre ans plus tôt :
Le train partant de Mauriac à 10 h 55 du
matin a déraillé,
samedi, à la gare
de Sourniac,
dans les circonstances suivantes : Deux vaches s'étant
égarées sur la
voie et le
train arrivant toute vitesse
avant
qu'on ait pu les ramener dans le pré
où elles paissaient, ces
animaux ont
été renversés. L'une des deux a
été
littéralement broyée ; la
deuxième a
été blessée seulement. Le choc a
été
si violent que la locomotive est sortie de sa voie, et ce n'est
qu'après un retard d'une heure environ que le train a pu
reprendre sa marche. On n'a heureusement aucun accident de personnes
à regretter.
La gare de Jaleyrac-Sourniac,
ses locomotives de passage et son personnel étaient aussi
concernés par
des affaires brûlantes.
Un incendie qui aurait
pu prendre des
proportions considérables,
s'est déclaré samedi dans la
propriété du
Comte de Sartige, près de la gare de
Jaleyrac-Sourniac. Le feu a
été éteint grâce au concours
dévoué du personnel de la gare de
Jaleyrac-Sourniac, accouru en toute hâte sur les
lieux du
sinistre. Plusieurs hectares de bois, de bruyères ont
été la proie des flammes.
Samedi un incendie a
éclaté dans un bois, près de la
station. Les
dégâts sont peu importants grâce
à
l'intervention de MM. Simon, chef
de station ; Garnier,
garde-champêtre ; Ferrif, Fialeix, Dufayet et
Pinson, chef
d'équipe.
Un incendie de broussailles
provoqué par la machine d'un train s'est
déclaré
en gare de Jaleyrac.
Un
hectare et demi d'herbes sèches et de
broussailles ont été
brûlées. Il a fallu
deux heures d'efforts pour l'arrêter à
l'entrée des
bois de Sourniac et d'Embranac.
Heureusement, la gare de Jaleyrac-Sourniac
n'était pas dépourvue d'eau.
Dix kilomètres en rampe de 25 depuis Vendes imposaient une
prise d'eau en gare de
Jaleyrac-Sourniac.
L'usine élévatrice était
située à
moins de 400 m. au nord-ouest du BV, dans le vallon de la Betelle, en
aval du Moulin de Sourniac.
puis au pied d'une habitation du hameau, où, fin octobre
1897, une
chèvre appartenant à M. Fialeix a
été tuée par le train qui passe à
Bourianne ; un
âne qui se trouvait aussi sur la voie
a
disparu et n'a pas encore été retrouvé.
d'une voie verte aménagée par le "Pays
de Mauriac",
aidé par la "région
Auvergne-Rhône-Alpes".
Jadis, c'est Louis Bonnet qui favorisait le transport dans ces contrées
mais il le réservait aux auvergnats
émigrés à Paris.
Les trains Bonnet - 1929
Le front
collé à la vitre humide du compartiment,
Léon regardait
défiler les poteaux télégraphiques, en
essayant de se remémorer les
vieux problèmes du Certificat d’Etudes : "sachant que deux
poteaux
sont espacés de cinquante mètres, et que l'on
compte trois secondes
entre deux poteaux, le train roule à la vitesse de
… 60 kms à l'heure." En
cette fin du mois d'août 1929, il regardait sans voir, le
paysage
défiler sous ses yeux. Ce temps de congé au pays,
s'était déroulé
tellement vite. Il se remémorait pour la
énième fois son voyage vers le
pays.
C'était
sa première année de travail à Paris.
L'éloignement avait pesé trop lourd. Le temps des
moissons venant, il
savait qu'on comptait un peu sur lui à la ferme
familiale de Prunet. Il
ne pouvait pas ne pas en être, et il avait demandé
son mois de congé à
son patron.
A l'angle de la maisonnette
de garde-barrière du PN 332,
le train croisait à niveau le chemin
reliant la
départementale N° 38
au hameau d'Encharmes. Léon
avait entendu dire par des compatriotes, que le
journal régional "L'Auvergnat de Paris", qui
siégeait dans la
capitale, avait obtenu des compagnies de chemin de fer
privées, des
billets à prix réduit pour ceux qui descendaient
au pays. Il n'était
pas très fortuné et cela lui convenait bien.
"L'Auvergnat de
Paris" était un journal qui avait été
fondé en 1882, par Louis Bonnet,
un auvergnat parisien natif de Vic-sur-Cère, dans le Cantal.
Implanté à
Paris, boulevard Beaumarchais, quartier de la Bastille, aux limites des
11ème et 12ème
arrondissements, il se trouvait au cœur de la colonie
auvergnate émigrée. Le but du journal
était de maintenir un lien entre
la solitude de ces émigrants expatriés, et le
pays auquel ils étaient
tant attachés. Ils y trouvaient des nouvelles locales, et un
certain
soutien moral et domestique...
Car
Louis Bonnet offrait plus que
des nouvelles régionales. Militant socialiste actif, il
avait avant
l'heure, créé au travers de son
hebdomadaire, un véritable bureau
d'aide sociale pour ses compatriotes, proposant des consultations
juridiques, une aide dans les contentieux, des assurances, un comptoir
de vente de linge domestique, des réductions chez certains
commerçants,
médecins et dentistes.
C'était un organe régional sans
équivalent. Très vite, Louis Bonnet comprit
l'urgence de favoriser, à
bon marché, les visites au pays, de ces parisiens par
nécessité.
Pour
soutenir leur moral, d'abord, mais aussi parce que cette colonie
auvergnate risquait de se couper définitivement de ses
origines,
entraînant l'érosion de l'esprit corporatif des
auvergnats de Paris.
Les
transports ferroviaires se partageaient entre Compagnies
privées, dont
entre autres, la
Compagnie Paris/Lyon/Marseille, reliant Paris Gare de
Lyon au Midi, en passant par Clermont Ferrand, et la Compagnie
d'Orléans, reliant Paris Gare d'Austerlitz au Midi, en
passant par
Limoges et Brive.
Le journal regroupait non seulement les
originaires des départements d'Auvergne, mais aussi ceux du
Lot, de
l'Aveyron et du Tarn.
La voie verte se met en
communication avec le "lotissement d'Encharmes"
Fort de cette représentation, Louis Bonnet avait
obtenu de ces deux Compagnies, des conditions très
particulières : 40 %
de réduction sur les billets, et 30 kilos de bagages
possibles (ce qui
était très apprécié pour le
retour sur Paris ! ).
A dates fixées
d’avance, ces transports spéciaux
réservés aux auvergnats, desservaient
en direct, aller et retour, l'Auvergne par Clermont et Aurillac,
l'Aveyron par Rodez, l'Aubrac par St-Flour, et descendaient jusque sur
Albi...
C'était des trains de nuit, qui une fois aux portes de la
région,
s'arrêtaient dans chaque commune traversée. On
comptait ainsi 31
arrêts, entre Bort les Orgues et Vézac…
Ces trains étaient devenus si populaires qu'ils furent vite
surnommés "les trains Bonnet".
sur lesquels des bovins avachis dans l'attente, vaine, du passage de
l'ombre d'un
train,
ruminent le sort (peut-être) moins envieux de leurs
ancêtres.
En 1943, la Société Nationale des Chemins de Fer
a projeté de construire, en amont de la ville
de Bort, un barrage sur la Dordogne, qui lui assurerait
l'énergie nécessaire à
l'électrification d'une partie de son réseau.
Le
3 octobre 1946 le journal l'Aurore titre : Le barrage de Bort
sera terminé La construction du
barrage de Bort entraîne la rupture de la ligne
Montluçon - Aurillac entre Bort et Eygurande.
Ce que voyant, 250 communes de la Corrèze, du Cantal, et du
Puy-de-Dôme, auxquelles la suppression de cette ligne causait
les torts les plus graves dans leur économie,
menacèrent de faire la grève de
l'impôt, voire de recourir à la violence.
Les pouvoirs publics
s'étant engagés à reconstruire la voie
noyée, au-dessus de la vallée, tout est
arrangé.
Les travaux en cours sont déjà très
avancés.
Les travaux "avancés" pour calmer les contestataires
comportaient le percement d'un tunnel de 6,628 kilomètres
entre le pied du barrage et le hameau de la Fourcherie.
Le
30 septembre 1955, les travaux furent arrêtés pour
raisons financières, trop grande proximité entre
l'assise du barrage et le tunnel, infiltrations diverses...
A cheval sur la frontière communale du Vigean et de Mauriac,
les trains s'en allaient
couper à niveau la N 122,
actuelle D 922,
avenue de Clermont,
à l'angle de la maisonnette
de garde-barrière du PN 334.
UTM :31
T 448536 5007928 La
voie verte du Pays de
Mauriac prend fin et invite ses utilisateurs cyclistes
à se porter en direction de Mauriac-centre et de Val Saint
Jean.
Il faut courir
à l'autre bout du département pour
découvrir Mauriac. Une toute petite ville au milieu des
pâturages et des bois. Une toute petite ville qui a, elle
aussi, un très vieux passé. (Il n'y a pas de
nouvelles riches parmi les villes d'Auvergne.) Grégoire de
Tours veut que se soit près de Mauriac qu'Attila
- fléau des rats - et
Mérovée se soient livré bataille. En
tout cas, c'est à Mauriac que Théodechilde, fille
de Chlodwig, fonda un monastère. Prise par les Anglais en 1357,
pillée, brûlée pendant les guerres de
religion, la petite ville a eu sa part de désastres et
d'horreurs. Elle a bien droit au repos dont elle jouit maintenant.
Quelques grandes foires donnent à Mauriac une
activité périodique et suffisante. La magnifique
église romane de Notre-Dame des Miracles retient les
touristes avertis.
Enfin on a rendu à Mauriac son sous-préfet que
certain décret, au temps des restrictions administratives,
lui avait arraché.
Mauriac tient
à son sous-préfet.
Onze
ans plus tôt, en
juillet 1910, le train parti à
20 h 33 de Paris-Orsay, passé à 10 h 49
à Bort,
pénétrait
sur
l'emprise
de la gare de Mauriac le long d'une remise
pour 4 voitures
fut inaugurée dans le cadre de l'ouverture de la ligne de
Miécaze à Mauriac, le 21 décembre 1891.
La ville était maintenant reliée à
Aurillac.
Un an et demi
plus tard, le premier juillet 1893, la ligne en provenance
d'Eygurande-Merlines arrivait enfin à Mauriac et
était inaugurée par
M. Viette, ministre des
Travaux publics.
Arrivé à trois
heures, le ministre
était accueilli par la municipalité, le Conseil
général, les chefs de service
départementaux. Après les
présentations tout ce beau monde se rendit à la
sous-préfecture où le ministre distribua des
médailles.
La ligne réduite de "Bort à Miécaze", par suite de la construction du
barrage, a fermé le 2 juillet 1994.
Côté cour,
au
fil du temps, le bâtiment voyageur
s'est élargi, les chevaux des omnibus
se sont réfugiés sous les capots
des
automobiles,
sous le regard amusé des générations
de clients du café de la gare.
La
gare de Mauriac se situait à peu près
à
égale distance d'Eygurande-Merlines et d'Aurillac. Il
s'avéra judicieux d'y créer un point
de remisage,
d'abord
à trois, puis à six travées, pour les
locomotives
des dépôts d'Ussel et d'Aurillac, puis
ultérieurement de Bort.