Les habitants des
communes de Moulin-Mage, Barre, Nages, La
Salvetat ont demandé la création d'une station à Moulin-Mage.
Aujourd'hui la
Compagnie prend
prétexte
de cette regrettable omission pour demander :
ou que la station du Moulin-Mage soit construite à la condition que soit supprimée la station de Gijounet, ou que le Département prenne
à sa charge les frais de construction.
Or, vous avez
dit que vous
n'entendiez pas supprimer la station de Gijounet et votre Commission
vous
propose de maintenir cette décision.
En 1910,
avant l'ouverture de cette section de ligne, le Conseil général parle
de "station" de Gijounet.
En 1964,
2 ans après la fermeture de la ligne, les photos aériennes montrent un
petit bâtiment à côté de l'abri de la halte. Quand a-t-il été construit
là ?
L'importance de l'emprise aurait-elle rapport avec un projet de station finalement
rétrogradé en halte ?
A l'heure d'aujourd'hui,
l'emprise
de la halte de
Gijounet est occupée par une salle des fêtes,
"buffet de la
Gare",
un parking, un boulodrome et une aire
de repos et
de détente.
La "gare" de
Gijounet
abrite diverses informations dont une liste des arrêts, haltes et stations de la ligne ainsi que la marche des trains...
pour
l'année 1912
Castres
Murat
4 20
Gare du Midi
6 35
15 10
Moulin-Mage
4 41
Albinque
6 52
15 27
La Trivalle
4 55
Les Salvages
7 09
15 44
Lacaune-les-Bains
5 17
Roquecourbe
7 19
15 54
Lacaune-les-Bains
5 32
14 06
Lacazallé
7 28
16 03
Gijounet
6 00
14 34
Laparayrié
7 57
16 32
Pierre-Ségade
6 24
14 58
Vabre
8 29
17 04
Lacaze
6 47
15 21
Sénégats
8 57
17 32
Sénégats
7 03
15 37
Lacaze
9 18
17 53
Vabre
7 37
16 12
Pierre-Ségade
9 50
18 25
Laparayrié
7 57
16 32
Gijounet
10 06
18 41
Lacazallé
8 23
16 58
Lacaune-les-Bains
10 38
19 13
Roquecourbe
8 34
17 09
La Trivalle
19 53
Les Salvages
8 43
17 18
Moulin-Mage
20 08
Castres Albinque
9 00
17 35
Murat
20 27
Gare du Midi
9 07
17 42
CASTRES-DEPOT MIDI ALBINQUE
Crabié
Les Salvages ROQUECOURBE
Lacazalié
Provinquières-Lacrouzette
Thouy-Millésime LAPARAYRIE LE BOUISSAS VABRE
Crouzigues
La Razigade
Sénégats
Ganoubre LACAZE
Longuesep
La Combalié VIANE-PIERRE-SEGADE
Les Passes Gijou Gijounet Landissou Carausse Recousinez LACAUNE Le Thioys Laucate La Trivalle Caylus MOULIN MAGE Le Plo MURAT-SUR-VEBRE
Au sortir de l'emprise de la
halte de Gijounet,
la voie déferrée ouvre une fenêtre sur le village.
Le train, qui repartait à destination de Lacaune, via les arrêts de
Landissou (1935
- 36) et de Carausse,
Gigounet, situé à l'est, sur la rive opposée de la rivière.
1954
Aux
manettes de l'autorail Verney n° 5 en route pour Lacaune, le
conducteur
Rastoul vient de dépasser la halte de Gijounet. Courbe à droite, la
voie s'enfonce dans une tranchée, courte ligne droite, Rastoul accélère
jusqu'à 30 km/h.
Sortant à une vitesse
insolente de la courbe suivante, un
lorry vide se précipite vers lui. Rastoul bloque ses freins, mais le
kamikaze s'encastre sous l'autorail dans un affreux bruit de tôle
froissée et de ferraille tordue.
Que s'est-il
passé ?
Ce 16 juillet 1954
à 9 heures et demie, le cantonnier Mouret et l'auxiliaire Durand
sortent du tunnel de Lacaune, attelés à un lorry. Ils l'ont poussé
depuis la gare sur 500 mètres dans une légère rampe, et comme, en plus des
outils, le petit véhicule est chargé de six traverses, les deux hommes
ne sont pas mécontents d'avoir atteint le sommet de la rampe.
A
partir d’ici, la ligne descend à peu près sans arrêt sur plus de 10
km ; le lorry va devenir léger à leurs épaules. D'ailleurs les
deux
compagnons ne vont pas si loin : on leur a confié un chantier, un
peu
avant Recousinez, au p.k. 58,500 pour être exact, à moins d’un
kilomètre de là.
Mouret ni
Durand ne sont plus des gamins depuis belle
lurette, ils savent que dans ce métier, pour tenir le coup, il faut
s'économiser. Durand se juche sur les traverses, Mouret arrange une
planche sur les ridelles du wagonnet pour pouvoir s'y asseoir en
gardant la commande du frein à portée de la main, et le lorry s'ébranle
tout seul, bien tranquille.
Pas si
tranquille que ça, en fait, parce
que la pente de 30 ‰ dans laquelle ils sont maintenant engagés a tôt
fait d'entraîner le véhicule à une vitesse inquiétante. Mouret se
penche pour empoigner la manivelle du frein et le voilà cul par-dessus
tête au milieu de la voie, pendant que le lorry s'éloigne en continuant
d'accélérer.
Mouret se relève aussitôt en hurlant : "Freine !
Freine ! " à Durand. Seulement, le copain, pour passer de l'avant
à
l'arrière du wagonnet, il faut qu’il enjambe les traverses.
Sitôt
debout sur le lorry qui tressaute sur les joints des rails, un grand
pas par-dessus l'obstacle, le soulier à la semelle cloutée glisse sur
le platelage métallique, le voilà à son tour dans l'herbe du bas-côté,
et le wagonnet qui file tout seul dans la descente.
Cours que je
cours ! Peine perdue, ils sont là tout bêtes et tout essoufflés au
milieu de la voie, et le lorry Dieu sait où...
A cette heure, en plus de Dieu, le conducteur
Rastoul et les passagers de l'autorail Verney
n° 5 savaient où se trouvait le lorry fugueur.
Dans une courbe de la voie verte,
un chemin "interdit au public",
dessert un bassin de l'usine hydroélectrique de Combe Fumade.
En provenance d'un
barrage de prise d'eau sur le Gijou, un
canal d'amenée d'environ 900 mètres de long présentant une
section rectangulaire de 1,55 mètres de
large pour 1,22 mètres de hauteur, abreuve
un bassin de mise en charge d'une conduite forcée, équipé d'un vannage automatisé régulant le
débit d'alimentation d'une turbine et d'un déversoir de surverse vers
le Gijou.
1893
LACAUNE.
- Voie ferrée. - Les ingénieurs sont montés
cette semaine à Lacaune pour commencer les études
de la ligne de chemin de fer à voie étroite
de Castres à Murat.
Ces études seront bientôt
terminées et le jour n'est pas loin peut-être où une Société
financière entreprendra les travaux.
En attendant, nous
nous permettrons de demander à MM. les ingénieurs
s'il ne serait pas possible, tout en évitant les fortes dépenses,
de pratiquer un tunnel de Gijounet à la ferme
connue dans les cartes sous le nom de Landissou,
et de faire passer la ligne de Burlats à
Roquecourbe, par Malrieu et Cambon en faisant une
tranchée entre ces deux points.
On abrégerait ainsi
de près de 6 kilomètres le trajet de Castres
à Lacaune. Les dépenses d'ailleurs qu'on éviterait
en suivant ce tracé suffiraient, croyons-nous, pour accomplir ces
deux travaux d'art.
parfois caché par les parois d'une tranchée, la voie remonte la vallée du
Gijou.
1908
Commission
des Pelouses et Forêts
Dilapidations
et reconstitutions forestières.
La
lutte pour la conservation de notre
domaine forestier et son extension se poursuit sur tous les terrains,
chaque jour plus ardente.
Au
fur et à mesure que le mouvement de
restauration forestière se dessine avec plus de netteté dans le
Parlement et se développe dans le pays avec une intensité de plus en
plus marquée, les coupeurs d'arbres redoublent d'activité pour mettre
partout où ils peuvent, la main d'abord, la hache ensuite, sur nos plus
beaux massifs...
Il
semble que beaucoup en aient par avance l'intuition, si l'on en juge
par les plantations entreprises un peu dans toutes les régions sur les
terrains communaux. A côté et en regard du martyrologe des forêts, on
éprouve quelque consolation à voir s'allonger chaque jour la liste des
nouveaux boisements en voie de constitution...
Par
contre, et comme contraste affligeant, déplorons la
résistance aveugle d'une commune du Tarn, dans la montagne
Noire, la commune de Gijounet,
à qui la Compagnie des chemins de fer
départementaux
avait offert une somme de mille francs pour commencer le reboisement de
ses communaux, et qui a refusé ce don, préférant garder sa montagne
dénudée pour y faire paître quelques brebis !
Le
Touring-Club a répondu par l'envoi du Manuel de l'Arbre, et le maire a
remercié. Sans doute, remerciement n'est pas résipiscence ! mais c'est
peut-être un commencement.
"Se
contenter de peu et savoir attendre", est la devise du sage. Faisons
comme lui.
surplombe la
départementale 81, qui, quelque 30 mètres au-dessous,
traverse, sur un pont à deux arches, le
Gijou
et le canal d'amenée.
En 1907,
alors que le Petit Train ne dépassait pas encore la gare de
Pierre-Ségade, c'est par la "route" que les voyageurs finissaient
d'atteindre Lacaune et ses bains réputés.
1907
LACAUNE
Entreprise
du courrier
F.
Cabroi, notre compatriote, s'est chargé du transport des voyageurs de
la gare de Viane à Lacaune et vice-versa de Lacaune à Viane,
moyennant 1 franc par personne.
Il doit à chaque
train disposer de 20
places pour les porteurs de billets de la compagnie et même d'un plus
grand nombre si celle-ci le réclame.
C'est
une grosse entreprise qui pour tout autre ne serait pas sans aléa, car
deux voitures devront en même temps être
en mouvement, l'une
pour prendre les voyageurs aussitôt à leur arrivée en gare, et l'autre
pour apporter au train ceux de Lacaune.
Mais
Francil s'en tirera avec honneur. Nous lui souhaitons un plein succès
et de belles recettes.
En 1911,
entre Lacaune et Pierre-Ségade, c'est par le train que l'On excursionne.
Jeudi, onze
heures du matin, notre gare (Lacaune) présente une animation inaccoutumée. Des
cris joyeux, des rires bruyants fendent les airs...
Pauline par-ci... Sidonie par-là... vite Marthe... elle va
manquer le train... Mon Dieu cette Pauline, toujours la même plus
qu'une minute, et le mécanicien n'attend personne.
Un "la voilà"
retentit et Pauline essoufflée, rouge comme le coquelicot de la
chanson, le chapeau en bataille toutes plumes au vent, arrive en
tempête. Dix mains se tendent on la hisse dans le wagon... ça y
est
!... complet ! Le trainsiffle et s'ébranle au milieu dès
"Ah" joyeux.
C'est
le patronage des jeunes filles Lacaunaises qui vont en excursion.
Elles sont plus de trente jouvencelles de toute profession, depuis la
petite ouvrière qu'un travail trop intense a fatiguée, jusqu'à la
brodeuse de
condition aisée à qui la vie semble plus douce. Aussi quelle variété
dans les atours, quelle gamme merveilleuse dans les couleurs.
Celle-ci
est casquée d'un Chantecler, celle-là d'une cloche à plongeur,
l'une d'une cymbale annamite, l'autre d'un abat-jour empire : il y
en a pour tous les
gouts et toutes les nuances, depuis le Napoléon jusqu'au Polo
dernier
cri. Sur les physionomies rayonne la même joie de vivre et de se
trouver
unies dans un même amour fraternel... Pierreségade
- le bataillon descend de voiture, et l'excursion commence. On emmène
pour être de la fête, celle qui a laissé à Lacaune avec le parfum
de ses vertus le souvenir ineffaçable de son dévouement : la mère
St-Salvy. Elle avait appris jadis le "b à ba" à ces grandes filles
d'aujourd'hui. Quel bonheur pour les élèves de passer quelques heures
avec
leur ancienne maîtresse, et pour la maîtresse de voir s'épanouir dans
ces cœurs de 20 ans le bon grain qu'elle y sema dans l'abnégation et
le sacrifice.
Aux ateliers de basserie, on ne sait ce
que l'on doit le plus
admirer, du zèle éclairé du pasteur, ou de la correspondance si
parfaite des habiles ouvrières...
On
escalade le rocher de Viane et de là nos montagnardes
jettent aux échos du vallon leur plus beau cantique à la Reine du
ciel. Les voilà maintenant dans les prés ; les mains s'emplissent
de fleurs printanières et après plusieurs heures de course folle on
s'arrête près d'un gai moulin sans souci.
Et
tandis que les "tic tac"
s'égrènent doucement, que le ruisselet caquette sur les cailloux, nos
promeneuses font la dinette assises sur le gazon verdoyant
tout piqué de pâquerettes blanches... C'est délicieux ! Le café est
servi
!... puis une fois n'est pas coutume, une petite rincette qui
estompe sur les joues un peu de vermillon.
Et
sur ce l'excursion
recommence jusqu'au soir, jusqu'à ce que l'étoile du berger
ait piqué
son clou d'or au fond du ciel ; jusqu'à ce que là-bas dans le
versant, deux yeux tout à coup s'allument et s'avancent.
C'est le train
de nuit qui va ramener au nid
paternel cette jeunesse envolée. Le voilà ! en voiture pour Lacaune
!... à toute vapeur vers les "douces montagnes, pays de nos
amours".
Gijounet... Gourp
Fumant...
des tunnels,
des viaducs, des ponts... - Lacaune-les-Bains, tout le monde
descend de voiture !... - Mon chapeau, mon ombrelle, mon
écharpe... les
paniers... ça y est ! Bonsoir... A dimanche !... Et tout ce petit
monde se quitte radieux. Sur le quai de la gare les mamans sont
heureuses de voir leurs filles. Elles remercient de tout cœur ceux et
celles qui se dévouent...
Dans le train de nuit pour Lacaune, les jouvencelles et mère St-Salvy n'ont
peut-être pas aperçu 10 octobre 2009
les travaux du barrage de Gourp
Fumant,"construit en
1911 et destiné à
l'électrification de Lacaune, Viane, Gijounet par la centrale construite en aval".
Les voyageurs
d'aujourd'hui,
devant fournir leur propre moyen de transport, disposent de deux bancs
en surplomb, décalé, de l'endroit.
a) LIGNE
DE CASTRES A MURAT (SECTION DE
PIERRE-SEGADE A MURAT).
Les
travaux continuent sur la partie de ligne comprise entre Pierre-Ségade
et Lacaune sur une longueur de 13 kilomètres environ.
Les
terrassements sont à terminer entre les points 5 k. 3oo et 9 k. 200.
Tous les petits ouvrages d'art sont exécutés ; le viaduc de Gourpfumant
est à terminer, ainsi que les souterrains
de Gourpfumant et Costefer...
Les travaux du souterrain
de Gourpfumantn'ont visiblement pas été achevés en 1910.
...1910
La pose de la voie
est commencée sur les parties où la plate-forme est
terminée. Il est à espérer, si le temps le permet, que la ligne pourra
être livrée à l'exploitation, entre Pierre-Ségade et Lacaune, vers le
milieu de l'année courante.
permet à la voie de revenir sur le territoire de Gijounet.
Les deux arches du viaduc de
Landissou supportent
un tablier de 40 mètres.
Le petit Train, maintenant sur la terre ferme, virait au creux d'une courte
tranchée.
1906
LACAUNE
Procès
La
commune voyant que les travaux du chemin de fer de Castres à Murat
s'arrêtaient à Viane, vient d'intenter un procès au département.
Elle demande la continuation de la ligne ou le remboursement
des 100,000 francs qu'elle a donnés pour la
ligne.
Tout
le monde approuve la conduite de la commune car il
est inadmissible qu'après avoir souscrit et versé une
si forte somme elle ne puisse pas jouir du chemin de fer. Elle ne
se serait certainement pas engagée si elle n'avait dû en
bénéficier.
Que va-t-il en résulter ?
Le
voici : le département,
par suite de l'impéritie de ses
administrateurs républicains, va être obligé de voter de nouveaux
millions pour l'achèvement de la ligne, et nous, malheureux
contribuables, nous allons être forcés de fouiller encore nos poches
vides.
En attendant, la ligne court le risque de ne pas arriver à Lacaune avant dix ans.
Par
un arrêté en date du 20 de ce mois, le Ministre des Travaux publics a
mis la Compagnie des chemins de fer départementaux du Tarn en demeure
d'avoir, dans certains délais, à remplir diverses formalités, produire
les projets et exécuter les travaux nécessaires pour terminer les
lignes qui lui ont été concédées.
Faute
pour la Compagnie de se conformer aux dispositions de l'arrêté
ministériel, elle encourra la déchéance.
Cette
décision du Ministre des Travaux Publics donne satisfaction au Conseil
Général, qui a demandé la déchéance de la Compagnie.
V.
F. I. L : Ligne... de Castres à Murat-sur-Vèbre. - Arrêts facultatifs. - Création à titre
définitif.
Conformément aux
vœux des populations, j'ai autorisé la création,
à titre provisoire, des arrêts facultatifs suivants : ...
3°)
Arrêt facultatif de "Landissou" au P. K. 54.000
de cette
dernière ligne. Vous
voudrez bien trouver au dossier les requêtes par lesquelles la Société
des V. F. D. M. demande le maintien, à titre définitif, des arrêts
sus-désignés. M.
l'Ingénieur en Chef du contrôle émet un avis favorable à ces requêtes,
et rappelle que les arrêts en question n'ayant donné lieu à aucune
installation spéciale, leur création n'est pas soumise à l'enquête
prévue par les articles 18 et 19 du décret du 19 décembre 1917.
D'autre
part, aux termes de l'article 9 du cahier des charges annexé à la
convention d'affermage, ils vous appartient, d'accord avec la Société
fermière, de reconnaître la nécessité de la création de nouveaux arrêts
et d'en arrêter l'emplacement.
J'ai
l'honneur, en conséquence, de vous proposer de bien vouloir
décider la création à titre définitif :
...
2°)
de l'arrêt facultatif... de
"Landissou" au P. K. 54,000 de la ligne
de Castres à
Murat-sur-Vèbre.
le chemin de
Landissou qui à l'est plonge vers le Gijou puis remonte à l'ouest
s'embrancher à la D 81.
Les autorails repartaient en tranchée.
1907
LACAUNE
Chacun
ses affaires
La
Compagnie des chemins de fer départementaux fait
ses affaires et elle a raison. On avait
pourtant prétendu le contraire.
C'est pour ce motif
d'insuccès non prévu ou plutôt de dépenses
trop grandes qu'elle se faisait tirer l'oreille pour entreprendre
le dernier lot.
Cependant
il ne faudrait pas que les petits propriétaires payent pour les
autres. Eux aussi ont droit de faire leurs affaires. Et
si parce que la Compagnie, dans son tracé, n'accroche que
quelques mètres carrés de terrain aux
propriétaires d'un petit champ, ce n'est pas une raisonpour estimer ce
pouce de terrain à un vil prix...
La voie sautille un court affluent, cartographié mais anonyme, du Gijou.
Cette
poignée de terre qu'on lui prend a pour lui une plus
grande valeur qu'une grande portion enlevée à un immense
terrain d'un riche propriétaire.
C'est
une question de justice sociale qui mérite, croyons-nous,
d'attirer l'attention démocratique de nos juges en faveur des
pauvres propriétaires.
Aussi
engageons-nous ces derniers intéressés dans la question de vente, de ne
pas traiter séparément, mais plutôt de s'entendre, se grouper, se
syndiquer pour avoir la force et l'autorité nécessaires à la défense de
leurs intérêts.
En 1906,
l'usine électrique du Gourp Fumant n'était encore qu'en projet.
A Lacaune, certains
- plutôt conservateurs - n'étaient pas pressés de recevoir la
lumière :
1906
LACAUNE Electricité
Le
projet d'éclairage électrique dont on parle beaucoup depuis quelque
temps, ne saurait être pris en considération.
On
ne voit pas en effet pourquoi il serait adopté alors qu'actuellement
l'éclairage au "lusol" qui est plus économique et d'un pouvoir
plus éclairant, est sur le point de remplacer toutes sortes d'éclairage
connues jusqu'ici.
Puisque les grandes
villes entrent dans cette
nouvelle voie, il est bon d'attendre encore pour voir les effets et les
avantages de cette lumière dont on dit tant de bien.
On ne comprendrait
pas d'ailleurs la moindre précipitation, attendu que
la compagnie du chemin de fer de
Castres à Murat étudie en ce moment la question de la
construction d'une usine électrique d'une force de 800
chevaux.
Il est certain que si
cette installation a lieu, la compagnie
qui n'a besoin que d'une force de 400 chevaux pour sa ligne, cédera aux
villes et aux villages de son parcours toute l'électricité nécessaire à
des conditions qui seront infiniment plus avantageuses que celles de
l'entreprise du Goure-Fumant
ou de Saint-Pons.
II n'y a donc pas lieu de se presser
pour résoudre une question si importante et d'engager les finances de
la ville. Sachons attendre, Messieurs.
Voies
ferrées d'intérêt local. - Ligne de Castres à Murat...
Passage à niveau de Carausse...
Au cours de sa séance du 12 mai 1936,
le
Conseil général a émis un vœu tendant à obtenir : ...
2°) que
le passage à niveau de Carausse... soit effectivement nivelé en vue
d'assurer la commodité de la circulation et d'en
éviter les accidents.
En ce qui concerne le passage à
niveau de Carausse,
M. l'Ingénieur en chef du Contrôle
des V. F. I. L. m'a donné les renseignements suivants :
P. N. de Carausse.
Ce passage à
niveau était rendu défectueux
par le dévers de la voie,
opposé à la pente de la route
et par le mauvais état de
l'entre-rail.
Une amélioration très sensible
a été
réalisée par le Service
Vicinal, par le remplissage et la régularisation de l'entre-rail.
Juste
après un passage à niveau,
signalé par ses deux croix de Saint-André
réglementaires,
au pied du talus de schiste noir, un abri sommaire,
même pas le modèle classique des C.F.D.T., une espèce de hutte, marque
l'arrêt de Carausse. Pas une
maison en vue. On se demande qui peut bien
vouloir ici prendre le train, ou en descendre et pour aller où ?
D'ailleurs l'arrêt
est facultatif et les convois ne s'arrêtent que si
quelqu'un en fait la demande dans le train, ou fait signe au conducteur
depuis le bord de la voie. Autant dire qu'on
n'aborde pas Carausse à la
vitesse de l'éclair.