Si
Jack Harris vous parle par ailleurs de Jacques MANCIP,
l'auteur de
"L'auberge aux pans d'or", La Chronique a lu son livre et en a encore
les zygomatiques endoloris après une fantastique
épopée africaine.
Une gerbe, un embrasement, un éclatement d'humour au second
degré, tel apparaît le quatrième livre
de Jacques Mancip "L'auberge aux pans d'or".
"Comme c'était une construction maure, dorée"
donc "mordorée" et qu'elle se trouvait à
proximité (et appartenait même) de la gendarmerie,
donc des pandores, elle ne pouvait que s'appeler "L'auberge aux pans
d'or". C.Q.F.D. Le ton est donné, le décor est
planté, il ne reste plus qu'à essayer de suivre
l'auteur, en tentant de ne pas s'essouffler dans cette folle errance
à travers le désert.
Dans une langue extraordinairement vivante, agile, picaresque et
jubilatoire, Jacques Mancip nous entraîne dans une
espèce de "Paris-Dakar du pauvre". L'aventure à
l'état brut. Son aventure.
Trahi par sa mécanique dans un profond trou perdu, dans les
sables, à la frontière
nigéro-algérienne, comment a-t-il pu devenir le
patron d'une auberge ? Comment parviendra-t-il à traverser,
de nuit, le désert, au volant d'une Land-Rover de la
gendarmerie ? Ce livre désopilant, dernière
partie de la trilogie de Jacques Mancip "La piste trafricaine" (parce
que là-bas, le trafic est roi) est un feu d'artifice de
l'écriture. C'est drôle, parfois tragi-comique, et
l'auteur se moque volontiers de la misère humaine pour ne
pas avoir à en pleurer. Tel est son tempérament !
Avec, d'entrée, une maxime d'Henri Pourrat : "la vie sans
farces est comme un voyage sans auberges" le livre de Jacques Mancip
est illustré par Didier Fayolle et comporte cinq cartes,
d'Arlette Darnaud, retraçant son périple.
Si vous ne lisez qu'un livre en ces temps de froidure, accaparez-vous
vivement de "l'auberge aux pans d'or". Outre le soleil d'Afrique, vous
aurez en prime un récit impertinent et amusant et un plein
sac d'optimisme qui vous aideront à supporter l'hiver, en
suivant l'auteur dans sa folle équipée.