Depuis
la fin du siècle
précédent, il est question
que Néris-les-Bains possède sa propre gare sur
une ligne
reliant au plus court Montluçon à
Gouttières.
L'utilité
publique d'une gare à
Néris-les-Bains est promulguée à
l'été 1913.
La Croix d'Auvergne du 30 juin 1929 informe
ses lecteurs de ce que :
Les travaux de
ballastage vont commencer. Le marché pour la
construction de la gare de Néris-les-Bains va être
passé. L'adjudication des autres gares sera
donnée
incessamment. La ligne sera, dit-on,
livrée à l'exploitation en septembre 1930.
Une nouvelle ligne de
chemin de fer
est en construction, depuis déjà plusieurs
années,
sur le réseau d'Orléans. Cette voie
ferrée qui
reliera Montluçon, la grande cité
industrielle de
l'Allier, et Gouttières, est destinée
à mettre en
communication directe Montluçon avec Clermont-Ferrand.
Les
crédits votés par le Parlement pour la
construction des
chemins de fer ayant été absorbés, ces
dernières années, par la construction de la ligne
Nice-Coni, les travaux de la superstructure de la nouvelle ligne
avaient dû être ajournés. Il convient de
dire que
les premiers travaux, ceux d'infrastructure, sont
complètement
achevés il y a déjà longtemps.
L'adjudication de
la dernière partie des travaux a eu lieu
récemment en vue
de la construction des gares et de l'installation des voies. Les
fondations des bâtiments sont exécutées
actuellement... La Croix du 8
novembre 1930,
malgré de nouveaux retards, prédit une
inauguration le 8 mars prochain :
La
Compagnie de chemin de fer d'Orléans vient de faire
connaître que l'état d'avancement des travaux de
construction de la nouvelle ligne de
chemin de fer allant de Montluçon à
Gouttières ne
permet pas actuellement de prévoir sa mise en exploitation
immédiate. Les installations de prise
d'eau, les modifications des constructions de la gare de
Gouttières
et l'exécution
des
bâtiments de la gare de Néris-les-Bains ne sont
pas
suffisamment avancées par suite de retards dans
les
formalités administratives et de difficultés
d'approvisionnement de matériaux et de recrutement de main
d'œuvre. Main
d'œuvre qui se rebelle ou se trouve impliqué dans
des faits divers :
Après la
visite d'une délégation de plusieurs
ingénieurs de
la Compagnie P.-O.
qui ont suivi la ligne
ferrée de
Gouttières à Pionsat-Néris et
Montluçon, la
"mise en marche de la
nouvelle ligne" a lieu définitivement le 15 mai 1931.
Du 15
mai au 30 septembre (1939)le
train de jour Thermal-Express, à destination de Vichy,
Châtel-Guyon, Clermont-Ferrand et Royat part de la gare
d'Orsay,
au lieu de la gare de Lyon.
Du 1er juillet au 30 septembre
le Thermal-Express comporte des
voitures directes pour Néris-les-Bains,
la Bourboule et le Mont-Dore.
Les
voitures directes du train parti de Paris-Orsay à
11 h 10, parvenaient en gare
de Néris-les-Bains
à 15 h 46
où une "correspondance" pouvait être
assurée vers les différents hôtels.
Une barrière
pivotante séparait le bâtiment
voyageur
de la halle aux
marchandises. La gare de
Néris-les-Bains, construite
par l'architecte Louis Brachet, et
ouverte en 1931 par la Compagnie du PO, son
service voyageurs est de courte durée
puisqu'elle ferme 8 ans plus tard faute de
rentabilité suffisante. Mais quelques trains
voyageurs venant de Paris continueront
néanmoins à la desservir jusqu'en 1957
pendant la saison thermale. Par la suite, elle
verra passer la "bétaillère"
montluçonnaise
jusqu'en novembre 1969, année où la ligne
ferme définitivement.
Après dépose des voies, la gare est
rachetée
par la commune en février 1975 et classée
à
l'inventaire des Monuments Historiques en
octobre de la même année. Après
quelques
travaux, elle devient salle polyvalente et reçoit
le nom de Pavillon du Lac.
Puis, entre 2005 et 2009, le site est totalement repensé
pour devenir un centre socio-culturel.
Le
classement aux Monuments Historiques n'empêche pas qu'un
nouveau
bâtiment en verre soit construit
sur l'emplacement des voies et accolé à la
façade,
faisant ainsi disparaître l'aspect ferroviaire initial.
emprise aujourd'hui aménagée
en terrain de camping.
Néris-les-Bains - Cette
station thermale était sous les Romains une cité
importante, comme en témoignent les nombreuses ruines
romaines
qui ont été mises à jour. On attribue
sa fondation
à l'empereur Néron, ce qui expliquerait son nom.
du passage à niveau de
4 mètres, d'un
chemin de
desserte, actuelle
allée du Lac.
En
1962,
l'emprise de la gare de Néris-les-Bains a subi une cure
d'amaigrissement. Elle ne présente plus qu'une voie
à la
croisée du même chemin.
En face, la voie, déferrée
en 1973 - 1974, accueille sur sa plate-forme une "voie
piétonne".
Les viaducs et la voie piétonne
Lors de la mise place de
la ligne de
chemin de fer Montluçon-Gouttières
passant par
Néris, les dénivellations importantes du terrain
rendent
les travaux difficiles.
Entre
Néris et Montluçon, il est donc
nécessaire de construire des viaducs
pour faciliter le passage du train.
Au total 3 viaducs
sont construits
sur la commune, avec en plus un pont et un mur de
soutènement à arcades.
Les travaux ont lieu de 1921 à 1926 avant l'ouverture de la
gare en 1931.
Les
viaducs sont munis de garde-corps métalliques avec des
refuges qui
permettent aux agents du chemin de fer de s'y placer lors du passage
des trains.
La ligne de
Montluçon à Gouttières,
qui comporte des déclivités de
0. m. 025 par
mètre au maximum, aura une longueur de
44 kil. 600 et
entre les gares de Montluçon et Gouttières
comportera,
sur son parcours,
celles de
Néris-les-Bains, Terjat, Marcillat, Pionsat, ainsi que les
haltes de Durdat-Larequille et de Saint-Fargeol.
Tandis que la distance
de
Montluçon à Clermont-Ferrand par Lapeyrouse, est
de
107 km. 969, celle de Néris et
Gouttières ne
sera que de 101 km. 255, soit un raccourci de
6 km. 714.
Cette
ligne présente sur l'ancien parcours une économie
de
7 kilomètres seulement, mais elle dessert la
station
thermale de Néris-les-Bains et les chefs-lieux de canton de
Marcillat (Allier) et de Pionsat (Puy-de-Dôme).
La ligne à voie normale de
Montluçon à Gouttières par
Néris desservira
la station thermale et une région d'élevage dont
elle
facilitera les approvisionnements en engrais et l'écoulement
des
produits.
Elle
diminuera d'environ 8 kilomètres la distance par
rail entre
les villes de Montluçon et Clermont-Ferrand dont les
importantes
usines pourront se procurer facilement leur combustible
après la
mise en exploitation du bassin houiller de Gouttières.
Bien que construite 104 ans après la première
voie
ferrée française, la ligne de
Montluçon à
Gouttières, comme ses prédécessrices, visait d'abord le transport des
marchandises et des
ressources énergétiques.
Le trafic passagers restait limité aux "baigneurs" de
Néris.
Le véloroute
et voie verte,
itinéraire
cyclotourisme,
serpente
en légère descente
sur
un tapis de sable stabilisé.
Il vire à l'écart de la borne du PR 4
(Point de
Repère)
Au sortir de l'ouvrage en
granit provenant du bois de la Pierre,
à Treignat,
les trains s'inséraient entre les parois
d'une tranchée.
A la toute fin des années 50, attesté plus
sûrement par
les photos aériennes du début des
années 60,
un embranchement particulier a
été
créé
à l'usage de convois d'ordures ménagères en provenance de Montluçon.
Les wagons, une fois vidés à la pelle, une 141 TA venait remplacer
la rame vide par une pleine.
Ce
dernier,
repérable sur les photos aériennes du 19
août 1955,
s'embranchait sur la ligne de chemin de fer dans le sens
Montluçon - Néris, et se scindait en deux voies
de
stationnement.
Il s'agissait d'un
EP de chantier menant à un concasseur.
Il a servi pour le déblaiement
lors du creusement des tranchées
et pour la construction du viaduc de Sainte-Agathe.
Les convois parvenaient aux confins de la commune de
Néris-les-Bains et pénétraient sur le territoire
communal de Montluçon.
La
Croix du 25
août 1932, seize mois après
l'ouverture de la ligne, écrivait :
Le développement de l'automobile depuis une dizaine
d'années a modifié notablement la politique des
transports.
Il semble bien que soit finie l'ère des
"chemins de fer
économiques", des "chemins
de fer départementaux" et des voies ferrées
d'intérêt local et souvent
d'intérêt
électoral.
L'auto s'est dressée
en concurrente victorieuse de ces
réseaux locaux qui sont souvent en déficit et
qui ne
peuvent pas rendre les services d'une locomotive plus moderne, plus
rapide, plus appropriée aux besoins de nos populations
rurales...
La voie verte,
soudain, prend dates et nom :
Allée
Jean-Charles
VARENNES
(1915 - 1995)
Écrivain et
professeur à Montluçon
On comprendra que, dans ces
conditions, le programme de construction
des lignes de chemin de fer soit "épluché" de
près
par les Commissions parlementaires et les services responsables.
Cela ne signifie point qu'il
faille renoncer à toute
construction nouvelle. Il y a des travaux qui s'imposent, mais il
s'agit presque toujours de ligne de faible longueur et dont
l'utilité ne se discute pas.
Le Conseil national
économique s'est occupé
récemment de cette question. Du rapport de
M. Pierre
Caillaux, conseiller d'État, sur la révision de
ce
programme, nous avons extrait ces renseignements
précis :
En
1930, le Conseil avait rangé les lignes commerciales en
trois
catégories : celles à maintenir, celles
à
ajourner, celles à distraire du classement.
La dépression économique et le déficit
des chemins
de fer ont nécessité une révision des
lignes
à maintenir qui, dans le classement d'avril 1930,
étaient
au nombre de 23...
Montluçon-Gouttières y figurait.
Le train parvenait maintenant à l'angle de la maison de garde du
PN 225,
à la croisée de l'actuel "chemin de la
Maisonnette".
Côté cour, au fil du temps, les correspondances
hippomobiles
ont mis les chevaux sous le capot.
Sur la façade du bâtiment voyageur,
une plaque
rappelle que :
Le 3 septembre
1942, 143 juifs, dont 18 enfants, habitant les départements
de la
région de Clermont-Ferrand arrêtés
à leurs domiciles et rassemblés dans
un camp à Prémilhat furent livrés aux
nazis par le gouvernement de
Vichy et déportés vers le camp d'extermination
d'Auschwitz.
Passant,
souviens-toi.
Station
thermale de
Néris-les-Bains du 15 mai au 1er octobre
1933
Il est organisé
pendant la
saison thermale, un service de correspondance-voyageurs par voitures
automobiles entre Montluçon et Néris-les-Bains (6
voyages
en aller et retour par jour en semaine et 7 les samedis, dimanches,
veilles et jours de fête).
Prix des places :
Voyage simple 3 fr. Voyage aller et retour
5 fr.
Billets directs et enregistrement direct des bagages au
départ
de Paris, des gares de la région de
Néris-les-Bains et
des principales gares du réseau d'Orléans pour
Néris et de Néris pour toutes les gares du
réseau.
Indépendamment de ce service automobile :
à partir du 3 juin 1933,
voitures directes de toutes classes pour Néris-les-Bains au
train partant de Paris-Quai d'Orsay à
10 h 35.
Arrivée à Néris-les-Bains à
15 h 35. Wagon-restaurant.
L'automobile
suppléant,
dès l'ouverture de la ligne, l'insuffisance de l'offre en
trains, risquait de finir
par conquérir le marché ; crainte
rapportée, quatre
ans seulement
après l'ouverture de la ligne, par le Courrier du Puy-de-Dôme du 9 novembre 1935.
Le Conseil
général du Puy-de-Dôme proteste
énergiquement contre la suppression envisagée de
tous les trains de voyageurs
de la ligne Montluçon Gouttières ;
Affirme que la Compagnie d'Orléans, en utilisant constamment
un
lourd matériel qui n'est pas en rapport avec les besoins de
la
ligne, est seul responsable du déficit
d'exploitation ;
Demande que la ligne
Montluçon Gouttières soit maintenue et desservie
par un
autorail qui sera suffisant pour assurer le trafic voyageurs entre
Montluçon et Clermont.
En 1938,
la
SNCF remplace la compagnie PO et
suspend, dès l'année suivante,
le
15 mai 1939,
le service voyageurs sur la
ligne de
Montluçon à Gouttières par
Néris.
Néris, parce que "les Bains" conserve toutefois l'express
Paris - Néris jusqu'en septembre 1957.
La guerre, avare en carburants,
remet
des trains voyageurs sur les rails du 5 mai 1941 à 1942.
Malgré les différentes propositions, comme celle
de 1947, pour mettre en service des autorails rapides...
tout trafic
cesse le 3 novembre 1969 et la ligne est totalement déclassée
le 14 janvier 1972.
En 2022,
la voie (dé)ferrée
Montluçon - Néris-les-Bains, ouverte tardivement au siècle dernier,
expérimente - 4 jours - un des modes de transport
collectif du futur.
LES NAVETTES
ÉLECTRIQUES AUTONOMES UN ATOUT SCIENTIFIQUE CLERMONTOIS
INTERNATIONALEMENT RECONNU
L'excellence de la
recherche
clermontoise au service du transport du futur n'est plus à
démontrer... Ce sont notamment les ingénieurs de
l'Institut Pascal (UCA/CNRS) qui ont développé en
partenariat avec l'industrie Ligier la fameuse navette "EZ'10" que
certains Auvergnats ont déjà pu emprunter sur le
parking
du CHU Estaing ou voir en démonstration sur le plateau de
Gergovie.
Elle s'installera, une fois encore, sur la voie verte entre
Montluçon et Néris-les-Bains du
14 au 18 mai prochain.
Une
fois
à bord, on peut ressentir la sensibilité des
capteurs,
parfois trop sensibles. Notamment avec la poussière plus
présente à la campagne qu'en ville. Comme nous
l'explique
Alexis, chercheur qui est resté exceptionnellement aux
commandes
pour ce test :
"Notre détection piéton sur ce
véhicule est
basé sur de la technologie laser et le laser est sensible
à la poussière.
Et nous avons pas mal de petits coups de freins intempestifs".
Un bon signe selon Michel Dhome qui en conclut que le
système de sécurité fonctionne
parfaitement.
Les essais de matériel innovant n'est pas nouveau
à
Néris-les-Bains. Michelin, les
premiers hivers d'exploitation de la ligne, venait ici tester ses "Michelines" avant de
les livrer aux compagnies de chemin de fer.
Les
navettes électriques autonomes espèrent un
meilleur avenir que celui, passé, des michelines.